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Économie - Liban - Développement

L’écotourisme, un potentiel économique prometteur

Depuis plusieurs années, les villages écologiques et les groupes destinés aux randonnées ainsi qu'à d'autres activités de plein air prolifèrent à vue d'œil. Si la passion y est sûrement pour quelque chose, la rentabilité de ce business, en pleine expansion, constitue également l'une des principales motivations des « nouveaux » investisseurs.

Les activités proposées par les centres écotouristiques contribuent au développement durable du pays.

Depuis un certain temps, le tourisme écologique au Liban connaît un essor particulier, favorisé par une demande de plus en plus accrue pour les activités « vertes » ainsi que par un plus grand intérêt, du côté de l'offre, pour ce créneau qui, semble-t-il, n'est pas des moins rentables. Preuve en est les nombreuses sociétés d'écotourisme qui pullulent au Liban, et dont le nombre global, difficile à estimer avec exactitude, a triplé, voire quadruplé, au cours des dernières années. Celles-ci, qui incluent aussi bien les grandes structures (villages écologiques) que les petites structures (groupes dédiés aux excursions dans la nature etc.), se lancent sur le marché avec des investissements initiaux pouvant aller de quelques milliers de dollars à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines, de milliers de dollars.
Comptant sur leur passion pour le sport et la nature mais aussi sur la rentabilité de ces activités de plus en plus prisées (par les Libanais comme par les touristes, qui représentent désormais 5 à 10 % de la clientèle), plusieurs « nouveaux » investisseurs n'hésitent pas en effet à débloquer des montants parfois assez conséquents pour monter leur business.

Des prix plutôt abordables pour mieux percer le marché
Al-Jourd écovillage, situé à la lisière entre le Hermel et la forêt des Cèdres, fait partie des plus « vieux » centres écotouristiques au Liban, dont le parcours illustre l'évolution de ce créneau sur le marché local. Fondé en 1981, ce « village » composé de tentes dispersées dans la nature peut accueillir aujourd'hui jusqu'à 50 personnes par jour. Malgré l'engouement des passionnés et le plus grand afflux de visiteurs, les prix proposés sont restés plus ou moins abordables. Le tarif d'une nuitée, avec trois repas, s'élève en effet à 65 dollars et inclut plusieurs activités gratuites : marche avec trois itinéraires possibles, tir à l'arc, football, ballon chasseur, et vélo tout- terrain (VTT).
Cette politique marketing visant à attirer un plus grand nombre de clients mais aussi à fidéliser les simples curieux ne permet pas de combler toutes les dépenses du village, qui portent notamment sur l'entretien du site, les salaires d'une quinzaine d'employés et les dépenses publicitaires (brochures, site Internet etc.). Pour cela, al-Jourd propose plusieurs activités moyennant finances comme le rappel, dont le prix s'élève à 15 dollars par personne pour un groupe de 10, ou encore le rafting, à proximité du village, qui coûte en moyenne 30 dollars par personne.
Autre centre connaissant un franc succès, celui de Taanayel, géré par l'association Arc-en-ciel, qui propose un tarif de 25 dollars (nuitée plus petit déjeuner) de dimanche à jeudi et de 100 dollars par chambre pour les vendredis et les samedis, sachant que les chambres peuvent accueillir entre 5 et 7 personnes. Le centre propose également plusieurs activités gratuites comme l'Internet, le baby-foot, le billard, le ciné-club, le ping-pong et le basket.
Quant aux activités payantes, elles incluent notamment des cours de construction de maisons en sable, des balades à dos d'âne et des promenades à vélo, qui coûtent 5 000 livres l'heure.
Cette large panoplie de services offerts a permis à ces centres d'afficher complets au cours de la saison estivale. « Arc-en-ciel a même reçu des réservations deux à trois mois à l'avance d'Europe et du Canada », indique Abir Baraké Abdo, responsable du centre.
« Les recettes provenant de ces activités permettent au centre d'être rentable, tout en employant 8 personnes », ajoute-t-elle. En effet, depuis sa création en 2007, les bénéfices nets sont en constante progression, passant de 3 000 dollars durant la première année à 21 000 dollars pour les 8 premiers mois de 2010.

Projets de développement pour la saison d'hiver
Preuve de la pérennité de ces villages et de leur rentabilité, il existe, selon Nadine Farah, responsable marketing au sein du village al- Jourd, des « projets pour développer davantage le centre, avec notamment la construction de petites cabanes en pierre et le lancement de l'activité du ski de fond ».
Même son de cloche au centre de Taanayel, ouvert été comme hiver, « avec toutefois une activité moins importante en hiver », mais qui travaille pour que la saison hivernale soit également de qualité, en y organisant des karaokés et des soirées de luth, souligne Abir Baraké Abdo.
Selon cette dernière, « le centre est dans l'attente du budget requis pour concrétiser ce projet. Cela devra se faire à partir de la fin de cet été, ou alors à la fin de l'été prochain » ajoute-t-elle.

Des chiffres d'affaires en hausse de 40 à 200 %
En plus de ces « villages » écotouristiques, les groupes destinés au hiking et à d'autres activités dans la nature prolifèrent également à vue d'œil, permettant à leurs fondateurs de dégager parfois des marges importantes de bénéfices.
Promax Adventure fait partie de ces structures montées il y a tout juste deux ans, grâce à un investissement initial de 15 000 dollars, et qui ont vite réussi - grâce à la panoplie d'activités proposées et aux prix relativement bas - à percer le marché. Le nombre de participants à ses nombreuses randonnées et autres activités (VTT, raquette, paintball, camping, skidoo etc.) est passé « de cinq en moyenne au démarrage à plus de cinquante aujourd'hui », précise le directeur de la société, Camille Attieh. Parallèlement, les revenus ont augmenté « de 20 à 40 % par an », ajoute-t-il.
Selon ce dernier, « le hiking est désormais devenu une activité particulièrement prisée ». « Beaucoup d'étrangers, notamment des pays de la région, se rendent parfois exclusivement au Liban pour le pratiquer », souligne-t-il.
Les activités de rafting et de canoë-kayak connaissent également un essor particulier comme en atteste la réussite de l'entreprise Aqua Assi, qui propose deux heures et demie de rafting à 30 dollars par personne, et de canoë-kayak à 50 dollars par personne. En tout, « ces activités ont rassemblé déjà 1 600 personnes cette saison », indique Mohammad Ali Omeiri, directeur de la société. « Notre chiffre d'affaires a d'ailleurs bondi de 200 % en deux ans », ajoute-t-il.
À une époque où les gens passent de plus en plus de temps cloîtrés dans leurs bureaux devant leurs ordinateurs, ces activités ont le mérite de leur permettre de décompresser et de reprendre contact avec la nature, mais aussi de contribuer à l'essor de l'activité touristique et au développement économique des régions reculées du pays.
Depuis un certain temps, le tourisme écologique au Liban connaît un essor particulier, favorisé par une demande de plus en plus accrue pour les activités « vertes » ainsi que par un plus grand intérêt, du côté de l'offre, pour ce créneau qui, semble-t-il, n'est pas des moins rentables. Preuve en est les nombreuses...
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