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De la bêtise humaine

Dieu, Allah, Jéhovah, trois noms pour un même Créateur, trois parcours pour une même référence, un triptyque qui se veut réunificateur mais qui n'arrête pas, depuis des siècles, de drainer toutes les incompréhensions, toutes les haines du monde.
Une tour de Babel investie par des « fous de Dieu », par des exorcistes autoproclamés, des forcenés qui réussissent le tour de force de se constituer en réseaux tentaculaires, en « laveries du cerveau », en sectes bizarroïdes récupératrices des laissés-pour-compte de systèmes sociaux devenus rouleaux compresseurs.
Il y a loin, bien évidemment, entre un Ben Laden, parti en guerre contre un « Occident chrétien ennemi de l'islam », et un Terry Jones, manipulateur d'occasion, qui n'a dû sa célébrité qu'à des intentions blasphématoires, qu'à des médias à sensation qui l'ont catapulté au premier rang de l'actualité, une actualité « brûlante » qui a même incité Interpol à entrer dans le jeu, à lancer une « alerte globale » contre des attaques terroristes...
Le monde est fou : on le savait depuis longtemps, depuis que les guerres déciment des populations entières, depuis que des cerveaux dérangés accaparent les pouvoirs, mobilisent les opinions au nom d'idéologies suicidaires ou de messages divins dont ils sont, comme de juste, les seuls récipiendaires...
« L'affaire Jones » a fait pschitt et cela ne pouvait pas en être autrement, mais elle a quand même donné la énième preuve de la bêtise humaine, celle qui, à partir d'un fait divers, réussit à créer un traumatisme planétaire, celle qui, à partir d'une provocation insensée, pave aussitôt la voie à des croisades religieuses, prépare le bois des bûchers purificateurs à venir.
Si Terry Jones a fini par faire marche arrière, par annuler son projet de brûler des Corans, se contentant de pérorer qu'il a démontré « l'existence d'éléments dangereux » dans l'islam, Oussama Ben Laden, lui, ne l'oublions pas, avait été au bout de son entreprise terroriste, celle-là même qui a conduit à deux guerres dévastatrices, toujours en cours d'ailleurs, celle de l'Afghanistan et de l'Irak. Une entreprise terroriste directement responsable de l'islamophobie actuelle aux États-Unis et contre laquelle lutte avec force Barack Hussein Obama.
L'épisode, finalement rocambolesque, de Terry Jones aura en tout cas prouvé que l'exploitation des sensibilités religieuses peut conduire à des dérives violentes comme l'ont d'ailleurs attesté les émeutes survenues, il n'y a pas si longtemps, après la publication des caricatures de Mohammad, émeutes dont Beyrouth a également pâti, sa partie chrétienne plus précisément.
Laboratoire bouillonnant des impossibles équilibres, le Liban est forcément au cœur des tiraillements confessionnels. « Pays message » aux 18 communautés, une étincelle, comme celle de Bourj Abi Haïdar, peut malheureusement y mettre le feu aux poudres... 
Dieu, Allah, Jéhovah, trois noms pour un même Créateur, trois parcours pour une même référence, un triptyque qui se veut réunificateur mais qui n'arrête pas, depuis des siècles, de drainer toutes les incompréhensions, toutes les haines du monde. Une tour de Babel investie par des « fous de Dieu », par des...
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