caractéristique.
Leur prestation était inscrite dans le cadre du festival «50 jours, 50 ans», organisé par l'association Shams, qui se tiendra jusqu'au 23 avril. Ce festival présentera en tout 25 soirées multidisciplinaires de jeunes artistes libanais, ainsi qu'une rétrospective sur le théâtre des années soixante. Le concert de Touffar a clôturé dimanche une soirée regroupant deux pièces de théâtre, Ziyara («La visite») d'Élie Njeim et Fi Sett Seeat («En l'espace de six heures») de Mohammad Bazzi, ainsi que l'émouvant court-métrage/documentaire Omar de Samir Youssef, sur le poète et satiriste beyrouthin Omar el-Zeenni.
Ostracisme, exclusion
Face à une audience déjà conquise - certains ayant fait le déplacement depuis la ville natale de Touffar -, le groupe a enchaîné, en arabe exclusivement, les phrasés virulents et engagés, tempérant toutefois leur agressivité par des intermèdes de chant mélodieux a cappella. Les morceaux, tirés de leur album Sahab el-ard («Les propriétaires fonciers»), ont abordé divers thèmes sociaux et politiques. Dénonçant l'indifférence d'un gouvernement qui, selon eux, est plus préoccupé de s'enrichir que par les conditions de vie précaires de leur région, Touffar s'est voulu le porte-parole des opprimés de tous les pays, des exclus du système.
Par la seule force de leurs textes et de leur présence, Jaafar et Naserdayn ont ainsi réussi le pari risqué de tenir en haleine un public pas forcément acquis à la cause du hip-hop, sur la scène complètement nue du théâtre Tournesol. Aucun décor bling-bling, aucun jeu élaboré de lumières prisé des rappeurs, un son pas toujours au point - mais une énergie, une conviction et un message qui parlaient, ce soir-là, à tous. À consulter impérativement sur You Tube et Facebook.
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