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La Conférence du journalisme scientifique réunit à Doha des experts des médias de 87 pays

La Fondation Qatar, une institution vouée à la recherche et au développement

En 2006, l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a consacré 2,8 % du PNB aux recherches financées par le gouvernement. En 2010, cette proportion a correspondu à près de 3,5 milliards de dollars.

Abdeldali Haoudi : « Aujourd’hui, de nombreux pays islamiques ont une grande opportunité de retourner sur la scène, de manière à faire revivre les recherches scientifiques dans cette partie du monde. »

Redorer le blason de la « science islamique ». Tel est entre autres l’un des objectifs de la Fondation Qatar, une institution fondée en 1995 qui se voue à l’éducation, la recherche, la science et le développement communautaire, avec pour objectif celui de créer à Qatar « une société basée sur la connaissance ».
« La recherche médicale, et plus particulièrement la recherche biomédicale (c’est-à-dire la recherche qui s’occupe de la biologie, des causes et des traitements d’une maladie, NDLR), constitue l’un des principaux domaines sur lesquels se base notre stratégie nationale pour le développement de la recherche à Qatar », explique à L’Orient-Le Jour Abdeldali Haoudi, vice-président pour la recherche à la Fondation Qatar, en marge des travaux de la septième édition de la conférence mondiale des journalistes scientifiques 2011.
« Avec ses différents départements, la Fondation Qatar est l’un des principaux acteurs de cette stratégie, insiste Abdeldali Haoudi. À cet effet, celle-ci a mis en place plusieurs centres de recherche, au nombre desquels figure notamment l’Institut de recherche biomédicale qui, en sa qualité de centre national, chapeaute un grand nombre d’instituts et de programmes dans le pays. Cet institut compte cinq centres de recherche qui se penchent sur des maladies comme le diabète, le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les maladies infectieuses et la neuroscience. Les membres juniors de ces centres suivent actuellement une formation dans les plus grands centres et universités au monde, comme l’Imperial College of London, les universités Cambridge et Oxford en Grande-Bretagne, et Paris XI en France. Nous espérons qu’au terme de cette formation, ils rejoindront l’équipe de ce centre. Parallèlement, nous sommes en train de recruter des hommes de sciences de renommée internationale, de différents pays. »
Les centres de recherche doivent être lancés en 2012. « Toutefois, la recherche est déjà entamée à Qatar, grâce notamment à notre partenaire, l’Université médicale Weill Cornell, fait remarquer Abdeldali Haoudi. Cette université américaine s’est installée à Doha il y a près de dix ans et fait partie de l’Institut de recherche biomédicale. »

Transformer les défis en potentiels
Les responsables à l’Institut de recherche biomédicale de la Fondation Qatar sont conscients que les recherches qui y sont menées doivent « avoir un impact global », d’où le souci de « bien identifier notre contribution à ce domaine ». « Concernant le diabète, à titre d’exemple, les recherches sont menées d’un point de vue génomique, indique ainsi Abdeldali Haoudi. En fait, l’homogénéité du peuple qatari et des populations dans les pays de la région nous permet de mieux définir les bases génétiques de la maladie et de déchiffrer son mécanisme. Il s’agit de transformer les défis en potentiels et de savoir tirer profit des opportunités qui s’ouvrent. »
Les cellules souches sont un autre domaine auquel s’intéresse la Fondation Qatar, d’autant que « les cellules souches pluripotentes induites ou IPS (cellules souches humaines créées à partir des cellules adultes d’une personne, NDLR) permettent de mieux explorer ce domaine », constate Abdeldali Haoudi.
Comme toute recherche fondamentale, celles qui sont menées à la Fondation Qatar nécessiteront plusieurs années avant que leurs résultats ne commencent à être dévoilés. « Donc, en plus de la recherche basique fondamentale, nous avons mis en place à la Fondation Qatar, le Parc de la science et de la technologie, note Abdeldali Haoudi. Nous collaborons également avec des compagnies de biotechnologies. Ce partenariat entre l’académique et l’industriel a pour effet d’accélérer le processus de développement. L’une de nos forces reste donc ce partenariat avec des institutions internationales. Mais à la Fondation Qatar, nous tenons à établir des partenariats régionaux pour la recherche avec des pays du Golfe, mais aussi du Moyen-Orient. »
Et Abdeldali Haoudi de conclure : « Il y a quelques siècles, le monde a témoigné de la grande contribution de la science islamique aux connaissances de l’homme. Malheureusement, cette science est passée par une longue période de déclin. Aujourd’hui, nous avons une grande opportunité de retourner sur la scène, non seulement à Qatar, mais dans de nombreux pays islamiques, de manière à faire revivre les recherches scientifiques dans cette partie du monde. Notre objectif est de donner un exemple et de montrer que, des centaines d’années après cette période de déclin, un pays islamique peut offrir de nouveau la culture et la science. Il serait utile dans ce cadre de chercher à établir d’autres partenariats régionaux dans les domaines de la recherche et des sciences. »

N.M.
Redorer le blason de la « science islamique ». Tel est entre autres l’un des objectifs de la Fondation Qatar, une institution fondée en 1995 qui se voue à l’éducation, la recherche, la science et le développement communautaire, avec pour objectif celui de créer à Qatar « une société basée sur la connaissance ».« La recherche médicale, et plus particulièrement la recherche...