Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Banques

Salamé : Le ratio des fonds propres des banques doit être relevé à 10 %

La nécessité d'appliquer les recommandations des accords de Bâle III a été au cœur d'une conférence organisée hier à l'École supérieure des affaires (ESA). Les participants ont souligné à cette occasion le rôle prépondérant des banques centrales dans la prévention d'une nouvelle crise.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, au cours de la conférence hier.

La compagnie évènementielle First Protocol a organisé hier, en collaboration avec la Bank Audi, une conférence à l'École supérieure des affaires (ESA) axée sur les recommandations de Bâle III, à laquelle ont notamment pris part le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, le ministre d'État sortant, Adnane Kassar, et le président de l'Association des banques du Liban (ABL), Joseph Torbey.
À cette occasion, les participants ont insisté sur la nécessité d'appliquer les accords de Bâle III, vu que cela permettra au pays de se parer contre les risques de crises financières internationales.
Ainsi, le gouverneur de la BDL a souligné que le secteur bancaire libanais adoptera, « sans grandes difficultés », les recommandations découlant de ces accords, indiquant à ce sujet que le ratio des fonds propres des banques locales s'élève aujourd'hui en moyenne à 7 %.
« Nous étudions actuellement avec les banques locales la possibilité de relever le ratio des fonds propres à 10 % (qui est le seuil imposé par les accords de Bâle III, ndlr) sur les quatre années à venir, et nous conseillons en outre aux banques de ne pas distribuer plus de 25 % de leurs bénéfices et de capitaliser le reste », a-t-il ajouté.
Le gouverneur de la BDL a en outre souligné que toutes les crises internationales par le passé avaient mené à des accords et des recommandations, dans la ville de Bâle ou ailleurs, pour éviter une réédition de la crise.
Rappelons que le ratio minimal des fonds propres, fixé à 8 % par les accords de Bâle II, n'avait pas été respecté par de nombreuses banques internationales, qui se sont largement endettées durant la période précédant l'éclatement de la bulle financière en 2008.
« Cependant, les recommandations, bien qu'indispensables, ne seront pas suffisantes pour éviter l'émergence d'une nouvelle crise », a souligné M. Salamé. « En effet, le système bancaire actuel, qui a pour essence la concurrence et les gains de parts de marché, va forcément engendrer de nouvelles crises » si un bouclier anticrise n'est pas adopté, a-t-il expliqué à cet égard.

Rôle crucial des banques centrales
Dans ce contexte de crises répétitives, le gouverneur de la BDL a insisté sur le rôle crucial des banques centrales, garantes, selon lui, du respect des règlementations préventives et de la manipulation du niveau de liquidités sur le marché, en cas de débâcle.
« Ainsi, chaque banque centrale doit gagner la confiance de son marché pour pouvoir lancer en toute sérénité des politiques qui limitent les risques de failles du système monétaire et financier », a souligné M. Salamé.
À ce sujet, le gouverneur de la BDL a rappelé les différentes mesures prises par la Banque centrale, qui lui ont fait gagner la confiance des citoyens.
« La BDL a réussi à organiser le secteur bancaire en imposant, entre autres, un certain niveau de liquidités au sein de chaque banque. De plus, la Banque centrale a imposé une séparation entre les activités des banques commerciales et des banques d'affaires pour que l'argent des déposants ne soit pas utilisé à des fins spéculatives » a-t-il ajouté.
De son côté, le président de l'Association des banques du Liban (ABL), Joseph Torbey, a souligné que les accords de Bâle III sont vitaux pour faire face aux crises, d'où la nécessité pour les banquiers de respecter les recommandations de ces accords.
Le président de l'ABL a en outre rappelé que l'application rigoureuse des accords de Bâle I et Bâle II a permis de fortifier le secteur bancaire libanais.
« Les principaux ajustements de Bâle III concernent la gestion des risques dans l'ensemble des départements d'une banque ainsi que leur mesure. Ces accords ont pour but d'assurer la continuité du système financier international, au lendemain d'une crise qui a nécessité le déblocage de centaines de milliards de dollars de fonds publics » a-t-il expliqué.
Enfin, le président de l'ESA, Stéphane Attali, a mis l'accent sur l'impact social de la dernière crise financière internationale, soulignant, par ailleurs, le rôle primordial des écoles de commerce et des universités dans le soutien de la mondialisation.
La compagnie évènementielle First Protocol a organisé hier, en collaboration avec la Bank Audi, une conférence à l'École supérieure des affaires (ESA) axée sur les recommandations de Bâle III, à laquelle ont notamment pris part le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, le ministre d'État sortant, Adnane Kassar, et le président de l'Association des banques du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut