Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Irak

Blair défend sa « juste guerre » contre Saddam, mais regrette les morts

Tony Blair a défendu hier avec fougue le bien-fondé de la guerre qu'il a livrée en 2003 à Saddam Hussein tout en exprimant des regrets inédits pour « les pertes en vies humaines », devant une commission d'enquête sur la guerre d'Irak. L'expression tardive de regrets est intervenue au terme de quatre heures de débats techniques fastidieux, retransmis en direct à la télévision. Quand le président de la commission Sir John Chilcot a demandé au Premier ministre travailliste de 1997 à 2007 s'il avait quelque chose à ajouter. À la même question, lors de sa première comparution en janvier 2010, M. Blair avait dit n'éprouver « aucun regret », s'attirant une avalanche de critiques. Il a cette fois corrigé son propos. « Je voudrais dire clairement que, bien évidemment, je regrette profondément et sincèrement les pertes en vies humaines dans les rangs de nos forces armées, dans celles d'autres nations, celles de civils venus aider les Irakiens et celles des Irakiens eux-mêmes. »
« Trop tard », se sont immédiatement écriés plusieurs représentants des victimes assis dans les rangs du public. « Vos mensonges ont tué mon fils. J'espère que vous pourrez vivre avec ça », a accusé Rose Gentle, mère d'un des 179 soldats britanniques tombés en Irak.
M. Blair était convoqué une deuxième fois pour « clarifier » ses réponses initiales. À un an d'intervalle, le ton des cinq membres de la commission chargée de faire la lumière sur l'engagement britannique en Irak est apparu un peu moins policé, et les réponses de M. Blair un peu moins abrasives.
Pour autant, l'ex-Premier ministre n'a pas varié sa plaidoirie sur le fond, convaincu de la justesse de sa décision d'entrer en guerre, et n'a pas apporté d'éléments nouveaux. Cela d'autant qu'il a refusé d'autoriser la publication de sa correspondance avec l'ancien président américain George W. Bush. Selon Sir Chilcot, partisan de la levée du secret, les documents auraient permis d'éclairer la « pensée de Blair » et ses relations avec le président George Bush, à l'époque où les deux dirigeants ont convenu « d'un changement de régime » en Irak. Ils couvrent notamment un sommet Bush-Blair dans le ranch texan du président américain, en avril 2002, onze mois avant l'invasion. Dans un mémorandum adressé avant la rencontre à son conseiller Jonathan Powell et, lui, rendu public, Blair invite à une approche « tout feu tout flamme » contre Saddam Hussein.
Comme en janvier 2010, les débats d'hier ont tourné autour de trois questions-clés : la guerre était-elle légale en l'absence de résolution explicite de l'ONU ? M. Blair a-t-il délibérément manipulé l'opinion publique sur la présence jamais avérée d'armes de destruction massive (ADM) irakiennes,
qui ont justifié l'entrée en guerre ? Quelle fut la réalité de l'alignement de Tony Blair sur les néoconservateurs américains ? Il y a un an, Blair avait défendu sa « juste décision » de terrasser par les armes « le monstre Saddam ». Son réquisitoire contre « le dictateur » est resté inflexible, mais plus mesuré dans l'expression. La raison du secret sur sa correspondance ? « Les notes (adressées) au président Bush étaient très privées (...) Elles devaient être confidentielles. » Elles étaient « pour l'essentiel en accord avec les propos que j'ai exprimés en public ».
M. Blair a en revanche durci le ton pour dénoncer « la nocivité » de l'Iran qui « encourage le terrorisme » et déstabilise le Proche-Orient, en soulignant l'absence de résultats de la politique de la main tendue à Téhéran du président Obama.
Tony Blair a défendu hier avec fougue le bien-fondé de la guerre qu'il a livrée en 2003 à Saddam Hussein tout en exprimant des regrets inédits pour « les pertes en vies humaines », devant une commission d'enquête sur la guerre d'Irak. L'expression tardive de regrets est intervenue au terme de quatre heures de débats techniques fastidieux, retransmis en direct à la télévision. Quand...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut