L’émir du Qatar exprime son souhait de voir le Liban surmonter l’épreuve actuelle

C'est à 19h que l'avion de l'émir du Qatar a atterri hier à Beyrouth, quelques minutes à peine après le départ du roi Abdallah d'Arabie saoudite et du président syrien Bachar el-Assad. Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, en visite officielle au Liban pour trois jours, était accompagné de son épouse, cheikha Mosa, et d'une délégation officielle. Une cérémonie officielle a été organisée à l'occasion de l'arrivée de la délégation, qui a été accueillie notamment par le chef de l'État Michel Sleiman et son épouse, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Saad Hariri. Après une courte pause au salon d'honneur de l'AIB, l'émir du Qatar s'est dirigé vers le palais de Baabda où il a participé à une réunion élargie avec le chef de l'État et en présence des membres des délégations qatarie et libanaise. Une réunion en tête à tête a ensuite eu lieu avec le président Sleiman. Elle devait être suivie par un dîner officiel, donné en l'honneur de la délégation qatarie.
Avant le dîner, le chef de l'État a prononcé une allocution dans laquelle il a rendu hommage à son hôte et assuré de la solidité des relations liant les deux pays, qui ont été « couronnées par l'accord de Doha en mai 2008, lequel a mis fin à la crise libanaise ». M. Sleiman a indiqué que les concertations qu'il a eues en soirée avec son interlocuteur qatari ont porté sur « les questions sensibles en relation notamment avec la stabilité et la sécurité des deux pays ». Il a souligné au passage l'attachement de l'émir du Qatar à « renforcer les bases de l'entente nationale au Liban telles que prévues à Doha et consacrées par l'accord de Taëf ». Les pourparlers ont également porté sur les sujets intéressant le monde arabe en général et la communauté internationale « qui affiche ses intentions d'œuvrer en faveur d'une paix juste et globale dans la région (...) sans pour autant agir pour faire respecter les résolutions internationales nécessaires à cette fin », a-t-il dit. M. Sleiman a indiqué à ce propos avoir convenu avec son interlocuteur de la nécessité de préserver l'initiative de paix arabe et de l'appliquer sans trop tarder, dans un cadre temporel défini. Un mot de remerciements a enfin été adressé au Qatar pour sa contribution généreuse aux projets de reconstruction du Liban-Sud, au lendemain de la guerre de juillet 2006.
À son tour, l'émir du Qatar devait prendre la parole pour rappeler la place privilégiée qu'occupe le Liban non seulement par rapport au Qatar mais également par rapport à l'ensemble du monde arabe. L'émir, qui a rendu hommage à l'hospitalité des Libanais, a souhaité que leur pays « puisse sauvegarder son entité et son unité, en préservant sa liberté, son indépendance et sa souveraineté en toutes circonstances ». « Nous sommes parfaitement conscients de la phase délicate par laquelle passe actuellement le Liban (...) et nous souhaitons qu'il puisse surmonter cette épreuve », a-t-il dit. L'émir a enfin salué l'initiative conjointe de la visite du roi Abdallah et du président Assad au Liban, espérant qu'elle puisse « aider le Liban à ne pas s'enliser dans une crise inextricable qui ne profitera qu'à ses ennemis ».

Le programme de la visite
Aujourd'hui, l'émir devra effectuer une tournée au Liban-Sud, accompagné du chef de l'État et de son épouse. Ils seront attendus à Bint Jbeil où un accueil populaire leur sera réservé. Le président de la municipalité de Bint Jbeil prononcera un discours à la suite duquel il remettra les clés de plusieurs villes du Sud à l'émir. La tournée de cheikh Hamad comportera une escale à Khiam, à Deir Mimas, puis à Msayleh où l'émir sera retenu à déjeuner chez Nabih Berry. Dimanche, il participera à la célébration de la fête de l'Armée à la caserne Chucri Ghanem.