Les Libanais qui ont suivi les programmes télévisés français lors de la couverture des derniers événements d'Égypte ont pu entendre certains commentateurs dire qu' « Israël est la seule démocratie du Proche-Orient ».
Personnellement, j'ai ressenti comme une insulte le fait que le Liban soit classé par des chaînes francophones parmi les pays non démocratiques.
Pourtant, en 2009, les élections législatives ont été bien vues par les démocraties occidentales et elles se sont réjouies du bon déroulement du scrutin. Le chef du gouvernement a bien été choisi par une majorité parlementaire.
Qu'il y ait eu certaines bavures, certaines positions extrémistes, c'est possible. Mais est-ce une raison suffisante pour dénigrer nos institutions dans leur ensemble ?
En Israël n'y a-t-il pas des partis extrémistes ? Des prises de positions extrêmes ? Le fait d'exproprier les terrains des Palestiniens, de grignoter leur territoire, de leur dénier le droit à un État souverain, d'implanter dans leur secteur des colons venus en surnombre de tous les horizons ? Toutes ces entreprises inqualifiables sont-elles conformes à l'esprit démocratique ? Est-il vraiment démocratique le gouvernement qui commandite des assassinats hors de ses frontières ? Qui falsifie des passeports ? Qui assiège une grande ville palestinienne ? Qui détruit pour cause d'un incident de frontière l'infrastructure d'un État voisin ? Autant qualifier de démocratique le régime nazi qui avait annexé en 1939 le territoire des Sudètes et, en 1940, une partie de la Pologne...
Depuis 1981, au Liban, et en dépit de la guerre et de l'occupation qui a duré 30 ans, cinq personnalités ont accédé à la magistrature suprême. Tous les Libanais jouissent de la liberté d'expression, de la liberté du culte, des libertés politiques. Nos tribunaux rendent leur jugement conformément au droit.
Si le Liban était une autocratie, la formation d'un nouveau gouvernement aurait-elle pris plusieurs semaines ? Les ambassadeurs étrangers auraient-ils eu autant de liberté de déplacement et d'action ? Le gouvernement des États-Unis, en regrettant la démission du gouvernement précédent, ne lui aurait-il pas décerné un certificat de bonne conduite ?
En vérité, si des entorses se sont produites dans la démocratie libanaise, le fait est dû le plus souvent aux interventions étrangères répétées et aux pressions exercées de toutes parts.
Loin de nous l'idée de qualifier d'exemplaire le fonctionnement des institutions libanaises. Elles ont sans doute du chemin à faire. Mais à notre connaissance, bien peu de pays appliquent sans failles les règles démocratiques.
Puissent le chef de l'État, le chef du gouvernement et notre éminent ministre de la Justice avoir des explications avec les ambassadeurs concernés pour que la réputation de notre pays ne soit pas ternie par des chaînes de TV mal informées.
Bachir BECHARA
Colonel à la retraite
Personnellement, j'ai ressenti comme une insulte le fait que le Liban soit classé par des chaînes francophones parmi les pays non démocratiques.
Pourtant, en 2009, les élections législatives ont été bien vues par les démocraties occidentales et elles se sont réjouies du bon déroulement du scrutin. Le chef du gouvernement a bien été choisi par une majorité parlementaire.
Qu'il y ait eu certaines bavures, certaines positions extrémistes, c'est possible. Mais est-ce une raison suffisante pour dénigrer nos institutions dans leur ensemble ?
En Israël n'y a-t-il pas des partis extrémistes ? Des prises de positions extrêmes ? Le fait d'exproprier les terrains des Palestiniens, de grignoter leur territoire, de leur dénier le droit à un État souverain, d'implanter dans leur secteur des colons venus en surnombre de tous les horizons ? Toutes ces entreprises inqualifiables sont-elles conformes à l'esprit démocratique ? Est-il vraiment démocratique le gouvernement qui commandite des assassinats hors de ses frontières ? Qui falsifie des passeports ? Qui assiège une grande ville palestinienne ? Qui détruit pour cause d'un incident de frontière l'infrastructure d'un État voisin ? Autant qualifier de démocratique le régime nazi qui avait annexé en 1939 le territoire des Sudètes et, en 1940, une partie de la Pologne...
Depuis 1981, au Liban, et en dépit de la guerre et de l'occupation qui a duré 30 ans, cinq personnalités ont accédé à la magistrature suprême. Tous les Libanais jouissent de la liberté d'expression, de la liberté du culte, des libertés politiques. Nos tribunaux rendent leur jugement conformément au droit.
Si le Liban était une autocratie, la formation d'un nouveau gouvernement aurait-elle pris plusieurs semaines ? Les ambassadeurs étrangers auraient-ils eu autant de liberté de déplacement et d'action ? Le gouvernement des États-Unis, en regrettant la démission du gouvernement précédent, ne lui aurait-il pas décerné un certificat de bonne conduite ?
En vérité, si des entorses se sont produites dans la démocratie libanaise, le fait est dû le plus souvent aux interventions étrangères répétées et aux pressions exercées de toutes parts.
Loin de nous l'idée de qualifier d'exemplaire le fonctionnement des institutions libanaises. Elles ont sans doute du chemin à faire. Mais à notre connaissance, bien peu de pays appliquent sans failles les règles démocratiques.
Puissent le chef de l'État, le chef du gouvernement et notre éminent ministre de la Justice avoir des explications avec les ambassadeurs concernés pour que la réputation de notre pays ne soit pas ternie par des chaînes de TV mal informées.
Bachir BECHARA
Colonel à la retraite
Les Libanais qui ont suivi les programmes télévisés français lors de la couverture des derniers événements d'Égypte ont pu entendre certains commentateurs dire qu' « Israël est la seule démocratie du Proche-Orient ».Personnellement, j'ai ressenti comme une insulte le fait que le Liban soit classé par des chaînes francophones parmi les pays non démocratiques.Pourtant, en...
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