Un Liban monochrome perdrait sa raison d’être, affirme Raï

Le nouveau patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, continue de recevoir à Bkerké des personnalités et des délégations de tous bords, venus lui présenter leurs vœux après son élection à la tête de l'Église maronite.
S'exprimant devant une délégation du Chouf et de l'Iqlim el-Kharroub, composée de responsables du PSP, du caïmacam du Chouf, Georges Salibi, d'hommes de religion, chrétiens et musulmans, ainsi que des moukhtars et des présidents des conseils municipaux des deux régions, Mgr Raï a mis l'accent sur l'importance de la diversité et de la coexistence libanaises.
D'emblée, il a souligné que la présence de la délégation le « conforte dans l'idée selon laquelle il est possible d'œuvrer ensemble pour reconstruire la Montagne et consolider sa mission » dans une allusion à la coexistence druzo-
chrétienne.
Rappelant que « l'Occcident tout comme les pays arabes considèrent le Liban comme un besoin en raison de cette coexistence, de l'ouverture du pays sur les deux mondes et de la liberté qui y prévaut », il a indiqué que les Libanais sont invités à œuvrer ensemble en vue d'une communion spirituelle et sociale pour réédifier le tissu social.
Et d'ajouter : « Le Liban perd sa raison d'être lorsqu'il devient monochrome, lorsqu'il perd sa démocratie et sa liberté, la fraternité et la cohésion entre ses différentes communautés, ainsi que la parité au niveau du pouvoir et de l'administration ». Mgr Raï a ensuite rendu hommage à son prédécesseur, Mgr Nasrallah Sfeir, rappelant la réconciliation qu'il avait parrainée à la Montagne, avant de saluer le chef du PSP, Walid Joumblatt. Se disant consterné parce qu'il n'avait pas pu le rencontrer durant la cérémonie d'intronisation, il a mis l'accent sur le fait que les contacts se maintiennent avec lui. « C'est lui, a-t-il ajouté, qui n'avait pas voulu être installé aux premiers rangs (durant la cérémonie d'intronisation) parce qu'il était venu à Bkerké pour prier. »
Plus tard, Mgr Raï a accordé audience à des délégations des moukhtars de Beyrouth, du Front de la liberté, conduite par M. Fouad Abou Nader, des vétérans de l'armée, de Marjeyoun, conduite par l'évêque grec-catholique de la région, Mgr Georges Haddad, et plusieurs autres.

Lettre du pape
Il a par ailleurs reçu du pape Benoît XVI une lettre dans laquelle le souverain pontife le félicite pour son accession à la tête de l'Église maronite. « De grand cœur, vénérable frère, je vous accorde la coummunion ecclésiastique, conformément à la tradition et aux vœux de l'Église catholique (....). Je suis certain, Béatitude, qu'avec le bon conseil de votre prédécesseur, le cardinal Nasrallah Sfeir, et la collaboration des pères de vote synode patriarcal, en communion avec le collège épiscopal et surtout avec la force du Christ, vainqueur du mal et de la mort par Sa Résurrection, vous aurez toute l'ardeur, éclairée par la sagesse et tempérée par la prudence, pour guider l'Église maronite », écrit le pape.