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Moyen Orient et Monde - Interview

« La crise humanitaire a été évitée à la frontière égyptienne »

Thierry Benlahsen, représentant de « Solidarités internationales », une association d'aide humanitaire internationale, se trouve à la frontière égypto-libyenne depuis deux semaines. Selon lui, la crise des réfugiés s'est « calmée » depuis le début de l'opération militaire internationale contre les forces pro-Kadhafi.

Question - Comment décrivez-vous la situation humanitaire actuelle à la frontière entre l'Égypte et la Libye ?
Réponse - La situation s'est relativement calmée ces derniers jours. Il y a de moins en moins de nouveaux arrivants. Il y a aujourd'hui près de 2 000 réfugiés à la frontière, alors qu'ils étaient plus de 7 000 il y a deux semaines. Plusieurs d'entre eux dormaient dans la rue et n'avaient pas de quoi se couvrir. Mais on peut dire que la crise humanitaire a été évitée. Et les organisations humanitaires toujours présentes sur le terrain, dont l'OIM, le CICR, l'Unicef et le PAM ainsi que d'autres ONG, ont contribué à apaiser la situation.

Le passage vers l'Égypte a-t-il été difficile pour certains réfugiés plus que d'autres ?
Certains réfugiés ont dû attendre une autorisation de la part des autorités égyptiennes plus que d'autres. La durée d'attente peut s'étendre jusqu'à quinze jours pour les ressortissants bangladais, maliens, tchadiens ou camerounais. Certains ont toutefois réussi à passer en trois jours. Mais le plus difficile a été pour les Palestiniens. Le cas d'un homme de 70 ans accompagné de sa fille était particulièrement marquant. Ils ont observé une grève de la faim pendant près d'une semaine, les autorités égyptiennes ne les autorisant pas à traverser la frontière. Leurs bagages avaient pourtant réussi à passer du côté de l'Égypte. Leur situation a finalement été réglée il y a quelques jours.

Avez-vous recueilli des témoignages qui font état d'exactions subies en Libye ?
Pris à tort pour des mercenaires pro-Kadhafi, beaucoup de ressortissants africains ont été maltraités avant d'atteindre la frontière. Une dizaine d'entre eux avaient été blessés par balles. Plusieurs ont également fait état de disparitions...

Comment l'opération militaire de la coalition internationale en Libye a-t-elle affecté la situation humanitaire à la frontière ?
Depuis le début de l'opération, un grand nombre de réfugiés ont choisi de retourner en Libye. Ils étaient venus se réfugier à la frontière égyptienne par précaution. Ils avaient peur que la ville de Tobrouk, principal accès à la frontière, ne tombe entre les mains des forces pro-Kadhafi. La situation s'est donc calmée à la frontière, mais pas à l'est de la Libye où les habitants fuient leurs maisons en raison des combats. Le nombre de déplacés internes, notamment à Ajdabiyah, est en augmentation. Selon des témoins, il y aurait plus de 60 familles qui ont fui la ville de Benghazi pour se réfugier dans les montagnes avoisinantes.
Thierry Benlahsen, représentant de « Solidarités internationales », une association d'aide humanitaire internationale, se trouve à la frontière égypto-libyenne depuis deux semaines. Selon lui, la crise des réfugiés s'est « calmée » depuis le début de l'opération militaire internationale contre les forces pro-Kadhafi.Question - Comment décrivez-vous la situation humanitaire...

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