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Économie - Budget

USA : l’immobilier, une épine dans le pied d’Obama

Quatre ans après l'éclatement de la crise des « subprimes » aux États-Unis, le piètre état du marché immobilier reste un gros souci pour la présidence de Barack Obama, en pesant lourdement sur les finances publiques et la croissance du pays.
« Notre économie montre les signes d'une réelle solidité », affirmait M. Obama vendredi.
Il ne pourrait pas en dire autant de l'immobilier, qui représente quelque 13 % du PIB américain.
« Il ne fait pas de doute que les chiffres de ce mois montrent une baisse inquiétante des ventes et des prix des logements », soulignait son secrétaire adjoint au Logement et à la Ville, Raphael Bostic, en commentant le bilan que fait chaque mois le gouvernement sur l'état de l'immobilier.
Selon le site Internet immobilier Zillow, 27 % des emprunteurs américains doivent à leur banquier plus que ne vaut leur maison. Pour ajouter à leur désespoir, les prix sont actuellement à la baisse : d'après Standard and Poor's, dans les vingt plus grandes métropoles du pays, ils se rapprochaient en janvier du creux du printemps 2009. En d'autres termes, une maison aux États-Unis ne vaut pas plus en moyenne qu'au printemps 2003.
Les ventes dans l'ancien n'atteignent pas le rythme de 5 millions par an, soit leur niveau de l'été 2008, qui est aussi leur niveau d'il y a douze ans. Dans le neuf, elles sont au plus bas depuis au moins un demi-siècle.
Il ne s'était jamais aussi peu construit de logements (un peu plus de 400 000) depuis les années 1940, d'après les économistes.
Washington ne compte pas pourtant à la dépense pour soutenir l'immobilier. Selon les calculs du centre de recherche Pew Charitable Trusts, « le logement reçoit plus de dollars fédéraux que l'énergie, les transports et l'aide au secteur à but non lucratif combinés ». 244 milliards de dollars sur l'exercice 2009, soit 7 % du budget national.
L'une des dispositions emblématiques est la déduction fiscale des intérêts sur les crédits immobiliers pour les ménages. Son coût : 79 milliards de dollars lors de l'exercice 2010.
Pour les parlementaires, il est hors de question d'y toucher. « Le soleil disparaîtra avant », lançait jeudi le chef de file des démocrates à la commission des Finances de la Chambre des représentants, Barney Frank.
La Banque centrale (Fed) a concentré des centaines de milliards de dollars pour abaisser les taux d'intérêt à long terme. Mais les taux des emprunts immobiliers ont beau se maintenir près de leurs plus bas niveaux depuis quarante ans (4,86 % pour un prêt sur 30 ans), et l'emploi a beau repartir, les acheteurs restent trop rares au goût des agents immobiliers.
Le président de la branche de la Fed à Richmond (Virginie, Est), Jeffrey Lacker, y voit l'héritage du trop-plein de subventions à l'immobilier. « Le soutien offert par l'État au financement du logement ne vaut pas le coup face à des marchés de l'immobilier surconstruits, surendettés et par moments en surchauffe », disait-il début mars.
« Des taux d'emprunts bas ne sont pas la clé d'une reprise de l'immobilier », affirme John Lonski, économiste de Moody's Analytics. Il voit deux autres conditions pour sortir du marasme : abaisser le taux de chômage, et purger le marché des logements saisis ou à saisir auprès d'acheteurs insolvables.
Hier soir, le magazine 60 minutes, qui rassemble régulièrement une quinzaine de millions de téléspectateurs, doit diffuser un documentaire sur Le prochain choc de l'immobilier. La chaîne CBS y enquête sur le scandale des dossiers juridiques de saisies préparés à la hâte.
« Notre économie montre les signes d'une réelle solidité », affirmait M. Obama vendredi.Il ne pourrait pas en dire autant de l'immobilier, qui représente quelque 13 % du PIB américain.« Il ne fait pas de doute que les chiffres de ce mois montrent une baisse inquiétante des ventes et des prix des logements », soulignait son secrétaire adjoint au Logement et à la Ville, Raphael...
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