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Liban - Éclairage

Joumblatt n’étant plus trop sous pression, acte de foi centriste du PSP

Le manifeste publié à l'issue de l'assemblée générale du PSP met l'accent sur le dialogue menant à un arrangement à l'amiable, comme sur cette préservation de la paix civile qui a conduit à la réconciliation avec le Hezbollah. Il insiste sur la nécessité d'apaiser les tensions, en renforçant l'unité nationale bien comprise. Avec l'expression d'un ferme rejet de l'utilisation de l'armement à l'intérieur, assorti d'un accord sur la stratégie défensive. Via le traitement, par le comité de dialogue national, de la question de l'armement.
L'opposition juge dès lors que Joumblatt se repositionne encore une fois, en s'écartant du 8 Mars autant que du 14 Mars. Ce qui implique un retour à la ligne médiane, et un engagement à militer pour l'émergence d'un solide courant centriste quand le gouvernement Mikati aura été formé. Joumblatt, observent les souverainistes, veut jouer les apôtres de concorde. Ou à tout le moins, face au clivage vertical entre le 14 Mars et le 8 Mars, offrir une sorte de force-tampon en cas d'escalade, pour prévenir une discorde ouverte. Comme bien d'autres, il pense qu'il est nécessaire de hâter la mise en place du nouveau cabinet. Par crainte des troubles, des tentatives de déstabilisation, que certains tenteraient de fomenter en mettant à profit le vide institutionnel présent.
Ce que semblent annoncer le rapt des sept Estoniens dans la Békaa, et l'attentat contre l'église syriaque-orthodoxe dans la zone industrielle de Zahlé, capitale du même mohafazat. Les cyclotouristes européens revenaient de Damas à vélo quand ils ont disparu. Tout à fait mystérieusement, puisqu'aucune fraction n'a revendiqué leur enlèvement et qu'il n'y a eu aucune réclamation de rançon, même anonyme. D'où la crainte que l'opération ait été commanditée par une partie étrangère, à des fins politiques qui seraient dévoilées ultérieurement. Quoi qu'il en soit, malgré l'apport amical, et sophistiqué, des services techniques français, les enquêteurs libanais, assistés par des collègues estoniens, après accord entre les deux pays, n'ont fait aucun progrès dans la localisation du lieu de détention des otages. En fait, les responsables avouent qu'on ne sait pas s'ils sont encore au Liban ni même s'ils sont toujours vivants, malgré l'optimisme affiché par le consul d'Estonie au Liban.

Exploitation
La Békaa apparaît aujourd'hui comme un nerf à vif, très sensible. On sait en effet que, non loin géographiquement du site de l'évaporation des Estoniens, l'église Notre-Dame des syriaques-orthodoxes à Zahlé a subi l'explosion de deux kilos de dynamites posés contre l'une de ses portes latérales. Comme tout le monde s'est empressé de le relever, il y a là la preuve que la stabilité du Liban est prise pour cible, dans la phase délicate que traverse la région. Il n'est donc pas exclu, estiment les observateurs, que des parties étrangères tentent d'exploiter la scène libanaise, en la secouant, à des fins en rapport avec ce qui se passe ailleurs. Le pouvoir local est donc placé de nouveau devant le défi de mettre la sécurité intérieure à l'abri des effets, ou des retombées, des complications extérieures. Il lui est arrivé plusieurs fois, même récemment, de bien assumer cette mission et de déjouer des machinations soufflant du dehors.
Mais encore faut-il qu'il soit présent. Ainsi que l'a souligné le ministre sortant de l'Intérieur, Ziyad Baroud, en visitant l'église attaquée à Zahlé. Il a répété que la sécurité des gens est une ligne rouge, appelant à une coopération de tous pour identifier les parties coupables et les fauteurs de troubles. Car c'est le Liban tout entier qui est visé. Il a conclu en appelant la mise en place d'une autorité politique qui assume toutes ses responsabilités, la préservation de la sécurité étant un devoir national commun. Joumblatt de son côté insiste également sur une formation rapide du cabinet en puissance.
Par ailleurs, la stabilité politique commence à vaciller dangereusement. Dimanche, il y a eu des affrontements entre manifestants, les uns marchant au nom de l'abolition du confessionnalisme politique, mais aussi contre la corruption, les autres pour l'abolition de l'armement milicien...
Les souverainistes notent que le mouvement dit anticonfessionnel ou anticorruption est manifestement (c'est le mot) manipulé par le 8 Mars. Dont l'un des slogans anti-Hariri « nous voulons savoir où sont passés les 11 milliards » ornait les banderoles brandies par les protestataires de Amchit, sans doute choisie parce qu'elle est la ville natale du président Sleiman.
Parallèlement, il y a eu à Beyrouth des manifestations en faveur du régime syrien et du président Bachar el-Assad, et d'autres réclamant son départ, pour promouvoir les libertés en Syrie. Il faut craindre que faute de gouvernement à plein temps, la discorde suscitée localement par la lutte des axes ne prenne de l'ampleur.
Du moment que le gouvernement tarde trop à se former, certains pôles invitent les forces régulières, armée et FSI, à prendre l'initiative d'interdire les manifestations. Et à bien veiller à l'ordre public en réprimant toute tentative de trouble, ou toute provocation.
Le manifeste publié à l'issue de l'assemblée générale du PSP met l'accent sur le dialogue menant à un arrangement à l'amiable, comme sur cette préservation de la paix civile qui a conduit à la réconciliation avec le Hezbollah. Il insiste sur la nécessité d'apaiser les tensions, en renforçant l'unité nationale bien comprise. Avec l'expression d'un ferme rejet de...

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