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Économie - Social

Grande-Bretagne : vaste grève sur les retraites sous forme d’avertissement au gouvernement

Des milliers d’écoles, de tribunaux et de bâtiments administratifs sont restés fermés hier au Royaume-Uni, en raison d’une grève contre la réforme des retraites du secteur public, premier grand conflit social depuis l’arrivée au pouvoir du conservateur David Cameron.

Le Premier ministre anglais, David Cameron.

Quatre mois après une imposante manifestation à Londres contre le plan d’austérité drastique imposé cet automne au pays, les quatre syndicats ayant appelé de concert à cet arrêt de travail espéraient mobiliser quelque 600 000 personnes.
Certains se prenaient même à rêver que ce mouvement, en forme d’avertissement pour la coalition au pouvoir en pleines négociations sur les retraites, se développe à l’automne pour devenir le plus important depuis la grande grève de 2006. Un million de travailleurs municipaux avaient cessé le travail pendant 24 heures cette année-là pour défendre – déjà – leur système de retraites.
Dès le début de la matinée, des piquets de grève ont été installés devant des tribunaux, des bâtiments gouvernementaux ou administratifs, des centres pour l’emploi. Écoles, crèches, collèges et universités étaient souvent partiellement ou totalement fermés.
« C’est ma première grève », expliquait Tom Martyn, 25 ans, qui travaille d’ordinaire à l’accueil au British Museum. « Vous savez, on n’est pas très militants au Royaume-Uni, mais cette réforme va vraiment pénaliser la jeune génération. Ce n’est pas juste. »
Malgré l’arrêt de travail d’une partie du personnel chargé des douanes et des contrôles d’immigration, le mouvement ne semblait toutefois pas avoir d’incidence notable en milieu de journée sur le fonctionnement des ports, gares et aéroports internationaux.
L’aéroport d’Heathrow ne faisait ainsi état d’« aucun retard significatif » à l’embarquement, mais reconnaissait que la situation était susceptible d’évoluer dans la journée. Eurostar a également assuré que les trains à grande vitesse sous la Manche n’étaient pas affectés.
Des rassemblements et des manifestations ont été organisés dans une trentaine de villes. À Londres, des milliers de personnes ont défilé sous des pancartes réclamant des « pensions équitables pour tous ».
Déjà confrontés à un gel des salaires et à la suppression de 300 000 postes d’ici à 2015, fonctionnaires et enseignants sont contre le projet de repousser l’âge légal de leur départ en retraite à 66 ans en 2020 (contre 60 ans pour la plupart) et d’augmenter de 3,2 points leurs cotisations.
« Faire face à une trentaine d’enfants ou d’adolescents, c’est vraiment dur à 65 ans ; je ne sais pas comment on peut faire physiquement ou mentalement », soulignait Peter Daly, un enseignant de 47 ans venu manifester à Londres.
Le gouvernement a jugé, lui, ce conflit « inutile et prématuré », les négociations étant toujours en cours, et a affirmé que, sans réforme, le système des retraites risquait de « s’effondrer ».
Il a aussi minimisé la participation, tablant sur l’impopularité de la grève dans un pays où la contestation sociale est rare et « où l’opinion voit d’un mauvais œil tout ce qui perturbe la vie des gens qui travaillent dur », selon les termes du ministre de l’Éducation, Michael Gove.
Le chef de l’opposition, Ed Milliband, réputé proche des syndicats, s’est d’ailleurs désolidarisé de ce mouvement, tout en condamnant la façon dont les autorités géraient ce dossier.
Tout comme Unison, le plus grand syndicat de la fonction publique, qui a jugé préférable d’attendre la fin des négociations.
Selon un sondage, 49 % des Britanniques pensent que les salariés du public ont une raison légitime d’être en grève. Mais la moitié d’entre eux estiment que les conditions d’organisation des grèves devraient être durcies.
(Source : AFP)
Quatre mois après une imposante manifestation à Londres contre le plan d’austérité drastique imposé cet automne au pays, les quatre syndicats ayant appelé de concert à cet arrêt de travail espéraient mobiliser quelque 600 000 personnes.Certains se prenaient même à rêver que ce mouvement, en forme d’avertissement pour la coalition au pouvoir en pleines négociations sur les...

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