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Liban - Éclairage

Perspectives de sortie de crise en vue...

Comme il fallait s'y attendre, l'administration américaine, qui avait multiplié les contacts visant à empêcher la visite du président iranien au Liban, ou en tout cas au Sud, a dépêché en catastrophe le secrétaire d'État adjoint pour les affaires du Proche-Orient - qui d'ailleurs se trouvait dans la région - à Beyrouth pour rappeler à ses interlocuteurs libanais qu'elle a toujours son mot à dire sur la situation du pays. L'ancien ambassadeur au Liban Jeffrey Feltman est ainsi arrivé pratiquement sans rendez-vous préalable, et le président de la République Michel Sleiman l'a reçu aussi en dehors de tout protocole, en tenue sport, à son domicile de Amchit. Selon des sources de l'opposition, le président Sleiman a aussi souhaité que l'émissaire américain, venu en principe lui remettre un message de son homologue américain Barack Obama, ne fasse pas de déclaration à la presse à partir de son domicile. Même réserve de la part du leader druze Walid Joumblatt qui a préféré que sa rencontre avec l'émissaire américain se déroule loin des projecteurs. Finalement, c'est à l'aéroport Rafic Hariri que l'envoyé US a pu donner une miniconférence de presse au cours de laquelle le message principal consistait à rappeler qu'il n'y a pas de changement concernant la position américaine vis-à-vis du TSL et que celui-ci doit poursuivre son travail jusqu'au bout.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'émissaire américain a insisté pour s'entretenir avec le président de la République et le leader druze Walid Joumblatt, tous deux considérés comme « centristes » et occupant une position-clé qui peut faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre au sein du Conseil des ministres. C'est d'ailleurs aussi la raison pour laquelle tous les deux insistent pour qu'il n'y ait pas de vote au Conseil des ministres au sujet de l'ouverture du dossier des faux témoins, ne souhaitant pas être amenés à prendre ouvertement position sur un sujet aussi délicat, et surtout ne voulant pas susciter, chez une partie ou une autre, un sentiment de frustration qui radicaliserait les positions.
Même si, toujours selon des sources proches de l'opposition, l'entretien entre Walid Joumblatt et Jeffrey Feltman n'aurait pas été aussi amical que certains ont bien voulu le laisser entendre. L'émissaire américain aurait tenté de pousser Joumblatt « à reprendre sa place au sein du 14 Mars », en laissant entendre que les démocrates pourraient perdre les élections de la mi-mandat au Congress américain, ce qui, selon lui, favoriserait un retour d'influence du courant plus dur et des républicains en général. Mais les sources de l'opposition affirment que le leader du PSP est resté très ferme sur ses positions, conseillant à l'administration américaine de revoir ses plans dans la région, notamment après l'intransigeance du gouvernement israélien sur les colonies qui constitue une entrave à tous les efforts de paix ou de conclusion d'un compromis.
De plus, le leader du PSP s'est ensuite empressé de solliciter un entretien avec le secrétaire général du Hezbollah qui l'a reçu lundi soir pendant près de cinq heures, entrecoupées d'un dîner. La rencontre a eu lieu en présence du ministre des TP Ghazi Aridi, lequel avait été dépêché par Joumblatt en Arabie saoudite et à Damas ainsi qu'auprès de Nasrallah et de Hariri, dans une tentative de faciliter une reprise de contact entre les autorités syriennes et le Premier ministre, Damas ayant pour l'instant coupé les liens aussi bien avec Hariri lui-même qu'avec le colonel Wissam Hassan (qui a en général pour interlocuteur le général Rustom Ghazalé) et avec le chef de cabinet de Saad Hariri, Nader (qui a pour contact syrien la conseillère et ministre Bouthayna Chaabane). Joumblatt souhaite aussi organiser une rencontre entre le Premier ministre et sayyed Hassan Nasrallah, estimant qu'elle serait de nature à apaiser les tensions grandissantes entre les Libanais. Au cours de son dîner avec le secrétaire général du Hezbollah, le leader druze aurait ainsi réussi à convaincre Nasrallah d'envoyer son conseiller politique Hussein Khalil auprès du Premier ministre en guise de préparation à une rencontre entre eux. Surtout après l'accueil officiel chaleureux réservé par le Premier ministre au président iranien lors de sa visite à Beyrouth.
Walid Joumblatt aurait donc la charge de rétablir les ponts entre Nasrallah et Hariri, alors que le président de la Chambre, lui, prépare une issue qualifiée de « satisfaisante pour tout le monde » dans l'affaire des « faux témoins ». Berry et Joumblatt travaillent en effet en tandem, se partageant les rôles selon les circonstances et cherchant à dégager « un scénario libanais » qui permettrait de dépasser la crise actuelle due à la publication prochaine de l'acte d'accusation, sans mettre en cause directement le tribunal international. Ce scénario exigeant encore un peu de temps pour mûrir, les sources proches de l'opposition laissent entendre que le dossier des faux témoins ne devrait pas être tranché au cours du Conseil des ministres d'aujourd'hui, qui devrait, selon toute probabilité, donner lieu à un nouveau report... mais avec l'espoir d'arriver rapidement à une solution.

Comme il fallait s'y attendre, l'administration américaine, qui avait multiplié les contacts visant à empêcher la visite du président iranien au Liban, ou en tout cas au Sud, a dépêché en catastrophe le secrétaire d'État adjoint pour les affaires du Proche-Orient - qui d'ailleurs se trouvait dans la région - à...

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