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Plancher des vaches

C'est plus qu'un spectacle visant à impressionner les néophytes, c'est quasiment de la frime destinée à faire illusion, à donner bonne conscience à tous ceux qui sont accusés de laxisme et de tolérance excessive, ou, a contrario, d'obstructionnisme et de sabotage délibéré.
Les uns essayent de gagner du temps, de jouer la montre, les autres tentent de conforter une représentativité hypothétique, de s'imposer comme seuls interlocuteurs obligés, tous embarquent dans un navire qui fait eau de toutes parts, qui ne prend le large que pour fuir des réalités que personne n'est prêt à affronter.
De quoi, donc, est-il question dans ce préambule, de quelle supercherie est-il fait mention alors même que toute la région tangue, vacille sur un baril de poudre ?
Des négociations de paix entamées à Washington, pardi !, du duo Netanyahu-Abbas engagé sur partition américaine, d'une tentative désespérée, presque dérisoire, de sauver du suicide des gens qui s'obstinent à se mettre la corde au cou, à créer les conditions d'une mort annoncée.
Que le président Barack Obama ne se soit décidé à prendre le taureau par les cornes qu'après presque deux ans de semonces, d'atermoiements et de vaines promesses illustre la volatilité de la situation, la difficulté d'amener à composition, à la raison, des adversaires prisonniers autant de leurs contempteurs locaux que d'une opinion travaillée par des extrémistes de tout acabit.
Il est loin le temps où Obama, gonflé d'illusions, s'imaginait que sa seule condition de premier président noir américain, auréolé de racines islamiques, lui ouvrirait les portes d'un Proche-Orient rebelle, d'un monde musulman englué dans les affres de l'extrémisme religieux.
Il est loin le temps où Obama, en butte aujourd'hui, dans son propre pays, à une campagne virulente autant raciste que religieuse, prononçait son fameux discours du Caire appelant les protagonistes du conflit arabo-israélien à s'engager résolument sur la voie de la paix.
L'État hébreu et le lobby juif, dans son entourage immédiat, ont vite fait de le ramener sur terre, sur le plancher des vaches plus prosaïquement, et le Hamas, et, par ricochet, le Hezbollah ont rapidement fait savoir qu'ils l'entendaient d'une autre oreille, attentats meurtriers et vociférations menaçantes à l'appui.
Déjà empêtré dans les élections du midterm, des législatives où il risque de laisser des plumes, le chef de la Maison-Blanche, en parrainant la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a, en quelque sorte, tenu à prouver qu'il est homme de parole et qu'un règlement du conflit proche-oriental reste dans son agenda « quoique la chance de faire la paix pourrait ne plus se représenter ».
C'est dire combien tout est aléatoire, du dialogue engagé comme des intentions affichées par les protagonistes. Les uns veulent toujours coloniser, créer de nouvelles implantations, les autres menacent de claquer la porte des négociations, de se claquemurer dans un niet stérile. Le Hamas, lui, rit sous cape et c'est à coups d'attentats en Cisjordanie et d'obus tirés épisodiquement sur Israël qu'il manifeste sa désapprobation.
Des négociations étalées sur un an, avec en cadeau de fin de parcours un bantoustan palestinien, il y a là de quoi donner des ailes aux extrémistes, au parrain iranien et à notre incontournable acteur local, le Hezbollah.
Palestine-Iran-Liban, même combat : Obama, de toute évidence, aura beaucoup du pain sur la planche. Ses prédécesseurs s'y sont cassé les dents, des plus coriaces aux plus irresponsables. Lui, compte sur sa bonne étoile, celle qui l'a mené, contre toute logique, contre toute attente, à la Maison-Blanche.
Mais il y a loin de la Maison-Blanche à Téhéran, loin de Washington à Gaza, d'une Amérique profonde à un Proche-Orient schizophrène dont le Liban est le fidèle, le bien triste reflet ■
C'est plus qu'un spectacle visant à impressionner les néophytes, c'est quasiment de la frime destinée à faire illusion, à donner bonne conscience à tous ceux qui sont accusés de laxisme et de tolérance excessive, ou, a contrario, d'obstructionnisme et de sabotage délibéré.Les uns essayent de gagner du temps, de jouer la...
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