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CD, DVD - Un peu plus de...

Burn out maternel

Quand l'enfant paraît. Un moment sublime. Indescriptible. Une émotion jamais ressentie auparavant. Le cadeau d'une vie. Être parent. Mais surtout être mère. L'instinct maternel, pas forcément inné, se dévoile. Il s'apprend, se construit, s'apprivoise. On était femme, on devient mère. Ah, les joies de la maternité. «C'est magnifique ma fille, tu verras.»
Sauf que, comme dans les contes de fées, tout n'est pas dit. Ni la suite, et encore moins les mauvaises surprises. On a prévenu que ce serait souvent difficile, mais on s'est gardé de dire combien ce serait difficile. Parce qu'un enfant, c'est bien beau, mais ça crie, ça pleure, ça demande, ça contredit, ça tombe malade (souvent), ça se réveille la nuit. Bref, ça épuise. Mais pas seulement. C'est surtout la plus grande source de stress que peut connaître une femme. Une femme du XXIe siècle... Travail, suivi scolaire, vie sociale, la vie d'une mère est un véritable marathon. Enfin, la vie de celles qui s'occupent vraiment de leurs gosses. La vie de celles qui n'en foutent pas une, c'est plutôt un petit footing à Central Park. Et même si elles n'ont jamais le temps de ne rien faire, elles ne sont pas réellement à plaindre.
Non, la vie des vraies mères du XXIe siècle, c'est l'équivalent du sprint final des 42 kilomètres, mais sur toute la distance. Et qu'est-ce qu'elles jonglent ces funambules de la perfection. Résultat, un burn-out équivalent à celui des cadres. Quand les autres (les sans boulot fixe, dira-t-on), elles, c'est plutôt la dépression qui les guette. Le burn-out, c'est quoi? Le burn-out, ou syndrome d'épuisement, est reconnu dans le monde du travail. Il s'agit en fait d'un état psychologique, émotionnel et physiologique, résultant de l'accumulation de facteurs de stress modérés, chroniques et répétitifs. Same same pour la réalité quotidienne des mamans. Ah ben oui, être mère, c'est un métier à part entière. Sans salaire, ni reconnaissance, avec un partage des tâches, peu équitable, et un haut niveau de responsabilité. Une «situation à risque» identique à celle du monde du travail. Sauf qu'il n'y a pas moyen de démissionner. La maternité est un CDE, un Contrat à durée éternelle. Que, malheureusement, très peu d'hommes comprennent. Si on dit communément que les femmes sont multitâches, les mères, elles, multiplient les casquettes. Et on s'étonne après que la plupart des mères de famille craquent. Parfois de façon violente et parfois de façon plus enfouie. On hurle sur ses enfants en permanence, on devient agressive, on manque d'énergie, on adopte, sans se rendre compte, une attitude négative vis-à-vis de ses enfants. En gros, on «pète un plomb». Parce qu'il y a surcharge de travail, absence de contrôle: les maladies, les accidents et les caprices des gosses, c'est incontrôlable. Imprévisibilité: comme au boulot où l'on est sans cesse bloqué par des mails, des réunions, le téléphone qui sonne; il est également difficile de mener à bien une tâche sans être interrompue mille fois par son gamin. L'absence de récompense pour le travail accompli: ni les proches ni les enfants ne remercient jamais. Et enfin, l'absence de soutien moral et social.
Lu ainsi, le tableau est lourd. Parce que les comparaisons ne sont pas évidentes et qu'elles semblent tirées par les cheveux. Mais allez dire ça à une femme qui rentre naze du bureau vers 19 heures et qui va dire 23 fois à Marc d'aller prendre son bain, se faire ensuite éclabousser parce que le petit se prend pour Nemo, de lui (re)dire 23 fois qu'il doit aller dîner, puis lui (re-re)dire 23 fois de finir son assiette et qu'enfoncer les frites dans ses narines n'est pas un jeu amusant et que les fruits sont bons pour la santé. Qu'il faut ensuite se brosser les dents, dire (158 fois et demie) à Charlotte de rentrer dormir parce qu'il y a école demain. Sans oublier qu'on a fait réciter à ses jumelles (soit 2 fois plus), Kawa3ed et Adab, limité l'accès à Facebook et menacé (en vain, parce que «je m'en fous mam») de confisquer la Wii, le iPad et la DSi. Allez lui dire que «ça vaaaaaa, tu exagères». Non, on n'exagère pas. Et oui, il y a pire. C'est juste que de temps en temps, on a envie de pousser un coup de gueule. Ça ne fait de mal à personne. Et surtout, ça soulage tout le monde...
«Mamaaaaaaaan, j'ai faim!» Va te faire cuire un œuf.
Quand l'enfant paraît. Un moment sublime. Indescriptible. Une émotion jamais ressentie auparavant. Le cadeau d'une vie. Être parent. Mais surtout être mère. L'instinct maternel, pas forcément inné, se dévoile. Il s'apprend, se construit, s'apprivoise. On était femme, on devient mère. Ah, les joies de la maternité. «C'est magnifique ma fille, tu verras.» Sauf que, comme...

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