La métamorphose minimaliste de Tom Shadyac

Tom Shadyac (53 ans) est un acteur, producteur, metteur en scène et scénariste américain (d'origine libanaise) dont la carrière est marquée par des œuvres à succès. Il se fait connaître avec Ace Ventura, détective pour chiens et chats qui lance la carrière de Jim Carrey. Puis les hits se suivent : Le professeur Foldingue (comédie avec Eddie Murphy), Bruce tout-puissant, Docteur Patch (avec Robin Williams), Apparitions, avec Kevin Costner et Evan tout-puissant, suite de Bruce tout-puissant.
Son étoile était donc au zénith et aussi son «way of life» avec une carrière source de millions de dollars grâce à ses films «blockbusters», une résidence des plus hollywoodiennes d'environ deux mille mètres carrés, des voitures de collection, un avion privé et la fréquentation de la crème de la crème. En bref, une vie de rêve qui, à ses dires, «laissait quand même une sensation de vide». En 2007, un grave accident de moto, qui avait failli lui coûter la vie, le laisse dans de grandes douleurs durant plusieurs mois. Il met alors en doute l'actuelle définition du succès qui veut «qu'on ait un travail qui vous donne une grande stature sociale et une bonne fortune. Aujourd'hui, je crois ferme que le succès est intrinsèque. Il est amour et
altruisme.»

De la villa hollywoodienne au préfabriqué
Ce qui l'a mené à troquer son mode de vie fastueux contre l'abandon total de fioriture. Plus de villa-piscine-écurie de voitures, mais maison préfabriquée, bicyclette et voyages dans des avions commerciaux. Un minimalisme qui le rend pleinement heureux, beaucoup plus heureux. C'est ce qu'il dit dans son film I am car, à présent, il sent qu'il existe réellement. Dans ce film, on le voit qui se plonge dans la lecture des philosophes, d'hommes de science et de poètes. Il découvre qu'il est dans la nature humaine d'être coopératif plutôt que compétitif et que, si l'on ne suit pas les élans de son cœur, on risque de se perdre. Un autre de ses crédos dans I am, il n'est rien dans la nature qui transgresse ses besoins. Lui aussi veut être à l'écoute de lui-même, pas davantage. Dans son nouveau concept, ce n'est pas le surplus qui pave le chemin du bonheur. Le sien passe par la réalisation de comédies pour le grand écran. «J'ai toujours aimé cela. Je reviens donc à l'essentiel», précise-t-il.
Tom Shadyac (troisième génération d'émigrés) est le fils d'un avocat de grand renom de Washington, Dick Shadyac, qui, parallèlement, s'était lancé dans l'action caritative: il a été l'un des pionniers du Saint Jude Hospital, fondé par un autre Libanais, non moins célèbre, le comédien Dany Thomas.