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Nos Lecteurs ont la Parole

Général, écoutez-vous!

Par Lamia SFEIR DAROUNI
Il fut un temps, général, où le peuple se ruait dans la cour du palais présidentiel pour vous écouter, boire vos paroles, se ressourcer à vos pensées.
Il fut un temps où ces jeunes bravaient le danger, jouaient avec la mort pour vivre votre rêve d'un pays indépendant, libre et souverain. Ces jeunes croyaient en leur idéal, leur leader, leur chef, celui qui, par sa présence et son aura, faisait bouger les consciences, balayait la peur et semait la confiance dans ce pays.Ils ont suivi votre rêve fou, ont combattu l'ennemi, hélas aujourd'hui devenu votre plus fidèle allié, et ont payé de leur vie votre vision d'un pays libre de toute ingérence étrangère. Ils se sont fait canarder comme des lapins par votre fidèle ami d'aujourd'hui, lorsque vous les avez abandonnés au triste sort que l'on connaît, un sinistre octobre 1990. Certains croupissent encore dans les prisons de notre voisine.
Aujourd'hui, général, vous poursuivez un autre rêve et une autre vision. Ces jeunes ont vécu votre abandon comme une énorme défaite et une triste désillusion. Mais dans leur esprit, ils avaient encore le rêve fou de leur général qui pensait Liban, se démenait pour le Liban, poursuivait sa bataille à partir de son pays d'exil. Ces jeunes, général, et votre « Chaaba Loubnan el-Azim » se sont fait tabasser dix ans plus tard pour avoir osé porter et crier bien haut vos rêves et vos idées. Ils ont pleuré de joie, un mai 2005, lors de votre retour au pays, et ont repris espoir et ressenti cette flamme que vous saviez si bien allumer en eux. Aveuglés par la joie de vous revoir, ils ont continué sur votre voie. Au fil des jours et des années, ces jeunes et votre « Chaaba Loubnan el-Azim » ont assisté, incrédules, à vos alliances et vos traités qui allaient à l'encontre de tout ce pourquoi ils s'étaient battus. Ils ne comprenaient plus vos discours empreints de haine, d'appels à la désobéissance civile. Ils ne reconnaissaient plus ce général, n'ayant pas compris qu'il revenait aujourd'hui se venger de sa défaite, faire payer au monde entier et surtout à son propre peuple le prix de son échec, poursuivait son propre rêve, celui d'accéder à la plus haute instance du pays, au prix de tous ses principes, sa foi et ses convictions.
Aujourd'hui, ces jeunes sont écœurés. Il sont révoltés de voir la haine refaire surface dans le pays, revivre la discorde entre les chrétiens. Ce peuple vous demande une fois, une seule fois, de prendre la peine de vous entendre parler, d'entendre vos discours avant de nous les lancer à la figure. Ce peuple rêve d'un pays de paix et de confiance. Ces jeunes se sont battus un certain 14 Mars pour y arriver et ils ont vu tous leurs rêves s'écrouler depuis un certain mai 2005.
Il fut un temps, général, où le peuple se ruait dans la cour du palais présidentiel pour vous écouter, boire vos paroles, se ressourcer à vos pensées.Il fut un temps où ces jeunes bravaient le danger, jouaient avec la mort pour vivre votre rêve d'un pays indépendant, libre et souverain. Ces jeunes croyaient en leur idéal,...

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