Le Liban atomise les Émirats arabes unis

Pour sa seconde rencontre à la tête de l’équipe nationale moins d’un mois après son intronisation (le 8 août 2011) et après la déroute subie face à la Corée du Sud (6-0) il y a quelques jours, l’Allemand Theo Bücker peut être fier de ses joueurs. Ces derniers ont offert hier un visage irrésistible, plaisant et, surtout, un jeu offensif à une touche de balle qui a laissé pantois leurs adversaires d’hier qui s’attendaient à tout sauf à cette démonstration de la part d’une équipe qu’ils avaient balayée ici même sur le score de 6-2 quelques semaines à peine auparavant.
Mais le vent a depuis tourné, et les joueurs de l’équipe du Cèdre ont montré qu’ils savaient faire la différence entre un match amical et une rencontre comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Ils ont également démontré qu’ils avaient les ressources nécessaires pour remonter un retard d’un but, après celui marqué par les Émirats consécutif à un coup franc décalé sur la droite des buts libanais, que Sbeit plaçait admirablement sur la tête de Mohammad Chehhi qui trompait le gardien Ziyad Samad, un peu coupable sur cette action. C’était d’ailleurs la dernière bourde du gardien libanais qui s’est bien rattrapé par la suite et sauvé les meubles à plusieurs reprises en repoussant un boulet de canon tiré par Khamis et surtout, en seconde mi-temps sur une tête à bout portant de Chehhi, bien détournée en corner.

Occasions ratées
Le match avait bien commencé pour le Liban qui dominait assez bien son sujet lors des premières minutes. Mais une première alerte survenait avant le quart d’heure de jeu, quand un moment de flottement dans la défense laissait à Khamis le temps de placer un tir violent, heureusement au-dessus de la cage de Samad.
Quelques secondes plus tard, un une-deux admirablement réalisé entre Atwi et Moughrabi permettait à ce dernier de s’infiltrer dans la surface de réparation adverse avant d’être fauché par un défenseur émirati. Le penalty était indiscutable, mais l’arbitre de touche signalait un hors-jeu préalable et justifié de Moughrabi, Atwi tardant une nanoseconde de trop à lui remettre la balle.
Le but de Chehhi marqué deux minutes après semblait donner des ailes à la formation libanaise qui repartait à l’attaque de plus belle, mais il y avait toujours une transversale, un défenseur ou en dernier ressort le gardien Nasser pour repousser les occasions de Atwi, Dayoub, Maatouk et Saadi qui rataient (de très peu) le coche à plusieurs reprises.
Ce n’était finalement que partie remise car, sur un énième débordement de Hassan Maatouk, véritable feu follet sur son aile droite, un enchaînement de passes courtes et rapides à l’intérieur de la surface de réparation des Émirats obligeait ces derniers à commettre l’irréparable. L’arbitre iranien sifflait cette fois pour de bon un penalty transformé par Ghaddar, promu capitaine en l’absence de Youssef Mohammad, laissé sur la touche à la suite d’une blessure contractée lors de la rencontre face aux Coréens vendredi dernier (les mauvaises langues diront que le coach Bücker s’est délibérément passé des services de son capitaine attitré qui n’est plus en odeur de sainteté chez la plupart des joueurs, mais bon...).
Nullement satisfaits par ce but, les attaquants rouges tentaient de se mettre à l’abri avant la mi-temps, mais le portier Nasser veillait au grain et empêchait Maatouk et Ghaddar d’inscrire un second but.

La deuxième place du groupe en ligne de mire
De retour sur le terrain après la pause, le Liban prenait rapidement son adversaire à la gorge et parvenait à prendre l’avantage dès la cinquante deuxième minute par l’entremise de Akram Moughrabi qui reprenait de volée une passe de Ghaddar, décidément homme du match hier.
Les joueurs des Émirats désemparés, découragés par un Samad des grands jours qui repoussait tout sur sa ligne, Rida Antar en profitait pour planter une dernière banderille à cinq minutes du coup de sifflet finale, sur une tête imparable qui prenait à contre-pied le gardien Nasser.
Grâce à cette victoire amplement méritée, le Liban, avec trois points désormais au compteur, se replace dans le groupe B qui compte également, outre les Émirats, le Koweït et la Corée du Sud. Si le leadership de ce groupe est indéniablement promis à cette dernière, le Liban, au vu de sa prestation d’hier, peut sans rougir prétendre à la deuxième place, également qualificative pour le dernier tour des éliminatoires du Mondial 2014, une place qui fera d’ailleurs l’objet d’une féroce bataille avec le Koweït, et la rencontre du 11 octobre prochain entre ces deux équipes, au stade Camille Chamoun de la Cité sportive, pourrait bien s’avérer (déjà) décisive.