Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Rencontre

Le fabuleux destin de « beirut i love you »

Ce qui a commencé comme un « petit film » entre amis est devenu depuis peu un minifeuilleton télévisé. « beirut i love you (i love you not) », ou l’histoire d’une relation passionnée avec cette ville qu’on aime autant qu’on la déteste. L’histoire d’un coup d’essai réussi, en hommage au « fabuleux destin d’Amélie Poulain »...

Cyril Aris et Mounia Akl en plein tournage.

Beyrouth je t’aime et puis je te hais. La ville qui déclenche tant de sentiments violents, enrobés tous d’une profonde nostalgie, ne laisse jamais indifférent. Lorsque la question d’usage se pose, « Pourquoi aimez-vous Beyrouth ? », les raisons de l’aimer se bousculent, comme autant d’alibis. Les images aussi. Les raisons de la haïr, qui sont les mêmes, s’épèlent avec la même véhémence, presque comme des excuses. Beyrouth ressemble à une addiction, une passion dont il est difficile de se débarrasser. Elle a pour visage des rues, des maisons, des clichés qui font partie de nos souvenirs et de notre quotidien. Des bruits de klaxon, l’amertume d’un équilibre précaire, d’un déséquilibre contrôlé, d’un chaos ordinaire. Cyril Aris, 23 ans, alors étudiant à McGill en quatrième année de génie, et Mounia Akl, 22 ans, étudiante en quatrième année d’architecture à l’ALBA, ont également, comme la plupart des jeunes de leur génération, été contaminés par cette ville de tous les dangers. Passionnés de cinéma, réalisateurs sans le savoir, acteurs en herbe – c’est à un cours de théâtre qu’ils se sont rencontrés –, les deux amis décident d’écrire un court métrage qui soit un hommage à Beyrouth et un hommage au film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Le scénario est écrit à distance, le tournage a lieu en deux semaines, lors d’un passage de Cyril au Liban. beirut i love you (i love you not), réalisé en 2009, est un film touchant dans ses maladresses et sincère, qui a séduit 150 000 « spectateurs » sur YouTube. Il décrit une histoire d’amour entre Tarek et Yasmine avec pour toile de fond Beyrouth. Le film glane de nombreux prix dont le « Coup de cœur » au Festival international du film oriental à Genève et celui de « meilleur film » au Festival de Swansea Bay Film en 2010.
Enchantés par cette expérience et encouragés par son succès spontané, ils décident de continuer. Et, dans la même veine et la même sensibilité, mais avec une technique plus contrôlée, ils écrivent et réalisent Cheers to those who stay qui sort sur YouTube en juin 2010. Hommage, cette fois-ci, à ceux qui sont partis et ceux qui sont restés, le court-métrage, en trois parties, participe à de nombreux festivals, tels le Manhattan Film Festival, le Los Angeles Cinema Festival of Hollywood, le Manhattan Film Festival et le Mexico Film Festival. Il obtient une mention honorable au Los Angeles Movie Awards 2010 et le Merit Award au Los Angeles Cinema Festival of Hollywood la même année. « Avec zéro budget, nous avons été les scénaristes, les acteurs, les réalisateurs et les postproducteurs de ces films. C’était surtout pour apprendre... »

Des amateurs qui deviennent des professionnels
Un succès n’arrivant jamais seul, Cyril Aris et Mounia Akl sont contactés par la LBCI qui leur propose de faire de beirut i love you une série de 5 à 7 minutes, diffusée les vendredis et samedis à 19 heures 40. Avec un format différent et une plus grande exigence, « nous travaillons à un rythme fou », avouent-ils, ils s’appliquent à adapter l’idée en série – la première saison est de 35 épisodes – et créent de nouveaux personnages qui sont venus se greffer à Tarek (Cyril) et Yasmine (Mounia). Le ton est léger, les acteurs, amateurs pour la plupart, incarnent des histoires et des personnages puisés de leur génération. Diffusé sur la LBCI et sur le web (www.beirutiloveu.com) pour toucher deux audiences différentes, une nouvelle saison est en préparation. Nos deux compères ont également de nombreux projets, un film publicitaire, un clip, et des rêves de cinéma et de théâtre. Leur « mentor » Hadi Tabbal se charge de peaufiner leur talent d’acteur dans des ateliers de théâtre qui les épanouit pleinement. « Cette série, c’est notre école de cinéma », avouent-ils.
Cyril, le sourire un peu triste, le regard rêveur, et Mounia, le sourire éclatant, forment un duo parfait. « Nous travaillons parfaitement ensemble, avouent-ils. Nous avons les mêmes goûts cinématographiques, (Chaplin, Tarantino, Godard, Woody Allen) et les mêmes envies. » Et de conclure, en citant le comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique russe Constantin Stanislavski : « Jouer, c’est vivre en toute sincérité des circonstances imaginaires. »
Beyrouth je t’aime et puis je te hais. La ville qui déclenche tant de sentiments violents, enrobés tous d’une profonde nostalgie, ne laisse jamais indifférent. Lorsque la question d’usage se pose, « Pourquoi aimez-vous Beyrouth ? », les raisons de l’aimer se bousculent, comme autant d’alibis. Les images aussi. Les raisons de la haïr, qui sont les mêmes, s’épèlent avec la...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut