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Après Fukushima, faut-il sortir du nucléaire civil ?

Sortir ou pas du nucléaire : le point dans plusieurs pays

Japon : le gouvernement japonais réfléchirait à imposer l'installation de panneaux solaires sur tous les bâtiments neufs à partir de 2030, a écrit hier le quotidien Nikkei. Ce plan « Solaire » pourrait être exposé par le Premier ministre Naoto Kan lors du prochain sommet du G8. À en croire le quotidien Nikkei, le chef du gouvernement japonais informera ses homologues que le Japon entend continuer à produire de l'électricité nucléaire, moyennant un relèvement des normes de sécurité, mais qu'il développera dans le même temps les sources d'énergies renouvelables. C'est dans ce cadre que s'inscrirait cette obligation légale de doter à terme toutes les constructions neuves de panneaux solaires. À l'heure actuelle, la stratégie énergétique japonaise se fixe comme objectif que la part du nucléaire dans l'approvisionnement total dépasse les 50 % en 2030. Début mai, des milliers de personnes avaient manifesté au Japon pour exiger la fin de l'utilisation de l'énergie nucléaire. Malgré la pluie, des milliers de Japonais s'étaient massés dans un parc de Tokyo, brandissant des pancartes sur lesquelles l'on pouvait lire : « Le nucléaire est dépassé » et « Nous voulons un changement de politique énergétique ».

États-Unis : « les États-Unis obtiennent un cinquième de leur électricité du nucléaire (...) mais je suis déterminé à faire en sorte qu'elle soit sûre », a affirmé Barack Obama. Le président ne modifiera donc pas sa politique vis-à-vis de l'énergie nucléaire. Il a également mis l'accent sur une augmentation de la production de brut aux États-Unis, encourageant les compagnies pétrolières détenant des concessions à les développer rapidement. Il a toutefois insisté sur la nécessité d'extraire ces réserves en toute sécurité, rappelant le cuisant souvenir de la marée noire du printemps 2010 dans le golfe du Mexique. Il a aussi défendu le « potentiel énorme » du gaz naturel, dont les États-Unis possèdent des réserves établies d'un siècle selon lui, et les biocarburants.

France : Nicolas Sarkozy a réaffirmé la « pertinence » du choix nucléaire français et écarté tout référendum sur son avenir tandis que l'opposition socialiste demande un « grand débat national ». Le Premier ministre François Fillon a par ailleurs demandé à la Cour des comptes d'expertiser les coûts de la filière nucléaire, y compris ceux relatifs au démantèlement des installations, dans une lettre adressée à son premier président Didier Migaud. Du côté de la population, plus de huit Français sur dix sont favorables à une grande diversité des sources d'énergie, selon un sondage CSA, rendu public début mai, et effectué les 7 et 8 avril alors que la campagne antinucléaire des écologistes s'intensifiait. Au total, 81 % des personnes interrogées estiment qu'à l'avenir la France devrait avoir la plus grande diversité possible de sources d'énergie. Cependant la quasi-totalité des Français (93 %) trouve qu'il est important que la France soit indépendante en matière d'énergie et qu'elle produise le plus possible sa propre énergie. Pour le choix des sources d'énergie qu'il faudrait développer davantage, 92 % des personnes interrogées se prononcent pour le solaire, 81 % pour l'éolien et 69 % pour l'hydraulique. Toutefois, le prix de la source d'énergie passe toujours avant son impact sur l'environnement pour une majorité de 62 % des Français, selon ce sondage CSA réalisé pour le compte de l'agence Publicis Consultants.

Allemagne : une commission éthique, créée par la chancelière Angela Merkel pour réfléchir à une sortie du nucléaire, estime possible pour l'Allemagne de se passer de l'atome d'ici à 2021. Cette commission, réunissant une vingtaine de religieux, scientifiques et syndicalistes, juge même que « dans le meilleur des cas, la dernière centrale nucléaire pourra être éteinte avant cette date », selon le brouillon d'un rapport cité par le site Internet du magazine Der Spiegel. Fermer la dernière centrale allemande aux alentours de 2020 signifierait pour l'Allemagne de revenir au calendrier de sortie du nucléaire fixé au début des années 2000 par la coalition sociaux-démocrates/Verts. La chancelière Angela Merkel l'avait abandonné l'an dernier en accordant un prolongement de douze ans en moyenne de la durée légale d'exploitation des 17 réacteurs du pays, contre sa propre opinion publique. Mais elle a fait machine arrière après la catastrophe de Fukushima. Mme Merkel a ordonné l'arrêt des plus vieux réacteurs du pays jusqu'à la mi-juin, en attendant une décision finale sur leur exploitation.

Russie : le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a souligné que la Russie n'avait pas de centrales nucléaires dans des zones sismiques et n'avait pas l'intention d'en construire dans de tels endroits. Il a ordonné une étude sur le secteur nucléaire, demandant aux ministères concernés d'« analyser l'état actuel des centrales et les perspectives pour l'avenir ». M. Poutine a par ailleurs appelé à accélérer les programmes d'hydrocarbures en Extrême-Orient russe.

Autres : des pays disposant déjà d'un programme nucléaire comme la Chine et l'Inde ont d'ores et déjà indiqué qu'ils ne l'abandonneraient pas.
(Source : agences)
Japon : le gouvernement japonais réfléchirait à imposer l'installation de panneaux solaires sur tous les bâtiments neufs à partir de 2030, a écrit hier le quotidien Nikkei. Ce plan « Solaire » pourrait être exposé par le Premier ministre Naoto Kan lors du prochain sommet du G8. À en croire le quotidien Nikkei, le chef du gouvernement japonais informera ses homologues que...