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Nos Lecteurs ont la Parole

Quelques suggestions adressées au ministère de la Défense

Par Dimitri KHOURY-FARAH
Cette lettre serait-elle d'une quelconque utilité ? J'ai beaucoup hésité avant d'en entamer la rédaction, et pour cause... Notre République est en déliquescence (bien relire les magistraux éditoriaux de M. Issa Goraieb datés des 22 et 29 septembre 2010), et espérer sensibiliser des dirigeants dépassés par les évènements correspondrait à des coups d'épée dans l'eau généreusement prodigués par un citoyen naïf ! Les doléances de ce « citoyen naïf » auraient-elles la moindre chance de faire bouger les serviteurs de l'État que sont le président de la République et son ministre de la Défense ?
En tout bien, tout honneur; il est sans doute plus conforme au protocole de s'adresser en premier au président de la République, lui demandant d'intervenir auprès des services concernés de l'État afin que la double voie menant du rond-point as-Sayad au carrefour du ministère de la Défense soit asphaltée très régulièrement (au moins une fois par an) et que son éclairage soit assuré à toutes les heures de la nuit, indépendamment des pannes de courant affectant le secteur Hazmieh-Baabda-Brasilia-Yarzé. Sans doute y a-t-il des travaux en cours sur ces trois misérables kilomètres, mais cela ne justifie pas le laisser-aller, le désintéressement, le m'enfoutisme de nos autorités ! Il s'agit, quand même, de la voie qu'empruntent régulièrement tous les officiels, ambassadeurs et autres personnalités se rendant au palais présidentiel ou au ministère de la Défense. Il y va de l'honneur et de la crédibilité de ces deux instances et du respect qui leur est dû. Que l'on ne nous affirme pas qu'il s'agit d'un « manque de crédits », et si tel était le cas, ne serait-il pas possible d'affecter certains montants, généreusement alloués dans les budgets de ces deux institutions, à la réfection, à l'entretien régulier, à la plantation de platanes et à l'éclairage permanent, dès le crépuscule, de ce tronçon d'une de route pompeusement qualifiée d'internationale !
Notre ministre de la Défense a beaucoup médiatisé, il y a environ deux mois, une campagne de collecte de fonds devant servir à financer l'achat d'équipements performants afin d'en doter notre valeureuse armée. Il avait lui-même, ainsi que son père, lancé la souscription en cassant sa tirelire pour y puiser le montant de 670 000 dollars US. Nous ignorons (nous les citoyens... inutiles), à l'heure qu'il est, l'importance des sommes ainsi collectées par ce « téléthon » discret, d'autant plus que tel n'est pas le but de ce propos. Je me permettrai de suggérer à notre ministre milliardaire d'affecter une partie des fonds ainsi récoltés à l'érection d'un monument glorieux, sinon modeste et décent, à la mémoire des officiers et soldats tombés au champ d'honneur lors des combats pour la reconquête du camp de Nahr el-Bared. Si l'érection d'un tel monument ne pouvait se faire dans un délai de trois ou quatre mois, cela ne devrait pas empêcher le ministre de la Défense de donner ordre, dès communication de cette doléance, aux services concernés de son ministère de démonter immédiatement le « panneau photographique en forme de cèdre », aux couleurs délavées (notre soleil en est le responsable !), honteux et dégradant, installé à l'intersection de la « voie internationale » (sic) et de la route menant au ministère de la Défense. Par respect pour la mémoire de ces « morts pour la patrie », pour leurs inconsolables parents et familles, et pour nous qui jouissons de la vie parce qu'ils nous ont offert la leur, débarrassez-nous au plus vite de ce misérable panneau.
À toutes fins utiles et sans vouloir tomber dans la dégression, pouvez-vous nous communiquer, Monsieur le Ministre, quel a été le montant réglé par votre département pour la « réalisation » et l'installation de ce « fleuron » de mauvais goût artistique et d'irrespect envers ceux qui ont versé leur sang pour l'honneur de leur patrie ?
Cette lettre serait-elle d'une quelconque utilité ? J'ai beaucoup hésité avant d'en entamer la rédaction, et pour cause... Notre République est en déliquescence (bien relire les magistraux éditoriaux de M. Issa Goraieb datés des 22 et 29 septembre 2010), et espérer sensibiliser des dirigeants dépassés par les...

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