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Nos Lecteurs ont la Parole

Les employées de maison

Par Nayla Tahan ATTIÉ
Je lis, effarée, les commentaires concernant l'article « La justice tourne le dos aux domestiques maltraitées ».
J'ai du mal à croire qu'il existe au Liban des êtres humains, avec les idées d'un homme qui se reconnaîtra lui-même et pour lequel je n'ai aucune envie de faire de la publicité.
Je me demande s'il ne serait pas préférable d'utiliser l'expression « employées de maison » pour se référer à ces travailleuses que de nombreux Libanais et Libanaises font travailler dans des conditions d'esclavage.
En tout premier lieu, je pose une question à tous mes concitoyens vivant à l'étranger, qui travaillent dans des entreprises ou y ont d'autres bureaux : vous enlève-t-on votre passeport à votre arrivée à l'aéroport de votre pays de résidence ?
Priver de sa pièce d'identité une personne, de son unique document, c'est la priver de sa propre identité.
Au Liban, pratique courante, on confisque le passeport de ces jeunes filles dès qu'elles arrivent à l'aéroport de Beyrouth.
Elles travaillent dans des conditions d'esclavage. Elles sont mal logées, mal nourries, maltraitées. Probablement, nombreuses sont celles qui sont battues, harcelées sexuellement et moralement, violées par les personnes qui les embauchent.
Elles n'ont pas droit à des congés hebdomadaires. On les paye, pour la majorité, avec du retard, prétextant leur éventuelle fuite.
On les suspecte de tout et de rien : de vols, de fuite, de manque d'hygiène. Et pourtant, les mères libanaises leur confient leurs enfants, leur cuisine, leur intérieur, etc.
L'article, que je n'ai pas lu, traitait du thème de la justice libanaise qui tourne le dos à ces employées. Normal, dirais-je. La justice est occupée ailleurs. J'irai plus loin, il est clair et évident que pour tourner le dos à ces pauvres personnes abandonnées à elles-mêmes, la raison doit être bien plus profonde que cela.
Tout le monde profite des services de ces employées. Et les 99 % de ce « tout le monde » tournent le dos à ces employées. Pourquoi ?
Le Liban est doté, comme tout pays qui se respecte et qui est reconnu sur la scène internationale, d'un système judiciaire, d'un code pénal et civil, et de juristes qui mettent en pratique ce code et ses lois.
Mais quelle place occupe la défense des droits de l'homme dans le droit libanais ?
Quelle place occupe le droit des employées dans ce même code ?
Jusqu'à quel point ce code est-il respecté par les juristes eux-mêmes ?
Le dossier des « employées de maison » est un dossier épineux et tout le monde veut s'en laver les mains. Mais jusqu'à quand peut-on fermer les yeux ?
Le Liban est membre fondateur de l'Organisation des Nations unies, qui a pour but, entre autres, de défendre les droits de l'homme. Le Liban est signataire de la Charte des droits de l'homme de cette organisation.
Il y a quelque chose à faire du côté de la législation du droit du travail des employées de maison. Messieurs les avocats, messieurs les juges, monsieur le ministre de la Justice, mettez-vous au travail s'il vous plaît avant qu'il ne soit trop tard.
Je lis, effarée, les commentaires concernant l'article « La justice tourne le dos aux domestiques maltraitées ». J'ai du mal à croire qu'il existe au Liban des êtres humains, avec les idées d'un homme qui se reconnaîtra lui-même et pour lequel je n'ai aucune envie de faire de la publicité. Je me demande s'il ne...

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