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Lifestyle - Rencontre

Le marathon de May el-Khalil passe au niveau supérieur

May el-Khalil porte le marathon international de Beyrouth depuis 2003 à bout de bras et dans son cœur, faisant courir avec elle une équipe de collaborateurs, de volontaires et de sponsors, et 30 000 personnes dans un formidable hymne à la vie.

May el-Khalil recevant son « Laureus Sport for Good Award » des mains de l’acteur Morgan Freeman.

Elle est aussi belle et à l'aise en robe du soir qu'en survêtement, devenu depuis quelques années sa tenue de travail, son porte-drapeau, le symbole de sa renaissance. Celui également d'une ville, Beyrouth, et d'un pays, le Liban.
May el-Khalil aurait pu être ministre de la Jeunesse et des Sports ou encore du Tourisme tant son action depuis huit ans a hissé Beyrouth, même dans les pires moments, au niveau des plus grandes capitales du monde. Ces pires moments où les médias se plaisent à diffuser en boucle les images d'un pays au bord de la crise de nerfs, vacillant dans un équilibre précaire, que tout et n'importe quoi peut renverser. Conflits internes, guerres, attentats, sit-in au cœur de la ville et dans le circuit du marathon.
Et pourtant depuis 2003, fidèle au rendez-vous, le marathon international de Beyrouth transforme la capitale en un énorme stade en fête : 42,195 km à parcourir pour célébrer la vie. Sportifs étrangers et libanais, jeunes et moins jeunes se réunissent autour d'une fraternité qui abolit les différences. Beyrouth, ce jour-là, donne l'exemple et l'espoir d'une entente possible entre tous ses citoyens. Opération délicate et pourtant réussie. La vision claire et la détermination de May el-Khalil, cette infrastructure qu'elle a mise sur pied, sans jamais brûler les étapes, mais sans perdre du temps, ont confirmé le slogan que l'association affiche : « Because we can »... À la veille de la neuvième édition du marathon de Beyrouth qui aura lieu le 27 novembre 2011, les préparatifs démarrent déjà. Depuis que l'événement a obtenu, en janvier dernier, le label de bronze de la Fédération internationale d'athlétisme, les ambitions ont grandi. Les exigences aussi.

La culture de la course
Dans les locaux du Beirut Marathon Association, tout le monde s'active efficacement. À l'équipe existante vient de s'ajouter la bouillonnante Annette Khoury qui fut directrice générale à Eurosport et qui se charge d'un remaniement en douce pour faire face aux normes de la fédération internationale. Les murs affichent fièrement les noms des vainqueurs qui se sont succédé et les nombreuses distinctions offertes à sa présidente. Les dernières, dont May el-Khalil s'enorgueillit particulièrement, sont le prix « Power of Sport » qui lui a été remis par l'Association internationale de la presse sportive (AIPS) le 27 janvier, en marge d'un symposium international organisé par cette instance sur le thème « Intégrité et concurrence déloyale dans le sport ». Et le « Laureus Sport for Good Award » qu'elle a reçu le 7 février lors d'une grande cérémonie où étaient conviés de grands noms du sport et du cinéma. Des moments d'émotion pour cette femme dont l'histoire personnelle demeure le plus bel exemple de courage.
« Mon histoire est celle d'une femme qui a eu un terrible accident, subi plus de 20 opérations et deux années de souffrances, et qui a voulu transformer sa douleur en bonheur. Au lieu de me lamenter, j'ai préféré renverser la situation et me lancer des défis ». À ceux qui ont osé qualifier le marathon de Beyrouth de « carnaval », elle brandit, avec ce sourire dont elle ne se départit jamais, les reconnaissances internationales des professionnels, des sportifs et les chiffres éloquents : 6 500 participants venus de 49 pays en 2003, plus de 28 000 coureurs de 86 pays en 2010 et un marathon qui entre dans la cour des grands avec le label de bronze. La machine est en marche depuis le début du mois d'avril. Les organisateurs, avec les conseils de consultants internationaux, ont pour objectif cette année d'offrir aux marathoniens les meilleures conditions d'une course internationale : étude d'un parcours idéal, contrôle de la course et des coureurs, formation des entraîneurs, large couverture médias internationale, logistique parfaite, choix des élites à inviter : 5 hommes et 5 femmes de 5 nationalités différentes. Le tout conformément aux règles et aux attentes de la fédération.
Depuis 2003, May el-Khalil trouve les bonnes raisons de faire courir des milliers de personnes : courir pour une cause, pour une ONG, pour ses convictions, pour plus d'espoir, pour le plaisir, pour donner l'exemple... Qu'importe, l'essentiel, à ses yeux, est de courir ensemble pour le Liban. « Tout ceci prouve, s'il le fallait, que le sport est un langage international et qu'à travers le pouvoir du sport, la nation peut tenir un discours de tolérance que les politiciens ne tiendront jamais... »
Elle est aussi belle et à l'aise en robe du soir qu'en survêtement, devenu depuis quelques années sa tenue de travail, son porte-drapeau, le symbole de sa renaissance. Celui également d'une ville, Beyrouth, et d'un pays, le Liban.May el-Khalil aurait pu être ministre de la Jeunesse et des Sports ou encore du Tourisme tant son action depuis huit ans a hissé Beyrouth, même dans les pires...
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