Le résultat final ne reflète pas exactement la physionomie de la rencontre (surtout lors de la première mi-temps), car la formation de l'armée syrienne, qui s'était contre toute attente sévèrement inclinée lors du match aller sur son terrain (94-87), avait débarqué au Liban avec la ferme intention de renverser la situation et remporter une victoire qui lui permettrait de disputer un match d'appui.
Les rares spectateurs présents dans les gradins du stade Saëb Salam (le match se déroulait à huis clos sur arrêté de la Fédération libanaise) étaient fixés dès les premières secondes de la rencontre : les joueurs syriens avaient pour consigne d'arracher la qualification à tout prix, et pour cela tous les moyens étaient bons.
Heureusement, les joueurs de Fouad Abou Chacra, aguerris dans les joutes du championnat du Liban, où certaines de leurs rencontres s'apparentent plus à des guerres de tranchées qu'à des matches de basket, ne se laissaient pas entraîner dans le face-à-face musclé voulu par leurs adversaires, et appliquaient à la lettre la tactique prônée par leur entraîneur, qui lançait dans le bain au coup d'envoi son cinq majeur composé de Abdel-Nour, Mahmoud, Woods, Fakhreddine et Johnson, prouvant ainsi qu'il prenait ses adversaires très au sérieux, malgré sa victoire glanée lors du match aller.
Troisième quart fatal pour l'armée syrienne
Et les faits donnaient raison au coach qui voyait son équipe boucler le premier quart-temps avec une confortable avance de 13 points (24-11).
Les choses se compliquaient lors du deuxième quart, car les joueurs syriens, en changeant complètement leur système de jeu, que ce soit sur le plan offensif ou défensif, déboussolaient totalement l'équipe du Riyadi dont l'avance de treize unités fondait comme neige au soleil. La formation syrienne parvenait même à égaliser (30-30), avant que les champions du Liban ne reprennent des couleurs et passent de nouveau en tête 41-34 au coup de sifflet annonçant la pause.
Le retour des vestiaires était fatal pour les Syriens qui ne parvenaient plus à répondre aux coups de boutoir assenés par leurs adversaires, et ces derniers profitaient d'un passage à vide des Américains Chris Charles et Anthony Jones pour enfoncer définitivement le clou et porter leur avance à 27 points (66-39).
Le dernier quart n'était plus qu'une formalité pour les protégés de Fouad Abou Chacra qui se contentaient de gérer leur avance en évitant autant que possible les contacts trop physiques pour se préserver d'éventuelles blessures, qui leur seraient préjudiciables en vue de leur calendrier chargé.
Vers un derby libanais ?
Le Club sportif connaitra demain le nom de son futur adversaire des demi-finales, à savoir le vainqueur de la rencontre qui opposera l'équipe de Champville aux Iraniens de Zab Ahan, à Dick-el-Mehdi. Champville, qui ne s'était incliné que sur la plus petite des marges au match aller en Iran (70-69), partira avec les faveurs des pronostics, et semble mieux placé pour affronter le Club sportif dans un duel fratricide lors le la deuxième demi-finale de cette compétition, alors que l'autre rencontre mettra aux prises les Iraniens de Mohram (double tenants du titre), et les Syriens de Jala', qui avaient respectivement éliminé il y a quelques jours les deux équipes jordaniennes du Club sportif Aramex et des Sciences appliquées. L'exploit de Champville, si la formation entraînée par Ghassan Sarkis venait à se qualifier, serait d'autant plus méritoire que l'Iran a une mainmise quasi complète sur cette compétition depuis maintenant quatre saisons avec les victoires de Mohram en 2009 et 2010, et celle de Saba Batri en 2007, entrecoupées toutefois par un succès libanais remporté par le Club sportif de Beyrouth en 2008.