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Liban - Solidarité

Donner Sang Compter se mobilise pour motiver les donneurs

Donner Sang Compter est une initiative née de jeunes bénévoles qui ont choisi de déverser leur énergie dans l'incitation au don de sang. Une autre initiative porte désormais la marque de DSC : l'invitation au dialogue entre spécialistes du domaine en vue de créer un cadre plus engageant pour les donneurs.

Le don de sang anonyme est un terrain encore peu familier, explique Yorgui Teyrouz, cofondateur de DSC.

Le don de sang anonyme est un terrain encore peu familier pour beaucoup de Libanais. Rares sont les donneurs de sang qui se listent comme tels, en faveur de patients qu'ils ne connaissent pas. Pourtant, «comme je trouve beau qu'une personne avec qui je n'ai aucun lien, que je n'ai ni aidée ni interpellée, me donne son sang, uniquement pour me sauver la vie», a confié Charbel Maroun, jeune homme de 18 ans qui lutte contre la leucémie depuis presque trois ans. Il témoignait de l'aide donnée par l'organisation Donner Sang Compter (DSC) pour assurer les unités de sang nécessaires à son traitement, dans le cadre de «La première conférence de motivation des donneurs de sang» que DSC a organisée le 18 avril à l'hôtel Rotana-Hazmieh.
Cette ONG à but non lucratif (reconnue par le ministère de l'Intérieur le 31 mai 2010) œuvre depuis 2007 à la mobilisation des donneurs, dont 10000 sont désormais inscrits dans sa base de données, répertoriés selon le lieu de résidence et la disponibilité à répondre aux demandes urgentes de sang, plaquettes ou plasma. Ces donneurs, DSC les recherche surtout parmi les jeunes, à la santé affirmée, à l'horaire souple et à l'enthousiasme certain.
Cette fois, c'est aux responsables de la santé, hôpitaux et banques de sang, que l'organisation a voulu s'adresser dans sa conférence, «en vue d'un dialogue entre les différents départements du pays impliqués dans le don de sang».

Un rôle promotionnel nécessaire
Le débat s'est centré sur les initiatives que les hôpitaux peuvent prendre pour «dénouer la peur» des premiers donneurs et les encourager à des dons réguliers: le donneur doit ressentir «une atmosphère amicale» dans le corps médical qui l'accueille, a affirmé le Dr Bandali, de l'hôpital Nini de Tripoli. L'accueillir avec le sourire, ce même «sourire de fierté et de générosité que l'on voit sur le visage des donneurs réguliers», a insisté de son côté Yorgui Teyrouz, cofondateur de DSC.
De petits signes de reconnaissance peuvent aussi faire toute la différence, comme la gratuité du parking de l'hôpital. Dans ce sens, DSC a remis un autocollant aux autos avec l'indication «Donneur de sang à bord». Une autre initiative de DSC, dont le slogan est «Sois un héros», touche au cœur de sa collaboration avec les hôpitaux: il s'agit de proposer aux donneurs circonstanciels dans les urgences d'inscrire leur nom dans la base de données de DSC en vue d'autres dons éventuels.
Par ailleurs, une démarche de l'État pourrait faire nettement augmenter les dons de sang anonymes: interdire les dons désignés (ceux que le donneur fait à un proche), a proposé le Dr Ziad el-Baba, du Centre médical de Clemenceau. Une proposition qui aurait pu être débattue plus longuement si les représentants du ministère de la Santé avaient répondu à l'invitation de DSC et pris part à la conférence.
Ce qui manque au Liban, c'est «l'éducation sociale et le sens de la responsabilité» à donner son sang, ont convenu les personnes présentes. D'où la nécessité d'informer, sensibiliser et motiver le public libanais au don de sang, en mettant l'accent sur «le bonheur que l'on ressent pendant deux semaines après avoir donné son sang», a indiqué le Dr el-Baba. C'est là qu'intervient DSC, ayant d'ailleurs mis au point sa prochaine campagne publicitaire qu'elle a révélée aux représentants du corps médical.

Le don de sang, une passion... et une responsabilité
Encourager à donner son sang, mais également faire comprendre au donneur la responsabilité qui lui incombe en le donnant, c'est ce qu'ont demandé en outre les responsables médicaux. «Beaucoup de donneurs ne prennent pas au sérieux le formulaire qu'on leur demande de remplir», a déploré Christine Nasrallah, technicienne de laboratoire à l'hôpital Rizk. Le sang porteur du virus VIH (responsable du sida) met 30 jours pour se révéler séropositif à l'examen, d'où l'importance au niveau du donneur de répondre sérieusement aux questions liées à son activité sexuelle. «Sa parole est parfois la seule sécurité qu'on a», a-t-elle affirmé, en insistant sur l'anonymat de l'examen du sang du donneur. «Si son sang est refusé, nous lui proposons des prétextes qu'il pourrait utiliser pour justifier publiquement ce rejet. Cela fait partie du secret médical auquel les donneurs doivent faire confiance», a précisé Fadia Azzi, également technicienne à l'hôpital Rizk.
Il reste qu'un rouage essentiel manque à la fonctionnalité des dons de sang au Liban: la centralisation des banques de sang, «pour une coordination plus efficace», a expliqué Khalil Abdo, responsable de laboratoire de l'hôpital Trad. Mais en l'état actuel, «chaque spécialiste doit travailler dans son domaine (...) et DSC assume son rôle qui est exclusivement promotionnel et éducatif», a insisté dans ce cadre le Dr Hanadi Samaha, de l'hôpital Saint-Georges. Et M.Teyrouz de rappeler au corps médical: «L'objet de notre coopération avec vous est le donneur de sang, non le sang du donneur», pour dire que les détails techniques que le don implique (l'examen de la qualité du sang, la vérification du groupe sanguin...) ne relèvent pas de l'organisation.
C'est toute la passion du don qui aura finalement ressurgi parmi les jeunes bénévoles de DSC, fondée d'ailleurs par d'anciens scouts et volontaires de la Croix-Rouge. Christina Andriotis, chargée de recevoir les appels de demande de sang, a évoqué un jeune si enthousiaste qu'il a appelé l'organisation, le jour-même de ses 18 ans (l'âge de pouvoir faire un don de sang), pour faire part de son intention de faire un don immédiat. Donneur régulier depuis 33 ans, Dany Tinawi a de son côté témoigné: «Je continuerai à donner mon sang jusqu'à ce qu'on me dise que je suis trop vieux pour en avoir encore.»
Le don de sang anonyme est un terrain encore peu familier pour beaucoup de Libanais. Rares sont les donneurs de sang qui se listent comme tels, en faveur de patients qu'ils ne connaissent pas. Pourtant, «comme je trouve beau qu'une personne avec qui je n'ai aucun lien, que je n'ai ni aidée ni interpellée, me donne son sang, uniquement pour me sauver la vie», a confié Charbel Maroun, jeune...
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