Première averse de films

Yanoosak,
d'Élie Khalifé et Alexandre Monnier
Avec Siegfried Terpoorten et Zeina Daccache.


Yanoosak n'est pas une comédie superficielle ni une comédie faite à la légère - bien qu'avec des petits moyens -, mais une comédie légère, sympathique qui marie à l'écran la Suisse et le Liban. Un cocktail explosif de rires, de situations rocambolesques, parfois teintées d'absurde, mais tellement réalistes.
C'est l'histoire d'un Helvète qui arrive au Liban pour y ouvrir une pizzeria. Une pizzeria suisse, quoi de plus drôle ! Rudy, car c'est son nom, va être propulsé parfois malgré lui dans des situations loufoques où il rencontrera un éventail de femmes aux caractères bigarrés, notamment Mona (Zeina Daccache), une jeune fille qui décide d'être indépendante et de gagner sa vie. Écrit par Élie Khalifé et mis en scène et produit par Khalifé et Alexandre Monnier, Yanoosak (production de Taxi Films Genève) a été projeté en avant-première lors du festival BIFF en la présence de l'ambassadrice suisse au Liban et est maintenant en salles. À voir absolument.

The Town,
de Ben Affleck
Avec Rebecca Hall
et Ben Affleck.

Ils avaient fait la une des journaux, lui et son copain Matt Damon lorsqu'ils ont signé à eux deux le scénario du film de Gus Van Sant, The Good Will Hunting. Honorés par les Oscars et les Golden Globes, les compères ont fait par la suite leur bout de chemin d'acteurs. Si le premier s'est taillé une belle réussite, la carrière de Ben Affleck était en dents de scie. En fait, plus en decrescendo. Mais Ben Affleck avait plus d'un tour dans son sac. En 2007, il revient au-devant de la scène en dirigeant son frère Casey Affleck dans Gone Baby Gone et prouve que si ses talents d'acteur étaient assez limités jusqu'à présent, par contre, sa touche de réalisateur était singulière et remarquable.
Dans The Town, il récidive et met en scène un thriller intimiste soutenu par un très bon casting, notamment Jeremy Renner (The Hurt Locker), Pete Postlethwaite et Chris Cooper. Certains le compareront à Heat, mais Ben Affleck a l'intelligence de ne pas se prendre pour Michael Mann. The Town est un thriller prenant, aux caractères attachants du début jusqu'à la fin. Aucune faiblesse ni dans l'action, ni dans l'intrigue, ni dans le scénario qu'a cosigné Affleck encore une fois. Une histoire toute simple de braquages, de voleurs et de policiers dans une ville où tout le monde se connaît et s'aime. Charlestown peut remettre de nouveau Ben Affleck sur la sellette.

Devil,

de Drew et John Dowdle
Avec Chris Messina
et Geoffrey Arend.

Avant toute chose, un avertissement. Que celui qui est claustrophobe évite d'aller au cinéma voir ce film. L'action en effet se passe entièrement dans un ascenseur. Dès le début, cinq personnes vont entrer l'une après l'autre dans un ascenseur, y seront bloquées durant une heure trente et n'en sortiront peut-être pas indemnes. Ce que personne ne doute, c'est qu'il y a parmi ces personnes-là une qui est indésirable et même très agressive. Durant cette panne, l'électricité (à comprendre la lumière) se coupera par intermittences et, à chaque fois, des sévices ou un meurtre auront lieu. Le doute va bientôt s'installer dans cette cage. La peur aussi. M. Night Shyamalan, qui avait surpris, séduit avec son beau The Sixth Sense et qui n'a plus rien réalisé de beau depuis ce jour, revient mais pas derrière la caméra. C'est en tant que producteur qu'il signe sa présence dans ce film, laissant le soin à d'autres de s'occuper de la réalisation.
Cette fois-ci, il s'agit du premier film des « Chroniques de la nuit ». Il devrait y avoir 3 films dans cette série, et chacun des films en question va raconter une histoire d'horreur indépendante l'une de l'autre. Avec Devil, le premier film de cette série, ceux qui connaissent l'œuvre de Stephen King devraient se retrouver en territoire familier.
Le film est prenant et la tension évidente, mais le scénario dérape en mettant trop l'accent sur les leçons de morale et moins sur la mise en scène qui devrait renforcer le sujet qui est assez intéressant quand même.

Cinéma