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Dissuasion

Ils ont craché leur venin, menacé de couper des bras et des langues, créé une atmosphère d'avant la fin du monde, et les voilà soudainement revenus à de meilleurs sentiments, appelant de leurs vœux le succès des médiations arabes sur la scène libanaise.
De pays suspect, « agent de l'impérialisme américain », voilà l'Arabie saoudite promue médiateur par excellence, sollicitée autant par la Syrie que par l'Iran, une Arabie dont les « sages conseils » sont aujourd'hui, comme par enchantement, requis autant par le Courant du futur que par ...le Hezbollah.
Croire que la raison finira par prévaloir chez ceux-là mêmes qui jouaient les trublions jusqu'à présent, c'est peut-être aller trop vite en besogne. Mais force est de constater que deux évidences ont fini par s'imposer aux uns et aux autres, par constituer des arguments suffisamment solides pour justifier des approches différentes à l'égard de la crise.
En premier lieu, il est désormais admis par toutes les parties, même les plus récalcitrantes d'entre elles, que plus rien n'arrêtera le Tribunal spécial pour le Liban, le Hezbollah dût-il répéter tous les jours que le TSL est d'orientation israélienne et qu'il est, d'ores et déjà, « mort et enterré ».
En second lieu, il est clair que les menaces qui ont accompagné l'épisode à tiroirs des faux témoins ont rapidement fait pschitt et sont restées en travers de la gorge de ceux-là mêmes qui soutiennent le Hezbollah. Certains des ténors du parti « d'ordre divin » se sont même fait taper sur les doigts pour avoir laissé leur verbe dépasser les limites convenues...
Pourquoi ce soudain souci de calmer le jeu, d'empêcher les actes irréfléchis, de mettre en garde contre les faits accomplis ?
Pour la simple raison que tous les pays de la région, de l'Iran à la Syrie, de l'Arabie saoudite à la Turquie, ont pris conscience qu'à trop jouer avec le feu on se brûle forcément les doigts, que les troubles intercommunautaires au Liban, s'ils venaient à se produire, feraient rapidement tache d'huile et s'étendraient à plusieurs pays du Golfe où la cohabitation sunnito-chiite pose problème.
Le Liban, s'il venait à sombrer, entraînera, cette fois, dans la tourmente les autres pays de la région. Discordes intercommunautaires ou guerre de diversion avec Israël, nul ne pourrait alors se dire à l'abri des violences.
C'est peut-être là la vraie garantie pour le Liban, le véritable facteur dissuasif... à moins qu'une tête brûlée, autant inattendue qu'imprévisible, n'ait déjà tracé le scénario du pire.
C'en serait alors fait et de nous et de tous nos voisins, de nos amis comme de nos ennemis...
Ils ont craché leur venin, menacé de couper des bras et des langues, créé une atmosphère d'avant la fin du monde, et les voilà soudainement revenus à de meilleurs sentiments, appelant de leurs vœux le succès des médiations arabes sur la scène libanaise.De pays suspect, « agent de l'impérialisme américain », voilà l'Arabie saoudite promue médiateur par excellence, sollicitée...
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