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Culture - Photo

Pour Christian Carle Catafago, la réponse est dans le vent

Doux, fort ou violent, le vent souffle sur la mer et dans les oliviers de l'œuvre photographique de Christian Carle Catafago qui expose ses photos à l'Espace Kettaneh Kunigk*. Un accrochage baptisé « Blowing in the Wind » qui se poursuit jusqu'au 26 février.

L’olivier bruit sous le vent. (Wissam Daou)

«Lorsque Nayla Kettaneh m'a demandé quelles impressions je retenais du Liban après dix années de séjour, j'ai bien réfléchi, avant d'illustrer par la suite mes impressions en photos.» C'est ainsi que s'exprime Christian Carle Catafago sur cette exposition à l'allure d'un aveu d'amour pour son pays natal. Qu'est-ce qui restait en effet dans sa mémoire qui résumerait cette décennie 2000-2010? Seraient-ce ces images que le photographe avait fixées du grand rassemblement du 14 Mars en 2005? Le retrait des armées étrangères du sud et du nord du pays? Ou encore cette sélection d'arbres faite en 2004? Seraient-ce encore ces photos de vieilles maisons abandonnées ou encore de ces simples cicatrices de guerre que Catafago avait empruntées au temps meurtrier pour les reproduire?
À bien y réfléchir, et comme dit le chanteur poète, «la réponse est dans le vent». Ainsi, à travers cet élément de la nature, Christian Carle Catafago allait établir un dialogue entre deux «caractères» profondément méditerranéens et représentatifs du Liban. D'une part la mer et de l'autre l'olivier qui deviennent sous son objectif les personnages principaux et actifs de sa mémoire.

Un vent de Méditerranée
Après des études d'architecture, une formation en management et en finances, Christian Carle Catafago se définit comme capteur d'images et créateur de projets photographiques. Là où le vent le mène...
S'agissant de cette série de photos - tirage effectué par Yves Atallah et dont la galeriste elle-même a assuré le suivi -, il était essentiel au photographe de montrer la mer sous un autre aspect. La Mare nostrum, berceau des civilisations, si bleue, calme et nourricière, apparaît rageuse dans cette série en noir et blanc. Ainsi, ayant supporté une certaine maltraitance (ordurière de surcroît), la voilà qui, par un coup de vent, se met dans un accès de colère houleuse. Face à ces clichés en noir et blanc, les images traduisant la nature d'habitude si forte et pliant sous les rafales de vent opposent monochromie et couleurs et installent un dialogue que seul le vent peut rapporter.
«L'arbre, dit Catafago, est souvent défini par le bruissement de ses branches et le frottement de ses feuilles. Quant à la mer, ce sont les vagues qui ramènent ses récriminations.» À travers ces conversations parallèles, mais tellement intimistes, le photographe s'introduit dans l'infime interstice des éléments, jusqu'à reproduire les bourgeons symbole de vie. «Quand on est passionné de quelque chose, il faut bien s'imprégner du sujet, y plonger», précise-t-il. C'est pourquoi l'artiste, au risque de se laisser parfois emporter par les vagues, s'est mis en situation, sans aucune distanciation.
Dans cette gradation de gris d'un côté et la déclinaison de lumières de l'autre (photos prises soit à midi, soit à la tombée du jour), les œuvres photographiques de Christian Carle Catafago se tiennent comme témoins du temps. Qu'aucun vent n'emporte.

* À l'Espace Kettaneh Kunigk (Centre Géfinor). Jusqu'au 26 février. Heures d'ouverture : du lundi au vendredi de 13h00 à 19h00 et les samedis de 12h00 à 17h00. Tél. : 01/738706.
«Lorsque Nayla Kettaneh m'a demandé quelles impressions je retenais du Liban après dix années de séjour, j'ai bien réfléchi, avant d'illustrer par la suite mes impressions en photos.» C'est ainsi que s'exprime Christian Carle Catafago sur cette exposition à l'allure d'un aveu d'amour pour son pays natal. Qu'est-ce qui restait en effet dans sa mémoire qui résumerait cette décennie...

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