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Santé - Épidémies

Méningite : un nouveau vaccin bénéficiera à 12 millions de personnes au Burkina Faso d’ici à la fin de l’année

Hier, un vaccin révolutionnaire, spécialement conçu pour les pays d'Afrique, a été introduit au Burkina Faso, dans le cadre d'une stratégie visant à lutter contre la méningite. Après le Burkina Faso, le vaccin sera introduit au Mali et au Niger, deux autres pays hyperendémiques de la ceinture de la méningite.

Photo www.futura-sciences.com

Le Burkina Faso est le premier pays africain à recourir depuis hier à un nouveau vaccin spécialement conçu pour l'Afrique pour lutter contre la méningite, précise l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué de presse. Ce pays de l'Afrique de l'Ouest a en fait lancé une nouvelle campagne nationale de vaccination dont devraient bénéficier plus de douze millions de personnes d'ici à la fin de l'année en cours. Selon l'organisation onusienne, ce nouveau vaccin « devrait aider le personnel de santé à éliminer les épidémies de méningite A dans les 25 pays de la ceinture de la méningite, qui s'étend du Sénégal à l'Ouest à l'Éthiopie à l'Est ».
Développé par le Projet vaccins méningite (PVM) - un partenariat entre l'OMS et PATH, avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates -, le nouveau vaccin conjugué antiméningococcique A, MenAfriVac, offre aux autorités sanitaires africaines, pour la première fois, une solution abordable et à long terme qui protège même les jeunes enfants contre la méningite A (Neisseria meningitidis du groupe A).
Le vaccin, fixé à moins de 0,5 dollars la dose, « apporte une solution très abordable à l'un des problèmes sanitaires les plus importants de la région », estime l'OMS. Et pour cause ! Près de 450 millions de personnes en Afrique sont à risque de la maladie dont souffre l'Afrique subsaharienne depuis plus de cent ans et qui continue à faire des ravages dans le continent.
« Des épidémies majeures de méningite dues au groupe A surviennent tous les 7 à 14 ans et frappent particulièrement les enfants et les jeunes adultes, précise l'OMS dans le communiqué. Les patients les plus malades décèdent généralement dans les 24 à 48 heures qui suivent l'apparition des premiers symptômes. Par ailleurs, 10 à 20 % des patients qui survivent à la maladie souffrent de retard mental, de perte d'audition ou de troubles de l'apprentissage. » Et l'OMS de rappeler qu'en 2009, « la flambée saisonnière de méningite dans la région sub-saharienne a frappé au moins 88 000 personnes et en a tué plus de 5 000 ».

Un modèle de développement unique
« Le modèle créé pour le développement de ce vaccin est révolutionnaire et n'aurait pu voir le jour sans les efforts conjoints des ministres africains de la Santé et des nombreux partenaires et collaborateurs à travers le monde », souligne le Dr Christopher J. Élias, PDG de PATH.
Le nouveau vaccin possède plusieurs avantages par rapport aux vaccins actuellement utilisés pour combattre les épidémies de méningite en Afrique. Il protège les enfants dès l'âge d'un an. De plus, il promet d'offrir une protection de plus longue durée que celle offerte par les vaccins qui sont maintenant utilisés pour contrôler les épidémies, mais aussi de réduire l'infection et la transmission de la maladie. La réduction de la transmission signifie que la communauté dans son ensemble est protégée, y compris les membres de la famille et d'autres personnes qui n'ont pas été vaccinées.
« Dès le départ, le développement de ce vaccin s'est appuyé sur une collaboration entre le secteur industriel, des institutions et des individus qui partageaient le même engagement pour la santé publique », a dit le Dr Marc LaForce, directeur du projet Vaccins méningite, soulignant que le vaccin a été développé en moins de dix ans.
« La rapidité de développement du vaccin est en grande partie due à l'engagement du Serum Institute of India Ltd, la compagnie qui fabrique le vaccin. Par le passé, les Africains ont dû attendre parfois jusqu'à 20 ans pour qu'un vaccin arrive des pays industrialisés du Nord aux nations du Sud. Dans le cas présent, MenAfriVac sera introduit en Afrique avant même d'être distribué ailleurs », précise encore le communiqué de l'OMS. Et de souligner : « Développer le nouveau vaccin et planifier son introduction ont aussi permis de renforcer plusieurs capacités en Afrique, parmi lesquelles les systèmes de surveillance de la maladie, la recherche clinique, la pharmacovigilance et les activités de logistique. Les études cliniques menées en Inde, en Gambie, au Ghana, au Mali et au Sénégal ont commencé en 2005 et ont démontré que le vaccin est sûr et très efficace. Les autorités réglementaires indiennes ont accordé l'autorisation de mise sur le marché du vaccin en Afrique en décembre 2009. En juin 2010, le vaccin a été présélectionné par l'OMS, une procédure qui garantit que les vaccins répondent à des normes internationales de qualité, d'innocuité et d'efficacité. »

Un investissement judicieux
Commentant l'événement, la secrétaire générale de l'OMS, Margaret Chan, a déclaré : « En moins de 10 ans, nous aurons vaincu des obstacles qui, par le passé, semblaient insurmontables. En investissant une seule fois dans la vaccination des populations de tous les pays de la ceinture de la méningite, presque 150 000 jeunes vies pourraient être sauvées d'ici à 2015, et la méningite épidémique pourrait appartenir au passé. Nous pouvons atteindre ce but. Nous ne devons pas faillir. »
Si le vaccin est introduit en Afrique sub-saharienne, la réduction des cas de méningite qui en résultera pourrait faire économiser plus de 120 millions de dollars jusqu'en 2015, soit la somme qui serait normalement dépensée pour les coûts médicaux liés au diagnostique et au traitement des cas, explique l'OMS. Cette somme pourra alors être utilisée pour apporter une solution à d'autres problèmes sanitaires qui pèsent si lourdement sur la région.
« L'Alliance GAVI a d'ores et déjà apporté plus de 85 millions de dollars à l'initiative visant à éliminer la méningite à méningocoque A en Afrique, ajoute le texte. Pourtant, le succès du vaccin qui vise à protéger les populations à travers la ceinture africaine de la méningite ne pourra devenir réalité que si 475 millions de dollars sont mobilisés au niveau international. »
L'introduction du vaccin au Burkina Faso sera rapidement suivie de l'introduction au Mali et au Niger, deux autres pays hyperendémiques de la ceinture de la méningite. L'introduction dans ces trois pays est possible grâce au soutien de plusieurs partenaires financiers et techniques, dont la Fondation Michael et Susan Dell, Médecins sans frontières et l'Unicef.
Le Burkina Faso est le premier pays africain à recourir depuis hier à un nouveau vaccin spécialement conçu pour l'Afrique pour lutter contre la méningite, précise l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué de presse. Ce pays de l'Afrique de l'Ouest a en fait lancé une nouvelle campagne nationale de...

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