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Nos Lecteurs ont la Parole

Les révoltes arabes et les révisions stratégiques

Par  Joseph W. ZOGHBI
Les révoltes qui secouent les pays arabes et les changements qui s'opèrent sont en train de bouleverser la physionomie de la région et donc de pousser les acteurs nationaux et internationaux à revoir leurs relations politico-stratégiques avec les parties issues de ces bouleversements.
En ce qui concerne le Liban, un acteur qui subit mais qui, depuis un certain temps, influe sur son environnement géopolitique, les diverses tendances politiques devraient être en train de suivre les événements avec beaucoup d'attention et d'inquiétude.
Tous les régimes de la région sont temporairement affaiblis, et leurs emprises les uns sur les autres se sont donc relâchées. Chaque régime observe la prudence et l'expectative, ce qui attise la nervosité de ses dirigeants,devenus, à juste titre, paranoïaques. Aucun régime ne sortira indemne, et donc toutes les relations politico-stratégiques des parties en présence seront bouleversées.
En ce qui concerne le Liban, les pays qui y ont une certaine emprise tels que l'Arabie saoudite, la Syrie, l'Iran, l'Égypte sont tous touchés par le raz-de-marée des foules en colère. L'Égypte est en mutation ; l'Arabie saoudite, l'Iran et la Syrie sont dans l'œil du cyclone, et donc toutes les parties locales qui sont liées plus ou moins fortement à ces pays doivent se sentir mal à l'aise.
Les personnes sages sont celles qui préserveront leurs vaisseaux pour la traversée inverse, au lieu de les brûler comme l'avait fait Tarek Ibn Ziad dans sa conquête de l'Espagne quand il avait brûlé ses navires dans le détroit de Gibraltar en haranguant ses hommes et les poussant vers le combat. Cela lui avait réussi dans sa conquête, mais il n'est pas sûr que ça puisse réussir à quelqu'un dans notre situation actuelle.
Les personnes sages au Liban devraient peut-être changer de stratégie et adopter non pas celle d'un Tarek Ibn Ziad, mais celle d'un dialogue pour une vraie union nationale. Une stratégie de transition qui est nécessaire maintenant et sera peut-être salutaire pour le Liban.
Il ne sert à rien dans ce monde incertain d'attiser les bas instincts confessionnels et de verser de l'huile sur le feu au risque d'arriver à une situation incontrôlable, ou d'un autre côté de rester à cheval sur les principes qui braquent les adversaires mis en difficulté et les poussent dans leurs derniers retranchements. Cette situation risque de conduire à la déflagration.
Les diverses parties libanaises devraient laisser de côté leur hargne et se faire violence pour arriver à une vraie union nationale car elles sont, régionalement, laissées à leur sort et personne ne viendra les secourir à l'heure où tous les protagonistes régionaux et internationaux sont occupés à préserver leurs intérêts vitaux les plus immédiats.
La difficulté est de trouver la partie ayant l'autorité morale capable de déclencher cette prise de conscience...
Les révoltes qui secouent les pays arabes et les changements qui s'opèrent sont en train de bouleverser la physionomie de la région et donc de pousser les acteurs nationaux et internationaux à revoir leurs relations politico-stratégiques avec les parties issues de ces bouleversements. En ce qui concerne le Liban, un acteur qui subit mais qui, depuis un certain temps, influe sur...

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