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Culture - Exposition

L’artiste américain Richard Prince, grand collectionneur de livres, à la BNF

L’affiche de l’exposition.

L'artiste américain Richard Prince, l'une des stars de l'art contemporain, a été invité à apporter ses livres de collection et à piocher dans les fonds de la BNF pour concocter une exposition atypique, où se mêlent culture pop et grands écrivains du XXe siècle.
Baptisée «American Prayer », en référence à la poésie de Jim Morrison, cette exposition, qui se tient jusqu'au 26 juin à la Bibliothèque nationale de France, permet de découvrir la bibliophilie de ce peintre et photographe de 61 ans qui vit et travaille dans l'État de New York et cultive le secret.
Richard Prince, dont la cote a flambé au milieu des années 2000 avant de s'assagir un peu sous l'effet de la crise, est un collectionneur avide d'images trouvées dans les livres, magazines, photographies et publicités. Elles nourrissent ses œuvres construites autour de l'imagerie populaire américaine.
L'artiste est un apôtre de «l'Appropriation Art», mouvement des années 1970, qui consiste à utiliser les images des autres pour les détourner et créer une œuvre. Une technique qu'il continue à employer, mais qui lui vaut des procès pour violation des droits d'auteur.
La justice américaine vient ainsi de donner raison au photographe français Patrick Cariou, qui protestait contre l'utilisation de ses photos pour la série Canal Zone, présentée en 2008 à la galerie Gagosian. Ces œuvres devront être retirées de la vente. L'artiste compte faire appel.
Au cœur de l'exposition, le scénographe David Adjaye a planté une sorte de «maison-église», recouverte de bardeaux, pour abriter les sculptures-livres «American/English» de l'artiste, souligne Bob Rubin, ami de Prince et commissaire de l'exposition. Le bois, démonté d'une maison du Montana, renvoie à l'Amérique profonde.
Depuis une quinzaine d'années, Richard Prince stocke ses innombrables images, manuscrits, livres rares ou bon marché et grigris divers dans sa maison de brique rouge de Rensselaerville, un village à trois heures de route de New York.
Il a apporté quelques-uns de ses trésors à Paris: un exemplaire de la première édition de Lolita de Vladimir Nabokov publiée en anglais à Paris et ayant appartenu à l'auteur, un rouleau dactylographié de Big Sur de Jack Kerouac, un exemplaire du Festin nu annoté par William Burroughs, le projet de jaquette du Parrain de Mario Puzo, avec le texte dactylographié...
Invité à choisir dans l'immense fonds de la BNF, Richard Prince «nous a surpris en choisissant essentiellement de la littérature populaire de l'après-guerre, des polars, des livres pornographiques», relève Marie Minssieux, cocommissaire de l'exposition.
L'artiste a habillé ces ouvrages bon marché d'une couverture transparente rehaussée d'éléments graphiques blancs, leur donnant un nouveau statut.
Sur les cimaises, sont évoqués les grands thèmes de Prince. Les cow-boys, qui l'ont rendu célèbre, sont inspirés des publicités pour la marque de cigarettes Marlboro, qui ont été rephotographiées et retravaillées.
À partir de la photo très contestée de Brooke Shields, nue et fardée alors qu'elle n'a que dix ans, prise par le photographe Gary Gross, Richard Prince crée une œuvre Spiritual America qui remporte un grand succès.
Ses nurses sexy sont inspirées des couvertures des romans de gare. Richard Prince les détourne, en fait des personnages troublants, parfois masqués. L'exposition présente deux grands tableaux d'infirmières qui viennent de chez lui.
L'artiste américain Richard Prince, l'une des stars de l'art contemporain, a été invité à apporter ses livres de collection et à piocher dans les fonds de la BNF pour concocter une exposition atypique, où se mêlent culture pop et grands écrivains du XXe siècle.Baptisée «American Prayer », en référence à la poésie de Jim Morrison, cette exposition, qui se tient jusqu'au 26 juin...

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