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Nos Lecteurs ont la Parole

Surtout ne nous fashion pas...

Par André HADDAD
Comment peut-on seulement imaginer - même dans un pays du tiers-monde ou pire - qu'un ministre des Travaux publics et des Transports puisse donner l'autorisation à une société de mannequins ou de lingerie, ou autre d'utiliser ou plutôt d'investir l'échangeur de Naccache en le condamnant à la circulation pour trois jours consécutifs ?
Et quels jours, s'il vous plaît ? Du lundi matin au mercredi de la semaine de rentrée d'une grande partie des écoles, avec tout ce qu'un début de semaine comporte comme embouteillage sur cette route où se déversent les milliers de voitures descendant des villages du Metn-Nord, ainsi que des régions de Naccache, Rabieh, etc., et qui viennent grossir les colonnes de voitures arrivant du nord du littoral pour gagner Beyrouth.
Quelle est donc cette noble raison qui justifie l'enfer programmé sur trois jours auquel ont été condamnés les malheureux conducteurs qui ont la malchance d'être obligés d'utiliser ces routes et qui doivent dévier de leur itinéraire normal pour retrouver nécessairement les seules routes restées accessibles mais gorgées de véhicules?
Il s'agit, tenez-vous bien, d'un « fashion show » (de lingerie, si je ne me trompe) !
Eh oui, dans ce pays grand comme un mouchoir de poche, où les gens essaient en permanence de trouver les meilleurs raccourcis pour éviter, autant que faire se peut, les embouteillages habituels, dans ce pays où les gens ont les nerfs à fleur de peau avec les matraquages quotidiens des politiciens qui jouent les Cassandre et leur annoncent des jours de plus en plus sombres, on trouve le moyen (c'est une première au Liban !) d'organiser un défilé de mode, en plein jour et sur trois jours consécutifs, sur un pont qui chevauche l'autoroute la plus embouteillée du Liban !
Franchement, on ne comprend pas. Déjà, on ne comprenait plus du tout les revirements politiques de son chef, mais là, on comprend encore moins les motivations d'utilité publique de son poulain de ministre.
Et le ministre de l'Intérieur, chargé entre autres d'organiser et d'améliorer la circulation dans ce pays, qu'a-t-il fait à ce sujet ? N'a-t-il pas son mot à dire, son conseil à donner, au vu de son expérience à ce niveau ? Mais, au fond, comment pouvons-nous encore nous étonner de sa passivité à cet égard, nous les Libanais qui avions placé tous nos espoirs dans ce jeune et brillant ministre qui avait si bien commencé sa carrière pour finir par déclarer, piteusement, qu'une invasion en bonne et due forme de l'aéroport international de Beyrouth par des bandes surarmées et agressives, à bord de voitures non munies de plaques d'immatriculation et sans la moindre intervention des autorités légales, était quelque chose de « tout à fait normal et légal » ?
Vive la République et chapeau pour nos vaillants et valeureux ministres!

André HADDAD

Un comité qui organise un défilé de mode sur un pont de l'autoroute, causant des embouteillages inouïs, n'est pas qualifié pour défendre une cause aussi noble que la lutte contre la drogue. Il a coulé la cause qu'il défend !

J. MOURACADEH
Comment peut-on seulement imaginer - même dans un pays du tiers-monde ou pire - qu'un ministre des Travaux publics et des Transports puisse donner l'autorisation à une société de mannequins ou de lingerie, ou autre d'utiliser ou plutôt d'investir l'échangeur de Naccache en le condamnant à la circulation pour trois jours...

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