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Culture - Art graphique

« Gráfica. 30 artistes de la jeune Espagne » à la villa Audi

Transporter l'art urbain ibérique des murs des villes espagnoles vers d'autres parties du monde. C'est ce que fait « Gráfica. 30 artistes de la jeune Espagne », une exposition itinérante qui se pose à la villa Audi* jusqu'au 30 avril, avant de poursuivre sa route vers Amman, Le Caire et Bordeaux, entre autres destinations.

«Bullfighting», 2006, une photo signée SpY (70 x 100 cm).

Présentée par l'institut Cervantès et l'ambassade d'Espagne au Liban, en collaboration avec la Fondation Audi, cette exposition de peintures, œuvres graphiques, illustrations et objets divers, réalisés par la jeune garde artistique espagnole au cours de ces deux dernières décennies, apporte un éclairage intéressant sur l'art urbain dans ce pays.
Divisée en deux parties, elle rassemble, d'une part, un ensemble de pièces «accrochées» de différentes disciplines, peinture, sérigraphie ou photographie, et montre, d'autre part, des vidéos documentaires, ainsi que des exemplaires de design d'objets éphémères : revues, fanzines, couvertures de livres, CD, tee-shirts...
Des œuvres réalisées par un groupe d'artistes visuels venus de la culture alternative, des mouvements punk et hip-hop, ainsi que des différentes scènes du skateboard, du graffiti et de la bande dessinée...Et qui, de phénomènes éphémères et de rue, ont gagné en reconnaissance en entrant - dans la foulée d'une tendance mondiale - dans les galeries, les institutions et les musées.
Ainsi en est-il, par exemple, du Catalan Sixeart, alias Sergio Hidalgo Paredes, dont on peut voir dans la présente exposition l'une des techniques mixtes sur papier, Visons cosmiques, fortement imprégnée du symbolisme et des couleurs de son célèbre compatriote Miró. Cet artiste, qui exprime souvent dans ses peintures et fresques urbaines ses préoccupations sur l'avenir du genre humain et de la planète, a désormais une œuvre «graffée» à la bombe sur l'un des murs externes de la Tate Moderne, à Londres.
Idem pour Silvia Prada, photographe, graphic designer et vidéaste, actuellement installée à New York, connue pour ses collaborations avec des magazines aussi «pointus» que Dazed & Confused, The Face ou Interview. Et dont le travail, offrant une réflexion sur la culture jeune, ses figures iconiques et son engouement pour l'hypermédiatisation, a fait l'objet de nombreuses expositions dans des musées contemporains et grandes galeries à travers le monde.
Mais, au-delà de cette interconnexion de la scène artistique urbaine espagnole avec le mouvement «Street Art» global, ce que (dé)montre la sélection d'œuvres présentées à la villa Audi, c'est aussi ses spécificités intrinsèques.

« Christ en croix sponsorisé »
Ainsi, l'accrochage met en relief la forte imprégnation de ces œuvres ultracontemporaines par les codes visuels et les références culturelles purement ibériques: on y retrouve l'empreinte du surréalisme de Dali, du cubisme de Picasso, de l'abstraction symbolique de Miró, des aventures de Don Quichotte, de l'iconographie religieuse (un percutant Christ en croix sponsorisé par Nike, Nokia et Mc Do... signé Rorro Berjano) ou encore de la tradition tauromachique (notamment chez Spy, célèbre pour ses interventions urbaines, ce qui lui a valu d'être qualifié, dans la presse américaine, de «Banksy espagnol»)...
Autre caractéristique particulière à la scène urbaine espagnole: sa forte mixité. «Plus de 30% des pièces ici présentées sont des œuvres d'artistes féminines. Et elles sont autant engagées dans les thématiques activistes que leurs compatriotes masculins», signale Mario Martín Pareja, le commissaire de l'exposition, à Beyrouth à l'occasion du vernissage.
Des thématiques qui, comme partout ailleurs, abordent en priorité les grandes questions revendicatrices et sociales. Tout en redessinant, avec humour souvent et une acuité certaine, un paysage urbain marqué par le sceau de la vitesse, de l'éphémère et de l'uniformisation.

* Avenue Charles Malek, Achrafieh. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi, de 10h00 à 18h00.
Présentée par l'institut Cervantès et l'ambassade d'Espagne au Liban, en collaboration avec la Fondation Audi, cette exposition de peintures, œuvres graphiques, illustrations et objets divers, réalisés par la jeune garde artistique espagnole au cours de ces deux dernières décennies, apporte un éclairage intéressant sur l'art urbain dans ce pays. Divisée en deux parties, elle rassemble,...
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