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Moyen Orient et Monde - Tunisie

Bras de fer des islamistes avec la commission des réformes

Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a engagé une épreuve de force avec la commission chargée des réformes politiques en annonçant hier que sa formation se retirait de cette instance qu’il accuse de se prendre pour un Parlement non élu. « Le mouvement Ennahda se trouve dans l’obligation de se retirer définitivement de la commission », a déclaré M. Ghannouchi lors d’une conférence de presse. « Qui êtes-vous pour vouloir fixer des lois essentielles pour le peuple ? » a lancé le leader islamiste.
La commission, officiellement baptisée « Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique », est présidée par Yadh Ben Achour, juriste de renom et personnalité respectée. Elle a été créée fin février pour dessiner les contours des futures institutions de la Tunisie d’après la révolution qui a chassé du pouvoir l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier.
Tout en menant une attaque en règle contre la commission Ben Achour, M. Ghannouchi n’a pas totalement exclu un éventuel retour, à condition toutefois que celle-ci prenne davantage en compte son avis et ses demandes. C’est un « retrait définitif si la haute commission continue d’ignorer le principe du consensus. S’il y a retour à la raison du consensus, nous pourrons étudier notre retour », a-t-il dit. Rached Ghannouchi a estimé que ce retrait était « définitivement pour le bien du pays. Le principal but de la révolution c’est de revenir à la légitimité populaire », a-t-il insisté. Par ce retrait, « nous avons voulu prévenir le peuple des dangers des excès de la Haute Instance », a expliqué le chef du parti islamiste qui a vécu pendant 20 ans en exil en Grande-Bretagne.
Un bras de fer oppose depuis un certain temps le mouvement Ennahda à la commission et à son chef. Celui-ci a déclaré tout récemment qu’un retrait des islamistes n’aurait « aucun impact » sur son travail. Ennahda, avait déja claqué la porte en mai, suite à une polémique sur le report des élections à l’Assemblée constituante, initialement prévues fin juillet, et qui auront lieu le 23 octobre. La semaine dernière, le mouvement avait suspendu sa participation aux travaux de la commission en invoquant une série de griefs.
Les islamistes d’Ennahda ne sont pas les seuls à critiquer la commission. « Plus tôt elle partira, mieux ça sera pour le pays », a ainsi déclaré le fondateur du Parti démocratique progressiste (PDP), Ahmad Néjib Chebbi. Il juge également l’instance « peu représentative », car ses membres ne sont pas élus.
Par ailleurs, de 14 000 à 18 000 anciens responsables du parti unique de l’ex-président Ben Ali et des personnes ayant appelé à sa réélection en 2014 seront exclus des listes électorales et déclarés inéligibles, a indiqué l’agence officielle TAP.
D’autre part, une cinquantaine d’islamistes ont tenté dimanche d’empêcher par la force la projection à Tunis d’un film de la cinéaste tunisienne Nadia el-Fani, intitulé Ni Allah ni maître qui parle de la place de la laïcité en Tunisie. Le film a finalement été projeté avec une heure de retard après la dispersion des manifestants par les forces antiémeute.
(Source : AFP)
Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a engagé une épreuve de force avec la commission chargée des réformes politiques en annonçant hier que sa formation se retirait de cette instance qu’il accuse de se prendre pour un Parlement non élu. « Le mouvement Ennahda se trouve dans l’obligation de se retirer définitivement de la commission », a déclaré M....

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