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Culture - Maqamat Dance House - Performance

Omar Rajeh face à la page blanche

« Maqamat Dance House » a ouvert ses portes à l’espace Estral et c’est le chorégraphe Omar Rajeh, directeur artistique de Maqamat et du festival Bipod, qui a donné le coup d’envoi au programme inaugural dans sa création solo baptisée « Facing the Blank Page ».

Omar Rajeh déconstruit le mouvement.

Il fait face à l’audience rassemblée en forme de U dans cette salle du «Maqamat Dance House» comme s’il faisait face à une page blanche. Avec ses mouvements, il redessine l’espace et, avec les contours de ses mains, réinterroge les lieux. Mais avant d’évoluer seul sur scène, Omar Rajeh s’explique: «C’est en lisant un essai de Michel Foucault que j’ai eu envie de réaliser cette création artistique. Foucault se demandait ce qu’est un auteur. Il expliquait donc dans cet essai la relation entre un écrivain et son texte. Analyse-t-on les textes d’après l’identité de son auteur ou le comprend-on en faisant fi de l’identité de celui qui l’a écrit? C’est à la lueur de cet essai, poursuit Rajeh, que je décidai de m’interroger également sur le corps en tant que forme esthétique sans m’attarder sur l’identité du chorégraphe et le lien qui unissait l’artiste à son travail.»
Seul sur une scène épurée et sous la sublime composition sonore de Pablo Palacio, ainsi que des voix de Mohammad Abdel Wahab et Fadia Tomb el-Hage, le chorégraphe a confronté la matérialisation de son corps. Il ne le met pas en scène, mais il le vit. Les mouvements sont déstructurés et rapidement reconstruits. Le public voyage dans sa tête, dans son esprit. Rajeh grimace et on croirait voir les larmes du monde. Il sourit et on croirait entendre tous les éclats de rire du monde aussi. Il se tord comme un fœtus, se lève comme un homme et puis se rabat sur terre comme un vieux. Il est l’expression de tous ceux qui sont incapables de s’exprimer.
Présenté à Marrakech, à la Biennale indienne 2011, à Bipod (Beyrouth) et à Bonlieu Scène nationale Annecy-France, «Facing the Blank Page» sera aussi présenté à Kitchener-Ontario (Canada). La performance personnifie tout le tourment de ces milliers d’auteurs et artistes qui ont souffert avant de créer une œuvre. Intelligente mais triste, la création artistique de Omar Rajeh touche de près tous ceux qui pensent que l’art est non seulement esthétique mais aussi thérapeutique. Dénudé de tout a priori religieux, culturel, politique ou identitaire, le corps s’allège et s’éloigne de la pesanteur du monde. Omar Rajeh peut voler, on croirait même le voir. C’est un voyage initiatique que le chorégraphe a offert ce soir-là à l’audience et qui semblerait par instants purificateur. La performance reprend le vendredi 30 septembre.

Programme de septembre
– Vendredi 9 , 20h30: Ali Chahrour, On the Lips, Snow
– Samedi 10: Eszter Salamon, Reproduction
– Vendredi 16: Eszter Salamon, Dance for Nothing
– Samedi 17 : Marcel Leeman, Takween Collective
– Vendredi 23: Marcel Leeman, Takween Collective
– Samedi 24: Elilyn Claid, Takween Collective
– Vendredi 30: Omar Rajeh, Facing the Blank Page.
Il fait face à l’audience rassemblée en forme de U dans cette salle du «Maqamat Dance House» comme s’il faisait face à une page blanche. Avec ses mouvements, il redessine l’espace et, avec les contours de ses mains, réinterroge les lieux. Mais avant d’évoluer seul sur scène, Omar Rajeh s’explique: «C’est en lisant un essai de Michel Foucault que j’ai eu envie de...

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