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Liban - Texto

Too much

Il y a des jours dont il vaut mieux ne pas se souvenir. Comme hier, 13 avril.
Quelquefois, bloquer ses souvenirs est bien plus positif que de se soumettre à une thérapie longue, douloureuse et à l'issue incertaine. Ne pas réveiller ses propres blessures ni celles de son voisin, surtout que le 13 avril 1975, c'était finalement il y a fort longtemps.
36 ans, ça vous forge un homme, Ça peut aussi ériger un État de droit, moderne, solide, confiant en l'avenir.
Mais s'épargner les affres d'un retour dans l'histoire glauque et peu reluisante de ce petit pays n'a pas pour autant pour conséquence de faire songer à un avenir meilleur.
La réalité étant ce qu'elle est, même le président de la République s'est résout à dresser un amer constat : « Nous n'avons pas réussi à ériger un État moderne. » Pas encore, certes, car l'avenir est toujours porteur d'espoir.
Mais 36 ans, n'est-ce pas là un délai quelque peu trop long pour des citoyens qui, parfois, n'ont fait qu'attendre ?
Ceux qui ont refusé de cesser de croire en leur patrie n'ont en effet qu'attendu : que les combats cessent, que les axes routiers soient déminés, que les supermarchés se remplissent à nouveau de produits de première nécessité, que les écoles ouvrent leurs portes une énième fois, que l'électricité soit enfin rétablie 24h sur 24, qu'un gouvernement se forme, qu'un gouvernement se forme, qu'un gouvernement se forme...
N'y a-t-il pas un moment où quelqu'un se rendra compte que 36 ans d'immobilisme, c'est finalement un peu too much ? Que la course folle du secteur privé pour être toujours plus en phase avec l'économie mondiale ne peut se poursuivre en l'absence d'un État un tant soit peu conscient des besoins de ses citoyens ?
La manière dont le gouvernement a géré les crises au Bahreïn et en Côte d'Ivoire le montre bien : même quand ils ont jusqu'au bout compté sur eux-mêmes, les Libanais se retrouvent immanquablement au pied du mur à cause de l'attitude totalement laxiste, négligente et déphasée de leur gouvernement.
Il y a des jours dont il vaut mieux ne pas se souvenir. Comme hier, 13 avril.Quelquefois, bloquer ses souvenirs est bien plus positif que de se soumettre à une thérapie longue, douloureuse et à l'issue incertaine. Ne pas réveiller ses propres blessures ni celles de son voisin, surtout que le 13 avril 1975, c'était finalement il y a fort longtemps.36 ans, ça vous forge un homme, Ça peut...
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