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Culture - Exposition

Créateurs en goguette dans les jardins de Faraya-Mzaar

Promenade dans un jardin d'objets à Faraya-Mzaar. L'occasion de découvrir de nouveaux créateurs qui conjuguent humour et inspiration souvent tirée du patrimoine.

 « Ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire » en version fil de fer, signée Julio Rizk.(photos Michel Sayegh)

Voici venu le week-end du 15 août. L'occasion de repartir à la chasse aux créateurs libanais. Et aux papillons. Car, comme chaque année depuis plus d'une décennie, c'est dans un jardin, celui du Mzaar à Faraya, que Nayla Bassili réunit des artistes de toutes disciplines, designers, stylistes, peintres, graphistes, céramistes... pour offrir aux « Farayotes » installés ou de passage un tir groupé des créations de l'année.
Bien sûr, la grosse majorité de ces créateurs n'est plus à présenter. Nevine Matar et ses papiers mâchés hauts en couleur ; l'atelier S/Z et ses lignes de narguilés toujours renouvelés ; Maya Husseini qui s'est attaquée cette année à la sculpture de personnages libanais en « fusing » de verre coloré ; Dana Azada aux magnifiques sculptures et meubles en mosaïques ; Roubah Mountada qui, sous l'étonnant label « Choux à la crème », propose de la papeterie personnalisée ; Paul Bou Ramia et ses sympathiques tasses à café (« chaffées » illustrées de prévisions de voyantes) ; Joanna Raad qui célèbre dans ses mixed-médias sur toile les régions du Liban et Lara Youakim qui s'est inspirée dans ses peintures, dessins et croquis des ses voyages exotiques comme de sa formation de styliste... Nous ne citerons pas ici les nombreux autres « exposants habituels » que la plupart d'entre vous connaissent sans doute, pour laisser la part belle à nos découvertes de l'année.
À commencer par le plus jeune, mais non moins talentueux Julio Rizk, 21 ans. Fraîchement diplômé en biologie de l'AUB, il expose toute une série de personnages en fils de fer, aux attitudes réellement expressives. Une assemblée de petites effigies qu'il a commencé à façonner à la main voilà cinq ans, lorsqu'il est tombé par hasard sur un lot de fils de fer traînant à la maison. Il en a fait de sympathiques personnages qui lui ressemblent. Musiciens rock et guitaristes (amateurs) comme lui, footballeurs, toujours comme lui, haltérophiles pas vraiment à son image ou encore amoureux bécotant sa demoiselle. Et là, nous ne nous prononcerons pas !
Elles partagent un même goût pour le relookage de vieux meubles. Virna Tabbal, sa sœur Carla Tabbal et leur amie, Carmen Guldalian, qui se cachent sous le label « Share », chinent, restaurent, repeignent et habillent de couleurs et dessins souvent drôles toutes sortes d'objets utilitaires et de meubles anciens. Leur spécialité, le mobilier de cuisine. Des tables, tabourets, plateaux, étagères, cageots de fruits et légumes, ainsi que les fameuses « namlieh » de nos grands-mères qui, sorties des vieux greniers, reprennent, grâce au trio, une nouvelle vie, se parent d'éléments décoratifs rustiques et se transforment en charmants éléments personnalisés et colorés.
Elle peint depuis son jeune âge, Zeina Selwan, partout et sur toutes sortes de supports. Sur toiles évidemment, mais aussi sur porcelaine, verre ou encore sur tissus et sur meubles en bois. En fait, c'est la peinture sur porcelaine que cette mère de famille privilégie, sauf qu'entraînée par son enthousiasme et son goût pour les couleurs, il lui arrive souvent de déborder du cadre strict de l'objet, pour habiller des mêmes motifs le meuble ou l'accessoire qui va avec. Exemple : elle a décliné les pastilles colorées d'un service à thé sur une table en bois et les napperons qui vont avec.
Dans un autre style, la peinture sur porcelaine de Maria Geagea porte les traces de sa formation d'architecte d'intérieur et de designer textile à l'Académie Charpentier et à l'Institut supérieur des arts appliqués de Paris. Objets délicats, formes contemporaines et pinceau épuré, aux tonalités à dominante pastel, signent la facture de son travail.
Elles sont toujours dans le « mood » de la peinture, Rouawda Mortimer et Christiane Roche. Un duo qui a décidé de faire de chaque objet du quotidien un tableau artistique. Pour cela, les deux jeunes femmes de Mood (leur marque déposée) reproduisent des toiles d'artistes (avec leur permission) qu'elles impriment ensuite sur toutes sortes d'objets en bois, des plus petits, à l'instar des boîtes à thé, à kleenex, à télécommandes, corbeilles, plateaux, aux plus volumineux, comme les tables, basses ou gigognes, bureau ou de cuisine...
Du mobilier également chez Loft 01. Une appellation très américaine pour une ligne de chaises, poufs, coussins, née des voyages et de la culture américaine de Julie. Laquelle s'amuse, dit-elle, à mélanger les tissus, les couleurs et les matières, mais aussi les styles, pour créer des pièces assez singulières. Des chaises iconoclastes où l'assise en velours traditionnel se marie avec un dossier de cuir blanc, imprimé à l'effigie de Marilyn ou d'Elvis par exemple...
Last but not least dans cette petite sélection, absolument non exhaustive, les sacs et poufs « Waste » que proposent le graphic designer Walid Chad et l'architecte Stéphanie Dadour. Il s'agit en fait de bâches publicitaires reconverties en sacs pour différents usages : pour les emplettes, la plage, les ordinateurs, etc. L'idée, basée sur le concept du recyclage écolo, est certes importée, mais son application au Liban mérite d'être signalée. Et saluée.
Voici venu le week-end du 15 août. L'occasion de repartir à la chasse aux créateurs libanais. Et aux papillons. Car, comme chaque année depuis plus d'une décennie, c'est dans un jardin, celui du Mzaar à Faraya, que Nayla Bassili réunit des artistes de toutes disciplines, designers, stylistes, peintres, graphistes, céramistes... pour offrir...

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