Vive la télé !

« It's always the right time to do the right thing », disait un certain Martin Luther King.
Vaste programme. Il vaut mieux ne pas s'arrêter sur cette perle de sagesse, au risque d'être atteint d'une atroce migraine... de conscience.
Cette phrase, si simple mais si juste et donc tellement troublante, devrait empêcher nos responsables de dormir. Elle devrait les garder éveillés, nuit et jour, jusqu'à tomber d'accord sur les priorités nationales. Jusqu'à mettre sur pied un gouvernement équilibré, capable au moins de gérer les affaires quotidiennes du pays.
Mettre sur pied un gouvernement, répondre aux infinies angoisses et appréhensions des citoyens, sans invoquer les circonstances présentes que traverse le pays ou la conjoncture régionale actuelle.
Il n'y a pas de timing adéquat pour remplir ses obligations, pour satisfaire le contrat social qui lie un responsable aux citoyens qui l'ont porté au pouvoir.
Le président syrien Bachar el-Assad a-t-il pensé à cela avant de prendre la parole hier, devant son Parlement... ? Vraisemblablement pas. Les réformes tant attendues n'ont donc été qu'évoquées. Concrètement, il n'a même pas été question de l'abolition de l'état d'urgence.
Mais cela aurait été quand même le comble de l'ironie si le grand voisin de l'Est avait su, voulu - pu ? - se poser en donneur de leçons régional en matière de démocratie.
Les politiciens libanais ont dû avoir chaud. Il s'en est fallu de peu. Un peu plus, et Bachar el-Assad serait passé pour le chantre de la démocratie au Moyen-Orient, pour le héros arabe qui aurait su, voulu - et aurait pu - répondre aux aspirations de son peuple.
Heureusement, rien de tout cela ne s'est produit. Finalement, ce n'était qu'un long discours aux relents baassistes évidents.
Heureusement. Nos responsables vont pouvoir se noyer dans leur léthargie stérile pour un petit moment encore, en attendant la suite des événements, un peu plus à l'Est. Confortablement assis devant leur petit poste de télévision.