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À La Une - Liban - Télécoms

Internet : le Liban ne fera plus, enfin, partie des pays les plus chers !

Le Conseil des ministres a approuvé mardi un décret destiné à réduire en moyenne de 80 % les tarifs Internet. Quand et comment cela aura-t-il lieu ? Explications avec le ministre Nicolas Sehnaoui.

Le décret voté durant la dernière réunion du Conseil des ministres vient courronner des années d’efforts visant à améliorer et à moderniser l’infrastructure Internet au Liban.

À partir du mois prochain (ou début octobre, au plus tard), les Libanais pourront enfin bénéficier d’une baisse des tarifs Internet et d’une meilleure vitesse de connexion après avoir cohabité pendant plusieurs années avec l’un des rapports qualité-prix les plus précaires au monde.
Entériné mardi en Conseil des ministres, ce projet, visant notamment à réduire de quelque 80 % les prix appliqués aux services Internet, devrait permettre de booster la productivité des particuliers et des entreprises, voire, à terme, d’attirer des compagnies étrangères, découragées jusque-là par des prix exorbitants et une infrastructure brinquebalante.
« Il s’agit d’un pas important sur la voie de la réforme de ce secteur (...) », souligne d’emblée le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, au cours d’un entretien avec L’Orient-Le Jour. « Cette baisse concernera les ventes en gros (destinées aux Data Service Providers – DSP) ainsi que les ventes en détail (destinées aux Internet Service Providers – ISP), et s’appliquera aussi bien aux offres du ministère qu’à celles des prestataires privés, explique-il à cet égard.
Concrètement, le prix de 1 mégabit/seconde passera de 115 000 à 24 000 livres, ce qui représente une chute de 79 % », précise le ministre, ajoutant toutefois que la comparaison avec les anciennes offres est difficile à effectuer en raison du changement des formules ou packages offerts sur le marché. « Il n’existera plus d’offres comportant les vitesses de connexion de 128, 250 ou 512 kb/s (...) Le seuil minimal s’élèvera à 1 mégabit/s tandis que la vitesse optimale atteindra désormais 8 mégabit/s », ajoute-il.
Le consommateur pourra ainsi profiter d’une vitesse de connexion supérieure à un prix inférieur en payant, à titre indicatif, 24 000 livres pour une vitesse de 1 mb/s contre 35 000 livres pour 128 kb/s actuellement. « Dans ce cas, la vitesse est multipliée par huit, tandis que le prix est en baisse de 33 % en valeur absolue. » Mais il ne s’agit pas uniquement de vitesse de connexion ; dans certains cas, la capacité de consommation sera multipliée par deux (2 à 4 gigabytes), ajoute le ministre.

Le Liban dispose désormais d’une capacité globale de 330 gigabits/seconde
Cette baisse des tarifs, accompagnée d’une amélioration de la vitesse de connexion, risque toutefois de créer une congestion au niveau du réseau, qui souffrait déjà de nombreux problèmes à ce niveau en raison d’une infrastructure caduque. Une hypothèse catégoriquement réfutée par le ministre selon lequel « le Liban dispose désormais d’une capacité théorique de 330 gigabits /seconde, amplement suffisante pour mettre à exécution ce plan (...) D’ailleurs, nous n’avons exploité que 10 gb/s des 120 gb/s réservés au Liban par le biais du câble Imewe », indique-t-il à ce sujet.
Rappelons qu’en 2007, le pays du Cèdre s’est lancé – avec neuf autres pays – dans le projet de construction du câble sous-marin Imewe – l’un des plus importants au monde – qui relie l’Inde à l’Europe en passant par le Liban. Inauguré fin 2010, ce projet, d’un coût total d’environ un demi-milliard de dollars, a permis au Liban, qui y a investi à hauteur de quelque 50 millions de dollars, d’élargir sa capacité de bande passante jusqu’à 120 gb/s, contre moins de 3 gb/s actuellement. Le pays du Cèdre profite, en parallèle, d’un autre câble sous-marin le reliant à Chypre – baptisé Cadmos – qui lui assure une capacité théorique de 210 gb/s.
Le Liban a été épinglé au cours des dernières années par plus d’un rapport international sur la situation précaire de son secteur Internet. Dans son dernier rapport, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays à la 100e place à l’échelle mondiale et 10e parmi 17 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), en termes de taux de pénétration de l’Internet haut débit (Broadband).
À partir du mois prochain (ou début octobre, au plus tard), les Libanais pourront enfin bénéficier d’une baisse des tarifs Internet et d’une meilleure vitesse de connexion après avoir cohabité pendant plusieurs années avec l’un des rapports qualité-prix les plus précaires au monde.Entériné mardi en Conseil des ministres, ce projet, visant notamment à réduire de quelque 80 %...
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