Rechercher
Rechercher

À La Une - Francophonie

Objectif du Pacte linguistique, redorer le blason de la langue française

Le Pacte linguistique signé par le Liban et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) le 23 octobre 2010 a pour but de favoriser la langue française et de conserver le multilinguisme au Liban. Ce pacte, qui a pour vocation de toucher l’ensemble de la société, doit être mis en place sous peu de temps.

Réunion de lancement du Pacte linguistique avec l’ensemble des ministres concernés, le 28 juillet dernier, sous les auspices du ministre de la Culture Gaby Layoun.

Piloté aujourd’hui par le ministre de la Culture Gaby Layoun, le Pacte linguistique a été signé lors du sommet de la francophonie à Montreux le 23 octobre 2010 entre Michel Sleiman et Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF. Cet accord, rappelle-t-on, a pour objectif de favoriser la langue française dans toutes les sphères de la société libanaise. Le Liban devient ainsi le premier pays signataire d’un tel pacte dans le cadre de son appartenance à l’Organisation internationale de la francophonie.
L’intérêt du Liban pour la francophonie vient sans doute du fait que le français est une véritable seconde langue et une troisième langue chez les anglophones. Le Pacte linguistique décrit la langue française comme une « langue de culture qui traduit et induit un rapport au monde, à l’espace (...), la seconde langue est une composante de l’identité des Libanais francophones (...) ». Cet intérêt est probablement renforcé dans le contexte actuel, puisque la langue française perd du terrain face à l’anglais, qui a la préférence des étudiants en études supérieures. On estime en effet que le pourcentage d’enfants scolarisés dans les filières francophones baisse d’environ un point par an. Être anglophone est aujourd’hui jugé plus utile, quand le français est de plus en plus souvent relégué au rang de « langue de salon ».
L’objectif affiché est donc de « redorer le blason de la langue française », selon les mots de Michel de Chadarevian, conseiller du ministre de la Culture en charge de la francophonie. Celui-ci précise néanmoins que la volonté de l’OIF et de l’État n’est pas de supplanter l’anglais : tout l’enjeu, au contraire, est de conserver le trilinguisme.
Cette volonté politique a été saluée par la France, qui a accepté de donner un million d’euros au Liban afin d’aider à la mise en place du Pacte linguistique. Afin de la préparer, le ministre de la Culture a rassemblé les 12 ministres concernés le 28 juillet dernier. Gaby Layoun, chargé du pilotage du pacte, a émis différentes recommandations parmi lesquelles la création d’un Observatoire de la francophonie au Liban dont la mise en place de la direction ne saurait tarder. Chacun des autres ministères participant au pacte devra également nommer un délégué à l’Observatoire. L’institution aura pour double fonction de lancer des projets auprès de chacun des ministères, mais aussi de fournir des renseignements et des statistiques sur la situation de la langue française au Liban.
Les acteurs du Pacte linguistique sont nombreux, car l’accord s’articule en trois volets principaux visant à toucher l’intégralité de la population libanaise : un volet culturel, un volet éducatif et un volet plus large consistant à renforcer l’environnement culturel notamment en renforçant la présence de la langue française dans les administrations.
Le ministère de l’Éducation jouera un rôle particulièrement crucial puisque le Pacte linguistique prévoit l’organisation de séminaires à destination des enseignants de « réadaptation à la langue française », mais également la réintroduction d’une deuxième langue étrangère obligatoire aux épreuves du brevet et du baccalauréat.
Une formation au français sera également dispensée à l’armée : celle-ci proposera des cours de langue intensifs, auxquels 10 000 soldats et officiers ont déjà annoncé vouloir s’inscrire. La volonté de renforcer la présence de la langue française dans l’administration passe également par la formation de professionnels du monde juridique dont les greffiers et avocats devraient, à terme, être capables de se passer de traducteurs. Leur niveau de français devrait également leur permettre de consulter les textes juridiques en version originale, car le droit libanais est largement inspiré de la jurisprudence française.
Enfin, le pacte prévoit également de renforcer la présence du français dans la vie courante : soutien aux médias francophones, affichage trilingue généralisé, multiplication des sous-titres en français...
Des résultats précis sont attendus après la mise en place de ce pacte : une augmentation du nombre de locuteurs francophones sur le territoire libanais, une présence renforcée de la langue française dans les médias et, enfin, l’augmentation du nombre d’étudiants en français.
Un seul bémol toutefois : le Pacte linguistique ne dispose pour le moment que des fonds alloués par la France, soit un million d’euros, l’État libanais ne s’étant pas encore engagé de manière concrète d’un point de vue financier.
Piloté aujourd’hui par le ministre de la Culture Gaby Layoun, le Pacte linguistique a été signé lors du sommet de la francophonie à Montreux le 23 octobre 2010 entre Michel Sleiman et Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF. Cet accord, rappelle-t-on, a pour objectif de favoriser la langue française dans toutes les sphères de la société libanaise. Le Liban devient ainsi le...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut