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Folamour...

C'est une question lancinante, obsédante, elle se pose tous les jours, dès l'aube à la simple lecture des journaux, dès la nuit tombée avec les accusations, les invectives échangées tout au long de la journée.
La question est cruelle, elle taraude, tourmente les esprits : « La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? » Celle qui verra le cheval du Hezbollah investir la place publique, libérer de ses entrailles les miliciens de « l'ordre nouveau », infliger au Tribunal spécial pour le Liban le camouflet maintes fois annoncé ?
Question légitime eu égard aux menaces proférées, aux plans affichés appelant à la sédition, au torpillage des institutions constitutionnelles. Mais réfléchissons un peu, essayons, à tête reposée, de remettre les pendules à l'heure...
Le Hezbollah a-t-il vraiment intérêt à casser la baraque, à transformer le ring actuel en théâtre de règlements de comptes sunnito-chiites, en scène sanglante ouverte à toutes les dérives ?
Le Hezbollah peut-il courir le risque de perdre définitivement, irréversiblement, l'aura gagné sur les champs de bataille au Liban-Sud, troquant son uniforme de force résistante contre l'habit du milicien voyou enlisé dans des combats de rue, dans des violences urbaines ?
Scénario déshonorant qui enlèverait tout crédit au parti de Dieu, qui le réduirait au rang d'une milice de quartier, désavouée, rejetée par ceux-là mêmes qui l'avaient élevé au statut d'héros du monde arabe et islamique un certain été 2006, par ceux-là mêmes qui s'étaient déjà posé des questions, avaient émis des doutes un certain mai 2008.
Fort en gueule, oui, arrogant, outrecuidant, bien sûr, mais le Hezbollah connaît parfaitement les limites à ne pas franchir, une transgression qui le placerait au rang de paria, qui ouvrirait la boîte de Pandore des haines ancestrales entre sunnites et chiites, qui allumerait la mèche de poudrières s'étendant du Liban à plusieurs émirats et royaumes du Golfe.
Facile de hurler, de vociférer tous les jours, de laisser planer la menace d'un pays mis à feu et à sang, mais difficile de sortir indemne d'un piège qu'on s'est très bêtement tendu parce que des exégètes illuminés ont cru, dans leur grand savoir, que le chantage est le meilleur moyen de défense...
Encore plus absurde, encore plus désastreuse serait l'éventuelle intention de ces mêmes docteurs Folamour d'opérer une diversion sur le front du Sud face à Israël : la population qui ne s'est pas encore remise de la catastrophe de juin 2006 ne saurait consentir de nouveaux sacrifices, de nouvelles humiliations.
Enferré, le Hezbollah l'est jusqu'au cou pour la simple raison qu'il n'a aucune prise sur le Tribunal spécial pour le Liban constitué par décision du Conseil de sécurité de l'ONU. Rien ne saurait freiner le tribunal dans sa recherche de la vérité, ni l'arrêt de son financement par le Liban, ni l'affaire des faux témoins, des désinformateurs d'ores et déjà disqualifiés par les enquêteurs.
Le déni de justice n'est pas chose aisée : aussi bien le chef de l'État que le dernier des responsables politiques savent parfaitement qu'un reniement par le Liban de ses engagements signifierait sa mise au ban de la légalité internationale, un ostracisme synonyme de mise à mort.
Espérer, dans le contexte actuel, un sursaut de conscience du Hezbollah, c'est comme croire au père Noël. Mais le parti « d'ordre divin » peut-il s'obstiner dans un négationnisme qui ne peut mener à terme qu'à son suicide politique, à des dérives intercommunautaires dont il serait tenu seul responsable ?
Difficile de répondre à cette question... à moins, bien sûr, que tout n'ait été ourdi, planifié, tramé, que pour aboutir à une situation de non-droit, celle qui verrait la partie la plus forte, la mieux armée, récolter les dividendes d'un massacre programmé.
Aucun esprit sain ne saurait envisager pareil scénario...

C'est une question lancinante, obsédante, elle se pose tous les jours, dès l'aube à la simple lecture des journaux, dès la nuit tombée avec les accusations, les invectives échangées tout au long de la journée.La question est cruelle, elle taraude, tourmente les esprits : « La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? »...
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