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Culture - Exposition

Oussama Baalbaki : autoportraits en « Rituels d’isolation »

À la galerie Agial*, Oussama Baalbaki fait pénétrer le visiteur dans son intimité. À travers une série d'autoportaits où il apparaît entouré d'objets et de personnages familiers, c'est son univers intérieur, au double sens du terme, qu'il dévoile.

« Thunder In the Room » («Tonnerre dans la chambre»), acrylique sur toile (180 x150 cm).

Sur les cimaises de la galerie Agial, jusqu'au 21 mai, la silhouette ou plutôt la tête léonine d'Oussama Baalbaki se décline sur une dizaine de toiles monochromatiques à l'acrylique, en moyen et grand format (de 120x120 cm à 200x155 cm).
Majoritairement en gris, noir et blanc, avec, dans certaines, quelques rares incursions de bleu, de jaune et de marron, parfois même une touche, mais alors une seule, d'orange, elles forment une sélection d'autoportraits réunis sous l'intitulé suivant: «Rituels de l'isolation».
Paradoxal comme titre pour cet accrochage qui, de prime abord, semble vouloir imposer la présence du peintre dans les intérieurs de tous!
Et pourtant, en se prenant pour modèle, Oussama Baalbaki ne verse pas dans le narcissisme. L'artiste, qui dit se «distancier totalement» de son image peinte, affirme que ses autoportraits se situent dans la lignée de son intérêt pour la représentation de la figure humaine. Et par là, des sentiments, affects, situations et états de conscience qu'elle exprime.
Ainsi, ce que tente de décrire picturalement Baalbaki dans cette série, où on le voit dans son contexte familier, tantôt endormi, tantôt se délassant dans un fauteuil avec la radio sur ses genoux, parfois la tête fourrée dans un livre, une autre fois maniant le séchoir à la manière d'un révolver pointé sur sa tempe..., ce n'est pas tant la vérité de son propre personnage - d'ailleurs son regard n'affronte jamais celui du spectateur! - que l'inexorable isolement qui nimbe les êtres comme les objets. «Car même les objets inertes ont leur propre vie», soutient cet artiste qui a largement donné démonstration de ce concept dans ses expositions précédentes axées autour de vibrantes natures mortes... aux voitures cabossées ou aux chaises!
Pour en revenir au sujet de la présente exposition, il s'agit donc d'une tentative de représentation d'un état d'isolation. Physique. À travers la retraite, pour ne pas dire la réclusion, d'un homme, en l'occurrence du peintre, dans son chez-soi, son atelier, entouré de ses seuls personnages et objets familiers, réfugié «loin des bruits et de la fureur de la ville, du monde, des gens...». Isolation mentale également de l'homme toujours enfermé dans la solitude de son monde intérieur. Laquelle est suggérée, autant par l'emploi de la non-couleur, ce gris, noir et blanc, qui évoque le monde de la pensée, des images mentales et du rêve, que par les touches de surréalisme (et parfois d'ironie) qui interpénètrent certaines compositions. Ainsi le voit-on par exemple assis, l'air absent, le visage penché au-dessus d'un carton d'œufs sur lequel est posé une ampoule lumineuse, tandis qu'un personnage (son frère) lui hurle quelque chose dans l'oreille à l'aide d'un porte-voix!
Au-delà des simples autoportraits, ces peintures au réalisme expressionniste - dans la composition desquelles entrent d'ailleurs parfois en jeu le surréalisme, l'esprit d'installation et toujours un coup de pinceau abstrait - renvoient finalement au spectateur l'image de sa condition humaine. Dans un étonnant jeu de miroir!

* Rue Abdel-Aziz, Hamra. Tél. : 01/345213.
Sur les cimaises de la galerie Agial, jusqu'au 21 mai, la silhouette ou plutôt la tête léonine d'Oussama Baalbaki se décline sur une dizaine de toiles monochromatiques à l'acrylique, en moyen et grand format (de 120x120 cm à 200x155 cm). Majoritairement en gris, noir et blanc, avec, dans certaines, quelques rares incursions de bleu, de jaune et de marron, parfois même une touche, mais...

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