Enchantés par cette expérience et encouragés par son succès spontané, ils décident de continuer. Et, dans la même veine et la même sensibilité, mais avec une technique plus contrôlée, ils écrivent et réalisent Cheers to those who stay qui sort sur YouTube en juin 2010. Hommage, cette fois-ci, à ceux qui sont partis et ceux qui sont restés, le court-métrage, en trois parties, participe à de nombreux festivals, tels le Manhattan Film Festival, le Los Angeles Cinema Festival of Hollywood, le Manhattan Film Festival et le Mexico Film Festival. Il obtient une mention honorable au Los Angeles Movie Awards 2010 et le Merit Award au Los Angeles Cinema Festival of Hollywood la même année. « Avec zéro budget, nous avons été les scénaristes, les acteurs, les réalisateurs et les postproducteurs de ces films. C’était surtout pour apprendre... »
Des amateurs qui deviennent des professionnels
Un succès n’arrivant jamais seul, Cyril Aris et Mounia Akl sont contactés par la LBCI qui leur propose de faire de beirut i love you une série de 5 à 7 minutes, diffusée les vendredis et samedis à 19 heures 40. Avec un format différent et une plus grande exigence, « nous travaillons à un rythme fou », avouent-ils, ils s’appliquent à adapter l’idée en série – la première saison est de 35 épisodes – et créent de nouveaux personnages qui sont venus se greffer à Tarek (Cyril) et Yasmine (Mounia). Le ton est léger, les acteurs, amateurs pour la plupart, incarnent des histoires et des personnages puisés de leur génération. Diffusé sur la LBCI et sur le web (www.beirutiloveu.com) pour toucher deux audiences différentes, une nouvelle saison est en préparation. Nos deux compères ont également de nombreux projets, un film publicitaire, un clip, et des rêves de cinéma et de théâtre. Leur « mentor » Hadi Tabbal se charge de peaufiner leur talent d’acteur dans des ateliers de théâtre qui les épanouit pleinement. « Cette série, c’est notre école de cinéma », avouent-ils.
Cyril, le sourire un peu triste, le regard rêveur, et Mounia, le sourire éclatant, forment un duo parfait. « Nous travaillons parfaitement ensemble, avouent-ils. Nous avons les mêmes goûts cinématographiques, (Chaplin, Tarantino, Godard, Woody Allen) et les mêmes envies. » Et de conclure, en citant le comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique russe Constantin Stanislavski : « Jouer, c’est vivre en toute sincérité des circonstances imaginaires. »