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Culture

Patti Austin, c’est vraiment grooooooovy...

Invitée elle aussi du Festival Jazz organisé dans les vieux Souks de Beyrouth, Patti Austin, accompagnée de ses musiciens, a offert une soirée hors temps.

Patty Austin, une atmosphère à elle seule. Photo Wassim Daou

En entrant sur scène sous les applaudissements d'un public impatient, la dame présente ses excuses : « J'avais une entrevue. Je n'en refuse aucune. Car c'est tellement bon que quelqu'un veuille écouter ce que vous avez à dire. » Elle est très vite pardonnée. L'interprète et compositrice debout, entourée d'un trio de musiciens très « men in black », a du bagout et elle s'appelle Patti Austin.
Qui ne se souvient pas en effet (toutes générations confondues) de cet air, Baby Come to me, longtemps diffusé sur les antennes des radios et qui, dans les boîtes de nuit, faisait rêver les amoureux ? Extrait de l'album Every Home Should Have One, le morceau écrit par Rod Temperton avait été le plus grand succès commercial. Il s'était classé en tête du « Billboard Hot 100 » et avait été certifié Disque d'or par la RIAA alors que l'album atteignait le top 40.
Mais l'artiste qui va ranimer la flamme des grands du jazz n'interprétera pas des chansons de son ancien répertoire. Huit fois nominée aux « Grammys » et enfin « ouf », dit-elle en rigolant, ayant décroché un, celle qui a surfé durant toute sa carrière sur les rythmes du blues, de la soul ou de la pop sera, ce soir-là, très jazzy sous la lueur de la lune éclairant les rues beyrouthines.
Patti (on peut l'appeler quand même comme cela, car c'est une sacrée bonne femme qui a très vite établi un lien avec l'audience) va réinterpréter, avec volupté, humour, mélancolie, certains morceaux d'Ella la grande (à comprendre Fitzgerald) et du Duke (qui d'autre à part Ellington ?)
Passant des années 40 aux années 50 en faisant revivre des airs de Fred Astaire ou de Frank Sinatra ( « mais vous ne voudriez pas avouer que vous vous souvenez de ces airs, car vous seriez en train d'avouer votre âge », dit-elle en s'adressant à la salle), Patti Austin les émaillera de « Wabadidouda », comme notre « Of ya leil » local. Un allongé qui plonge l'audience dans ces années de la profonde Amérique.
Patti Austin est une atmosphère à elle seule. C'est une voix remarquable qui module les harmonies, les brasse et les arrange avec sa touche. Modeste, elle ne cessera de remercier tous les compositeurs qui ont travaillé avec elle et pour elle, de Quincy Jones (son parrain de musique) à Stevie Wonder et d'autres encore auxquels elle rend hommage. Mais Patti Austin, c'est aussi des histoires de vie qu'elle raconte sur scène. L'interprète de Harlem, dont la voix rauque et brisée pourfend l'air, est également symbole de générosité et de simplicité, car ce petit bout de femme qui a côtoyé les plus grands noms avoue avoir hâte de finir ce tour de chant pour faire la party à Beyrouth.
C'est avec beaucoup de sincérité et encore à sa façon qu'elle remodèle, renouvelle ce beau My Way. Une manière d'expliquer l'importance d'avoir ses propres opinions, mais aussi de saluer le courage des Libanais qui font tous leur « way »...Yeah !
En entrant sur scène sous les applaudissements d'un public impatient, la dame présente ses excuses : « J'avais une entrevue. Je n'en refuse aucune. Car c'est tellement bon que quelqu'un veuille écouter ce que vous avez à dire. » Elle est très vite pardonnée. L'interprète et compositrice debout, entourée d'un trio...

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