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À La Une - France

Retour à Paris des deux journalistes français après 18 mois de captivité en Afghanistan

Les talibans évoquent des contreparties ayant permis la libération d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
Deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont arrivés hier à Paris après 18 mois de captivité aux mains de talibans en Afghanistan. Les deux ex-otages, visiblement en forme bien qu’amaigris, ont été accueillis par leurs familles, leurs comités de soutien, ainsi que par le président français Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni. La situation des deux journalistes avait suscité une intense mobilisation en France.
Peu après son arrivée sur l’aéroport militaire de Villacoublay (sud-ouest de Paris), Hervé Ghesquière a affirmé que lui et son collègue reporter d’images n’avaient « jamais été menacés de mort, jamais frappés » pendant les 18 mois de leur détention en Afghanistan. Il a précisé avoir passé huit mois « tout seul », séparé de Stéphane Taponier, en précisant que cette période s’était étendue du « 13 avril au 13 décembre 2010 ». « J’ai faim de liberté, j’ai faim d’amour, j’ai faim tout court. Une énorme faim », a confié de son côté Stéphane Taponier.
Enquêtant pour un magazine de la chaîne publique France 3, les journalistes, tous deux âgés de 48 ans, avaient été enlevés le 30 décembre 2009 à 60 km de Kaboul, dans la province de Kapisa, région dont sont chargées les troupes françaises dans le cadre de la mission de la coalition.
Selon les talibans, « plusieurs » prisonniers ont été libérés en échange des journalistes. « Pour permettre la libération des deux journalistes français capturés il y a près de 18 mois par les combattants de l’Émirat islamique d’Afghanistan (EIA, le commandement taliban, NDLR) dans la province de Kapisa, l’EIA avait posé ses conditions auprès des autorités françaises », a indiqué hier dans un communiqué le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid. Après plusieurs tractations, « la France a finalement été conduite à accepter les conditions de l’EIA et à consentir à la libération d’un nombre de ses commandants moujahidine en échange de la libération des journalistes », affirme-t-il.
De leur côté, les autorités françaises n’ont voulu donner aucun détail sur la teneur des négociations avec les ravisseurs et les contreparties éventuelles. « La France ne paie pas de rançons », a seulement affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
S’il n’a pas été confirmé officiellement par les talibans, le versement d’argent pour la libération des deux ex-otages a été clairement évoqué en Afghanistan par des responsables talibans. L’un d’eux a même parlé d’une somme s’élevant à « des millions de dollars ». À Paris, une source proche du dossier affirme, elle, que le montant de la rançon était « en deçà de ce qui a été évoqué ces dernières heures : cela se compte apparemment plus en centaines de milliers d’euros qu’en millions ».
Alain Juppé a ajouté que le président afghan Hamid Karzaï avait « aidé » à leur libération. Il a indiqué qu’il ne pensait pas qu’il y ait un lien entre cette libération et l’annonce le 23 juin d’un prochain début de retrait des 4 000 soldats français actuellement en Afghanistan. « Nous avions des signaux bien avant », a-t-il assuré.
Paul Nahon, ancien directeur des magazines d’information de la chaîne France 3, qui est rentré dans l’avion de Kaboul avec les ex-otages, a affirmé que les deux journalistes avaient « été donnés par un taliban, un Afghan qui était avec eux et qui a joué le rôle de traître ».
L’interprète afghan des deux journalistes, Reza Din, a également été relâché mercredi. Leurs deux autres accompagnateurs avaient été libérés « il y a un certain temps », mais cette libération n’avait pas été rendue publique pour des raisons de sécurité, a précisé Alain Juppé.
Selon un responsable de l’ambassade de France à Kaboul, les deux reporters de France 3 ont été récupérés mercredi « quelque part dans la province de Kapisa (au nord-est de Kaboul), qu’ils n’ont jamais quittée depuis leur enlèvement ».
            (Source : AFP)
Deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont arrivés hier à Paris après 18 mois de captivité aux mains de talibans en Afghanistan. Les deux ex-otages, visiblement en forme bien qu’amaigris, ont été accueillis par leurs familles, leurs comités de soutien, ainsi que par le président français Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni. La situation des deux...
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