Un barça surcoté

Après 2009, le Barça de Pep Guardiola a une fois de plus raflé la Ligue des champions en 2011. Toutefois, plusieurs zones d’ombre planent sur le succès de cette équipe, pourtant béatifiée par les différents medias sportifs internationaux.
D’abord, les erreurs d’arbitrage en faveur des blaugrana ont dégoûté plus d’une fois les fans des équipes adverses et de l’équité sportive en général. Les meilleurs exemples se sont produits lors des deux confrontations en demi-finale de la Ligue des champions face à l’éternel rival, le Real de Madrid. Ainsi, au match aller, au Santiago Bernabeu, les deux équipes sont encore sur un score nul et vierge quand l’arbitre décide d’expulser injustement le défenseur portugais du Real Pepe pour un tacle sur Dani Alves. Pourtant, les ralentis sont formels, Pepe ne touche pas le latéral brésilien et ne méritait donc pas la sanction suprême. La suite, on la connaît, avec un Barça – Messi aux manettes – se baladant et inscrivant deux buts en supériorité numérique.
Bis repetita une semaine plus tard au Camp Nou où les Madrilènes se font injustement refuser un but d’Higuain, pour une faute imaginaire sanctionnée par l’arbitre, qui aurait totalement relancé la confrontation. Avant cela, en huitièmes de finale face à Arsenal, le Barça avait déjà profité des bévues du corps arbitral lors du match retour au Camp Nou, durant lequel l’attaquant d’Arsenal, Robin Van Persie, avait injustement été expulsé pour avoir continué une action de but, alors qu’il n’avait pas entendu le sifflet de l’arbitre.
De surcroît, on peut légitimement se poser des questions sur les performances physiques des joueurs catalans. Le pressing impressionnant effectué par les protégés de Guardiola à la perte du ballon n’a nul égal dans la planète football. Bien sûr, faute de preuves, et étant donné que des contrôles sont effectués sur certains joueurs à la fin de chaque match, il serait précipité d’accuser les joueurs du Barca de dopage, mais avoir des doutes est justifié...

Meilleure équipe de tous les temps ?
Le Barça est toutefois certainement une très bonne équipe. Même une grande équipe. Au jeu collectif bien huilé, capable de priver de ballon l’adversaire pendant de très longues périodes, au rythme d’interminables passes (un peu ennuyantes à la longue) endiablées. Mais de là à faire de ce Barça la meilleure équipe de tout les temps, comme cela a été dit et écrit plusieurs fois, est plus qu’exagéré. En effet, le Real Madrid de la fin des années 90 et du début des années 2000, qui avait notamment raflé trois Ligues des champions (1998, 2000 et 2002), avec Raul et Zidane aux manettes, proposait un jeu attrayant et plus complet, étant capable de garder le ballon mais aussi de jouer efficacement en contre-attaque. Ce que le Barça de Lionel Messi ne sait pas faire.
Il est plus dur de comparer ce Barça à de grandes équipes d’autres époques, mais l’Ajax de Cruyff avait par exemple plus longtemps dominé le monde du ballon rond avec un football « total » très agréable à regarder en révolutionnant ce sport par un jeu dans lequel toute l’équipe attaquait ou défendait, selon la situation. Ce jeu-là avait permis à l’équipe hollandaise de remporter trois fois de suite la C1 dans les années 70.
Cependant, au grand bonheur des passionnés de concurrence pour le gain des grandes compétitions, la suprématie du Barça a de fortes chances d’être ébranlée cette saison. D’un côté, car l’arrivée de Fabregas pourrait déséquilibrer le milieu de terrain du Barça en le rendant plus offensif. En effet, si l’ex-joueur d’Arsenal venait à remplacer l’inoxydable milieu récupérateur Busquets, moins porté vers l’avant que Xavi et Iniesta, la récupération du Barça pourrait être moins efficace et rendrait le rideau défensif du Barça plus perméable. De l’autre, parce que, au foot comme dans tous les autres sports, il est plus difficile de rester au sommet que d’y arriver, comme en atteste le fait qu’aucune équipe nationale depuis le Brésil de Pelé en 1962 n’ait pu conserver la Coupe du monde deux éditions consécutives et qu’aucun club n’a réussi à remporter deux fois de suite la Ligue des champions (appelée Coupe des clubs champions avant 1992) depuis Nottingham Forest en 1980.