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En toute francophonie

Beyrouth-Montreux, le chemin, pour être long, n'en est pas moins facile à emprunter et cela pour deux raisons. L'une est évidente, naturelle, elle est d'ordre linguistico-culturel, francophone plus précisément, l'autre est du domaine du souhait, d'un rêve longtemps caressé : le Liban Suisse d'un Orient compliqué, une aspiration presque coupable, brisée par les réalités du terrain.
Mais consolons-nous : à défaut d'une Suisse à la manière libanaise, c'est d'une francophonie bien réelle qu'a héritée le Liban, une appartenance confortée, confirmée, par la signature, par le président Michel Sleiman, du pacte linguistique au sommet de Montreux.
Les grincheux, les hargneux, les empêcheurs de tourner en rond doivent bien se faire une raison : la francophonie a encore de beaux jours devant elle, un avenir prometteur à assurer, elle peut, même, se permettre de conseiller à ses adeptes de s'essayer à l'anglais, comme l'a si bien relevé Bernard Kouchner, sans nulle ironie de sa part.
De beaux jours, pour la simple raison que la francophonie ne se dilue pas au contact d'autres cultures, mais se renforce, qu'elle ne perd pas de ses valeurs, mais les étend, les intègre à d'autres horizons.
Les pourfendeurs de la francophonie assimilée à une « pieuvre impérialiste, néocolonialiste » peuvent faire leur deuil des combats d'arrière-garde : les alternatives, on les a vues fleurir dans les pays à régime totalitaire, s'afficher au détriment des libertés, des droits les plus élémentaires
Plus qu'une simple appartenance à une langue, à une expression orale ou écrite, c'est l'adhésion à des valeurs suprêmes qui sous-tend la francophonie. Des valeurs synonymes de liberté d'expression, de tolérance, de pluralité religieuse ou « civilisationnelle ». Une adhésion qui englobe autant de pays que de continents, qu'il s'agisse de l'Afrique, de l'Asie ou de l'Amérique, sans oublier l'Europe, bien évidemment.
Au Liban, pas une année ne passe sans que des grincheux, des cyniques, ne montent au créneau pour annoncer le recul de la francophonie, sa mort programmée. Une prédiction, presque jubilatoire chez certains, régulièrement démentie dans les faits, sans cesse battue en brèche, infirmée par la multiplication d'événements étroitement liés à la francophonie. Dernier en date : le rendez-vous annuel du Salon du livre, un must (clin d'œil à Kouchner) qui a désormais une place privilégiée sur l'échiquier littéraire.
Une langue vivante, une pensée dynamique, intimement intégrées au système éducatif libanais, largement ouvertes aux cultures arabe et anglo-saxonne. Le résultat en est, évident, indiscutable, que les élèves des écoles francophones effectuent la transition universitaire vers « l'anglophonie » le plus aisément du monde, forts d'un bagage culturel très solide, alors que l'inverse, le parcours contraire, n'existe pratiquement pas.
Diversité, pluralité, ouverture sur l'autre : la francophonie évolue au Liban à l'image du pays récipiendaire. Son extinction, souhaitée par des « révolutionnaires » de pacotille, signifierait, tout simplement, la disparition du Liban pluriel...
Beyrouth-Montreux, le chemin, pour être long, n'en est pas moins facile à emprunter et cela pour deux raisons. L'une est évidente, naturelle, elle est d'ordre linguistico-culturel, francophone plus précisément, l'autre est du domaine du souhait, d'un rêve longtemps caressé : le Liban Suisse d'un Orient compliqué, une aspiration presque...
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