Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Dans un voyage, le plus long est de franchir le seuil

Par Dr Joseph KREIKER
Quelle horreur ! Ils n'ont pas fini de recourir à des actes barbares ! Quel message peut transmettre cet odieux et lâche attentat contre une force de paix, contre les Casques bleus italiens de la Finul ? Des actes criminels qui nuisent au pays et sapent les bases de toute solution aux conflits. Quel crime ont commis ces soldats de la paix ? Ils sont là, loin de leurs familles, de leur pays et de leurs amis, pour aider le Liban à retrouver sa stabilité et préserver sa souveraineté. Le départ de ces militants de la paix est un casus belli. Je n'ai pas peur d'une dixième guerre ; mais j'ai peur pour les innocents qui mourront pour rien. D'une guerre pour rien. Une guerre, encore et peut-être à l'avantage d'Israël ?
Il est grand temps d'en finir avec ce terrorisme et d'avoir recours à la justice et au droit international sans pour autant renoncer à notre capacité de dissuasion.
Un sit-in pacifique sans jets de pierres ni armes sur toutes les frontières des pays limitrophes d'Israël aurait un impact bien plus positif que tous ces actes. Je cite les pays limitrophes : Égypte, Gaza, Jordanie, Syrie, Liban. C'est tout un monde qui se soulèverait, de façon démocratique, pacifique, contre une injustice commise envers le peuple palestinien et les pays qui ont des territoires occupés par l'ennemi. Un monde qui a son poids dans les instances internationales, un monde qui serait écouté à condition de ne plus avoir recours à la violence.
Ces sit-in ne doivent en aucun cas servir les régimes contestés par leur population. Car de toute façon, ces régimes finiront par chuter et la cause palestinienne, en cas d'alignement, risque de périr avec eux.
Le Liban a trop payé pour cette cause juste et ne peut demeurer le seul pays de confrontation réelle dans le conflit israélo-palestinien. Un répit ? Oui, le Liban en a bien besoin. Depuis 1973, les frontières de tous les autres pays sont restées calmes, loin du conflit armé, malgré le fait qu'ils ont des territoires occupés par Israël. Mis à part les slogans de refus, ils n'ont rien fait d'autre que transformer le Liban en sanctuaire du terrorisme et du vandalisme.
Au lieu de croupir dans les camps, de s'entre-tuer et commanditer des actes violents, les Palestiniens et leurs alliés devraient former un bouclier humain pacifique qui ceinturerait Israël. Ils peuvent mobiliser des millions et des millions de personnes, encore une fois, sur toutes les frontières des pays limitrophes qui soutiennent leur cause. Ils feraient mieux de dresser leurs tentes aux portes d'Israël. Ainsi, on convertirait un acte de guerre en un acte de justice.
Les négociations menées depuis des décennies sont une perte de temps permettant aux Israéliens de contrer la solution des deux États et d'en faire un faux-semblant de politesse dont le rabâchage rituel bloque toute initiative concrète. Dix conflits armés - entre guerres et intifada - ont abouti à des échecs cuisants et de nouvelles pertes de territoires. Aujourd'hui, il ne reste sous contrôle palestinien que 20 % de la Palestine au moment du mandat britannique.
Sur le plan stratégique, on en est toujours à la case départ. Depuis le 14 mai 1948, date à laquelle David Ben Gourion annonçait la renaissance d'Israël, l'idée du partage n'a jamais été acceptée, Israël n'a toujours pas obtenu sa reconnaissance par ses principaux ennemis, et les Palestiniens n'ont toujours pas obtenu un État viable et indépendant.
Barack Obama a bien proposé un semblant de solution prévoyant un retour aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale du nouvel État palestinien incluant la Cisjordanie et Gaza, mais ces frontières sont jugées indéfendables par le Premier ministre israélien. De qui se moque-t-on ? Regardez comment l'OTAN bombarde la Libye avec des missiles et des armes sophistiquées. Quelles frontières peuvent encore être défendables ? En dehors d'une paix juste, négociée et acceptée par toutes les parties, il n'existe aucune frontière sûre. Je dis cela en pensant aux morts de demain.
Bien sûr, tout cela ne nous fait pas oublier les conditions rédhibitoires de Netanyahu. Et surtout son art d'inverser la situation en se posant en homme d'une grande générosité envers les Palestiniens puisqu'il leur offre un mini-État « prélevé » sur sa « patrie ». Une générosité qui lui a valu une demi-heure d'applaudissements au Congrès américain !
Par ailleurs, on assiste à un effritement sanglant du Moyen-Orient. Est-ce là la solution aux multiples conflits qui secouent cette région du monde ? À qui profite le chaos ? Que toutes les dictatures meurent, personne ne va les regretter. Que les terroristes soient liquidés, on ne peut que s'en féliciter.
Le monde change, les idées aussi. Malheureusement, ce bouleversement se fait au prix de vies humaines et de destructions. Nous vivons à l'époque de l'ingérence post-mortem ! Cette formule « le droit d'ingérence », qui fut inventée par Jean-François Revel en 1979 et définie comme le droit d'ingérence du fort sur le faible, ne devrait-elle pas devenir préventive ? Pour libérer les faibles des forts, on tue autant d'innocents que les dictateurs !
Il est temps que les Israéliens comprennent que le monde n'est pas dupe.
Avec une population palestinienne aussi nombreuse que les juifs, vivant dans le même périmètre dominé par l'armée israélienne, et une démographie plus forte chez les Arabes, sont-ils sûrs de pouvoir maintenir leur supériorité militaire dans les prochaines décennies ?
La misère, comme le rêve, a une fin, heureuse parfois. Il faut y croire.
Quelle horreur ! Ils n'ont pas fini de recourir à des actes barbares ! Quel message peut transmettre cet odieux et lâche attentat contre une force de paix, contre les Casques bleus italiens de la Finul ? Des actes criminels qui nuisent au pays et sapent les bases de toute solution aux conflits. Quel crime ont commis ces soldats de la paix ? Ils sont là, loin de leurs familles, de leur pays et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut