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Liban

Aboubakr Jamaï reçoit le prix Gebran Tuéni trois mois après que son journal eut été fermé

De g. à d., Aboubakr Jamaï, Bengt Braun et Nayla Tuéni. Photo Hassan Assal

Une atmosphère particulière régnait hier au cours de la cérémonie de la 5e remise du prix Gebran Tuéni, qui coïncidait avec le renouvellement de la maquette du journal
an-Nahar.
En effet, le prix a été décerné au journaliste marocain Aboubakr Jamaï, ancien directeur général et cofondateur du Journal hebdomadaire, fermé en janvier. Un journal meurt, tandis qu'un autre, le Nahar libanais, se réveille sous une nouvelle forme. Une pensée libre est châtiée dans l'obscurité, et la lutte de celui qui l'incarne récompensée là où d'autres ont payé de leur vie pour la liberté. Interrogé par L'Orient-Le Jour, M.Jamaï a fait part de « son honneur de recevoir un prix porteur d'un nom respecté, dans une ville intellectuellement respectée, parce que les journalistes, ceux dont on peut admirer la vision, sont les journalistes intellectuels qui éclairent l'agora de leurs opinions », a-t-il ajouté.
La salle du pavillon royal du BIEL célébrait la dignité du journaliste marocain qui a osé perpétuer sa vision dans une société où les médias ont choisi de se conformer au pouvoir. Une miniature de la sculpture « La chaise » de l'Irakien Monkith Saaid se dressait au centre de chaque table : chère à Gebran Tuéni, elle représente un coq surplombant fièrement des chaises entassées qui jamais ne l'effleureront. Cette même statue a été reproduite hier soir dans une chorégraphie qui a suivi l'allocution de la députée Nayla Tuéni.
Vêtue d'une robe rouge pourpre, la couleur de l'audace, elle a d'abord mis l'accent sur l'importance des nouveaux médias et « leur contribution au changement rapide du paysage politique arabe ». Face à cela, comment « un journal au mode classique et ancien pourrait-il suffire ? » s'est-elle interrogée. La nouvelle maquette « fait écho aux attentes du lecteur et accompagne les défis actuels en même temps qu'elle répond à la logique des annonceurs », a-t-elle expliqué. Les projections de reportages qui ont rythmé son allocution ont loué l'avant-gardisme d'an-Nahar. Ce journal « qui est plus qu'un journal, plus large qu'un journal... c'est l'histoire d'une patrie, commencée avant l'indépendance et qui demeure une tribune pour tout Libanais libre, souverain et indépendant (...). Un journal qui ne s'est jamais suffi des réussites du passé, mais s'est constamment réexaminé et critiqué, pour constamment évoluer ». C'est cet esprit, celui « qui a contribué à libérer le Liban », qui transparaît dans la nouvelle maquette. Un reportage a été consacré aux principaux créateurs de la nouvelle forme : Mario Garcia, de la société Garcia Media, a évoqué le défi d'« apporter un changement à l'institution sans toucher à ce qui en fait la force, à savoir sa crédibilité ». Par ailleurs, Nadine Chahine, qui a recréé la typographie, a voulu « donner le bon ton de voix à l'écriture », a-t-elle confié hier. « Chaque lettre est comme une sculpture en soi qui s'exprime », a-t-elle précisé. Michelle Tuéni a pour sa part affirmé qu'en définitive, la seule chose qui aura changé est la facilité de lecture du journal, « c'est une touche d'évolution qui conserve l'identité ». Rappelons qu'an-Nahar a été hier distribué gratuitement aux quatre coins du pays.
Enfin, nombre de personnalités politiques, sociales et médiatiques étaient présentes à la cérémonie. Bengt Braun, l'ancien président de l'association mondiale des journaux et éditeurs des médias d'info (Wan-Infra), organisatrice du prix Gebran Tuéni, a prononcé une allocution de circonstance, avant de révéler le nom du lauréat.
Une atmosphère particulière régnait hier au cours de la cérémonie de la 5e remise du prix Gebran Tuéni, qui coïncidait avec le renouvellement de la maquette du journal an-Nahar. En effet, le prix a été décerné au journaliste marocain Aboubakr Jamaï, ancien directeur général et cofondateur du Journal hebdomadaire, fermé en janvier. Un journal meurt, tandis qu'un autre, le Nahar...
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