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Culture - Exposition

Les « Rêves » de Pilar Cossío matérialisés à la Villa Audi

Elle a « rêvé Beyrouth » avant d'y venir. Et de ce songe éveillé sont nées quelques-unes des pièces qui participent à l'œuvre globale que présente l'artiste espagnole Pilar Cossío à la Villa Audi, sous le titre « Rêve ».

En technique mixte et surimpression une image, onirique par excellence, accrochée aux cimaises de la Villa Audi.             Photo Michel Sayegh

Invitée à Beyrouth par l'Institut Cervantès et l'ambassade d'Espagne, en collaboration avec la Fondation Audi, Pilar Cossío, artiste contemporaine espagnole, a investi l'espace de la Villa Audi*, avec une œuvre singulière composée de plusieurs installations, dessins, objets et photomontages.
Une sélection de pièces hétéroclites qui, prises séparément, peuvent laisser dubitatif, mais, observées dans leur globalité, forment un ensemble d'une certaine cohérence. Et tout au moins d'une réelle expressivité.
Un travail artistique qui joue sur les notions, paradoxales, de réalité et d'irréalité, de réminiscences et de contemporanéité, de délicatesse et de brutalité, pour « explorer » les différentes composantes du Rêve.
Mêlant des œuvres tirées de ses précédentes expositions avec quelques installations spécialement réalisées pour celle-ci, Pilar Cossío les a rassemblées dans un montage, de prime abord anodin, mais qui dégage, quand on s'y plonge, un sensible magnétisme onirique.
Ainsi en est-il, par exemple, de cette installation réalisée à partir d'un tutu jauni de jeune ballerine, suspendu contre le mur au dessus d'un miroir. La réflexion du jupon en tulle en donne une image déformée qui évoque une corolle de fleur. Tandis que l'ombre de ce costume sur le mur joue sur les représentations, antonymiques et pourtant souvent corollaires, de la réalité et de la virtualité.
Une pièce d'une nostalgique poésie qui fait référence à plusieurs caractéristiques du rêve. À savoir, sa fonction réfléchissante de l'inconscient, la distorsion de ses images tirées de la réalité et ce jeu de la mémoire et de l'imaginaire emmêlés qui le construit.
Élaborées avec des objets et des ustensiles du quotidien détournés de leur fonction initiale, d'autres installations reprennent ces notions de réflexion, « au double sens du terme », souligne l'artiste, qui présente d'ailleurs maints miroirs réfléchissants censés donner à ceux qui s'y mirent matière à réflexion !
Tandis que les dessins et photomontages, en superposant, les images et les croquis de corps fragmentés, de jambes en mouvements, évoquent la « texture », en strates, mouvantes et éphémères, des songes. Ces contrées de l'inconscient où se tapissent les fantasmes et autres fétichismes...
Œuvre kaléidoscopique composée de poupées silencieuses, de tulle, de perruques, de miroirs, de talons aiguilles, d'outils de compression, de superpositions-surimpressions de silhouettes et de paysages... Ce Rêve « étrange et pénétrant », comme dirait le poète, raconte une histoire. À la fois réelle et inspirée du vécu de l'artiste, et en même temps fictive et éminemment universelle. Une histoire de vie, entre réalité et songe, incarnée dans ces œuvres, objets et images, qui palpitent d'une silencieuse et mystérieuse vibration !

* Jusqu'au 29 octobre. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi, de 10h à 17h.
Invitée à Beyrouth par l'Institut Cervantès et l'ambassade d'Espagne, en collaboration avec la Fondation Audi, Pilar Cossío, artiste contemporaine espagnole, a investi l'espace de la Villa Audi*, avec une œuvre singulière composée de plusieurs installations, dessins, objets et photomontages. Une sélection de pièces...

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